Malgré les perturbations survenues en décembre dernier, suite aux manifestations des habitants de certains quartiers de Marrakech (Sidi Youssef Benali…) contre la hausse de la facture d'électricité et la cherté de la vie, le secteur du tourisme a pu tirer son épingle du jeu. En attestent les statistiques, communiquées jeudi 7 février, par le Ministère de Tourisme. En décembre dernier, les arrivées se sont appréciées de 2% par rapport à décembre 2011. « L'activité touristique a maintenu son rythme de croissance amorcée depuis juin avec une progression des arrivées des touristes étrangers de séjours aux postes de frontières », annonce le Département de tutelle, dans un communiqué. Affluence des Espagnols, Britanniques et Italiens Par marché émetteur, les principales hausses ont été enregistrées au départ des marchés Espagnols, Britanniques et Italiens avec respectivement +5%, +4% et +3%, au cours du dernier mois de l'année 2012. Même tendance enregistrée par les nuitées dans les établissements d'hébergement touristique classés qui ont été marqués par une progression de 8% du taux d'occupation, durant décembre. Parmi les villes qui ont en profité le plus, Agadir (+21%), El Jadida-Mazagan (+24%), Essaouira-Mogador (17%) et Oujda-Saidia (13%). Les destinations telles que Casablanca, Fès et Marrakech ont affiché respectivement des augmentations de +8%, +5% et +3%. Stabilité de l'activité en 2012 Ces performances de décembre, malgré le contexte économique mondial et les perturbations enregistrées, ont contribué à stabiliser l'activité touristique qui s'est également appréciée de 2% en 2012. C'est dire que le secteur a pu être sauvé alors que l'année dernière a démarré avec des baisses de 9% en janvier et de 12% en février. Il a fallu attendre juin dernier pour rompre avec cette tendance baissière et pour voir les indicateurs se mettre au vert. En 2012, les marchés espagnol, anglais et hollandais ont enregistré respectivement des progressions cumulées de +3%, +1%, et +1% tandis que les arrivées des touristes français, allemands, italiens et belges ont affiché de légères baisses allant de -1% à -5%. Hausse du taux d'occupation Sur le volet occupation, les nuitées totales réalisées dans les établissements d'hébergement touristique classés à fin décembre 2012, ont enregistré une progression de 4% par rapport à la même période de 2011 (+1% pour les touristes non résidents et +11% pour les résidents). Par villes, la hausse des nuitées, au cours de l'année 2012, a été presque généralisée, selon les estimations du ministère du Tourisme. Elle a concerné presque toutes les villes touristiques : Casablanca (+10%), Tanger (+6%), El Jadida-Mazagan (+13%) et Essaouira-Mogador (+14%). Reste que les deux pôles touristiques, en l'occurrence, Marrakech et Agadir, ont continué à cumuler à eux seuls près de 60% des nuitées totales, avec une évolution de +3% au niveau de Marrakech. A rappeler que pour les fêtes de fin d'années, les établissements touristiques dans la ville ocre ont affiché complet, au bonheur des professionnels qui ont réalisé un bon chiffre d'affaires, apprend-on auprès du CRT de Marrakech. Toujours en matière de recettes générées, l'activité touristique des non-résidents au Maroc a drainé 58,2 milliards de dirhams en 2012. Booster l'aérien Globalement ces résultats ont été obtenus grâce à la promotion et à l'effort des établissements hôteliers en terme de tarification adaptée (juste prix). Pour ce qui est du trafic aérien, malgré le lancement de nouvelles dessertes, le besoin est loin d'être comblé. Rien qu'à Marrakech, il y a 235 vols/jours alors qu'il en faut 635 vols/j pour assurer une bonne occupation des hôtels. Un effort doit être consenti dans ce sens vu que le tourisme est toujours un secteur qui pourra apporter davantage de recettes en devises, en ces temps de crise, selon les prévisions de l'Organisation Mondiale du Tourisme. Pour 2013, le ministre reste confiant et affiche son optimisme. Il table sur une hausse de 7% des arrivées.