Le marché du ciment continue sa dégringolade. Après la baisse enregistrée durant le mois de décembre dernier, avec des écoulements en régression de mois à mois de 12,40 % pour un volume de 1 346 430 tonnes, les réalisations de janvier 2013 causent du souci aux producteurs. Au cours du premier mois de l'année en cours, les ventes ont, à peine, atteint près de 1 150 000 tonnes, en repli de près de 25 %. À titre de comparaison, elles sont moins bonnes que celles réalisées durant le même mois de 2012 (1 578 070 tonnes) et celles de janvier 2011 (1 262 584 tonnes). Cette baisse est imputable, selon les professionnels, au recul de la production de logements sociaux, que ce soit ceux issus de l'auto-construction, après le durcissement du processus de lutte contre l'habitat clandestin, ou encore de la promotion immobilière. Et pour cause, malgré l'engouement enregistré pour les appartements à 250 000 DH HT, dans les grandes villes surtout. Il y a une mévente de ces dits logements dans les petites villes et même au niveau de Fès, Meknès et autres. Un autre facteur pouvant freiner la production de logements, et par ricochet, la consommation de ciment, c'est la lenteur dans l'octroi des autorisations de construire qui sont livrées au compte-goutte. Résultats : beaucoup de projets sont en stand-by en attendant un dénouement qui tarde à venir. La plupart du temps, il faut attendre plus d'un an pour obtenir le fameux sésame pour que les travaux puissent démarrer. Autre problème majeur, c'est le désaccord entre le gouvernement et les promoteurs immobiliers sur le produit introduit par la loi de Finances 2013 concernant la classe moyenne. Du coup, les mises en chantier attendues pour cette année, devraient être minimes, vu que seuls les opérateurs publics, à leur tête Al Omrane, qui devront lancer les premières réalisations d'appartements dédiés à cette tranche de la population dont le prix du m2 est fixé à 6 000 DH. L'année 2013 s'annonce, à priori, difficile pour les différents intervenants dans le secteur du Bâtiment et des travaux publics. Outre les cimentiers, les différents producteurs de matériaux de construction, surtout ceux utilisant le ciment, le fer à béton et le sable, soulignent qu'avec les taxes imposées pour renflouer le Fonds solidarité habitat et intégration urbaine (ex FSH), il serait difficile pour eux de maintenir l'équilibre, tout en achetant les intrants plus chers et en gardant les mêmes prix. Une vraie descente aux enfers, selon certains professionnels. Et dire que quand le bâtiment va mal, tout va mal.