La quatrième réunion du groupe des Amis de la Syrie à Marrakech a abouti à la reconnaissance officielle de la Coalition Nationale Syrienne (CNS) comme représentant légitime du peuple syrien. Les ministres des Affaires étrangères de Turquie Ahmet Davutoglu, du Qatar Hamad bin Jassim et d'Arabie Saoudite Saoud Al Fayçal étaient présents à Marrakech. Les Amis de la Syrie ont officiellement reconnu la Coalition Nationale Syrienne comme représentant légitime du peuple syrien. La quatrième réunion ministérielle du groupe des amis du peuple syrien qui s'est tenue hier à Marrakech a réuni 114 pays, 13 organisations internationales et 50 membres de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution. Le groupe s'est félicité de réunir près des deux tiers des membres de l'Assemblée Générale de l'ONU, et a appelé cette dernière à « adopter une position plus ferme et unifiée ». La réunion s'est par ailleurs caractérisée par l'absence de Lakhdar Brahimi La Coalition nationale syrienne a été créée à Doha le 11 novembre et réunit différents groupes de l'opposition syrienne. Son président, Cheikh Ahmed Moaz Al Khatib, a appelé lors de la réunion de Marrakech la communauté internationale à reconnaître la coalition comme représentant officiel et légitime du peuple syrien et à lui garantir toutes les prérogatives que cela implique. C'est chose faite puisque les Amis de la Syrie dans leur déclaration finale reconnaissent la Coalition comme seule représentante du peuple syrien. Il a également appelé les Amis de la Syrie à apporter d'urgence un soutien financier, médical, et humanitaire. Le président de la coalition a également appelé à la création d'un fonds d'aide pour la reconstruction de la Syrie. Une demande qui a reçu un écho favorable de la part de l'Allemagne et des Emirats Arabes Unis. Moaz Al Khatib a également demandé la reconnaissance du droit du peuple syrien à se défendre, le gel des fonds du régime Al Assad partout dans le monde, la poursuite du régime devant la Cour Pénale Internationale pour crime contre l'humanité, et la protection des réfugiés et de la communauté syrienne à l'étranger. « La Russie sera portée responsable si le régime utilise des armes chimiques contre le peuple syrien », a-t-il également déclaré. Pour sa part, le groupe des amis de la Syrie a réitéré dans sa déclaration finale, son engagement à trouver la meilleure solution politique à la crise syrienne, tout en précisant que celle-ci nécessite inévitablement la démission de Bachar Al Assad. Le groupe a également félicité la coalition nationale syrienne pour son évolution organisationnelle et a appelé à la poursuite de ses actions afin d'aboutir à la formation d'un secrétariat général effectif. En ce qui concerne le côté sécuritaire, le groupe a rappelé que l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien aura pour conséquence une réaction de grande ampleur. Il a également soutenu la décision de l'OTAN de déployer des missiles à la frontière turco-syrienne afin de contrer toute menace contre la sécurité de la Turquie. Enfin, la déclaration finale indique la préparation des amis de la Syrie à lever des fonds pour supporter la coalition et fait référence à la coordination des travaux de secours au peuple syrien à travers les instances du conseil national syrien. Une alternative concrète Le chef de la diplomatie qatari Cheikh Hamad bin Jassim bin Jaber Al Thani, a déclaré que le contexte de cette réunion était plus qu'auparavant favorable à la résolution de la crise syrienne du fait de l'unification de l'opposition syrienne depuis novembre et de la volonté conséquente de la communauté internationale de soutenir la fin du régime. En effet, la réticence de certains acteurs internationaux à soutenir la fin du régime de Bachar Al Assad était justifiée par l'absence d'une alternative concrète. Ce qui ne serait plus le cas depuis la création en novembre de la Coalition nationale syrienne. Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, a déclaré lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion que « l'opposition syrienne [était] mieux organisée maintenant » et qu'elle représentait « presque toutes les composantes de la société syrienne ». « Aujourd'hui, nous sommes là pour dire qu'il y a une alternative au régime de Bachar Al Assad », a-t-il ajouté. De son côté, le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, a affirmé qu'il y avait « beaucoup de sources d'espérance depuis la dernière réunion à Paris ». « La légitimité du régime qui était déjà défaite est devenue quasiment nulle et les forces d'opposition ont su se réunir. En un mois, ce qui est un délai sans précédent, une reconnaisse internationale de la coalition est intervenue. Cela a commencé à la réunion de Doha et aujourd'hui nous sommes une centaine de pays à reconnaitre la coalition », a-t-il ajouté. Laurent Fabius a également demandé à la coalition de renforcer sa cohésion civile et militaire et d'être en situation, si possible dans peu de temps, de former les éléments d'un gouvernement. Fabius a, comme beaucoup d'autres diplomates présents lors de la réunion, appelé la coalition à garantir le droit de toutes les communautés, qu'elles soient majoritaires ou minoritaires. A ce sujet, le président de la Coalition nationale syrienne a appelé dans son discours les alaouites à s'abstenir de supporter le régime de Bachar Al Assad. Prochaine réunion en Italie en 2013 Lors de son intervention, le président de la coalition syrienne, Cheikh Ahmed Moaz Al Khatib, a déclaré que le peuple syrien « refuse toute intervention étrangère ». De son côté, Saâd Dine El Otmani a déclaré à la presse que le Groupe des Amis de la Syrie n'avait pas pour objectif de donner des directives, ni de décider des étapes à suivre, mais uniquement d'accompagner et soutenir le peuple syrien. Ironie du sort : au même moment où se tenait la réunion à Marrakech, deux attentats à la bombe ont eu lieu à Damas. La capitale syrienne souffre également depuis mardi de pénurie d'essence et de farine. Ce qui intensifiera sans doute la crise humanitaire. Lors de la réunion de Marrakech, de nombreux pays ont déclaré leur soutien financier au peuple syrien. Certains ont donné des chiffres, d'autres ont uniquement déclaré leur volonté d'aide. « Aucune estimation du montant de l'aide n'est possible pour le moment », déclare El Otmani. Lors de son intervention, Ahmet Davutoglu a insisté sur le fait que le succès de cette réunion sera mesuré par les décisions qui seront prises et par les actions conséquentes. L'opposition syrienne semble être plus unie depuis la création de la coalition le mois dernier, mais la question se pose quant à la pertinence de ces réunions en l'absence de négociations directes avec le régime Al Assad. Le Groupe des Amis de la Syrie appelle à la chute du régime sans préciser les moyens pour y arriver. Une cinquième réunion est prévue en Italie en 2013.. Al Nusra sur la liste noire des USA Mardi, les Etats-Unis ont fait inscrire le groupe de rebelles syriens Jabhat Al Nusra sur la liste des groupes terroristes. Pour Washington, Al Nusra dérive d'Al-Qaïda en Irak et aurait reçu un soutien financier et militaire de la part d'Al Qaïda. L'impact de cette décision est principalement diplomatique. En effet, la décision ne semble pas être du goût de la coalition nationale syrienne qui y voit une confusion entre extrémisme religieux et terrorisme. * Tweet * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/5 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)