Demain à Marrakech, le monde sera au chevet de la Syrie. Après Tunis, Istanbul, Paris et New York, les représentants de près de 70 pays vont se retrouver pour tenter encore une fois de mettre un terme au chaos syrien. Deux ans de guerre civile où les civils ont payé le prix fort sans que [...] Demain à Marrakech, le monde sera au chevet de la Syrie. Après Tunis, Istanbul, Paris et New York, les représentants de près de 70 pays vont se retrouver pour tenter encore une fois de mettre un terme au chaos syrien. Deux ans de guerre civile où les civils ont payé le prix fort sans que cela fasse fléchir le pouvoir et une situation qui n'en finit pas de s'enliser. Le défi de cette réunion est important. Le choix de reconnaître une opposition qui n'est pas tout à fait alignée sur la même vision ne devrait pas faciliter les choses, mais il faut l'assumer et pousser la logique jusqu'au bout. Cependant, la présence officielle ou officieuse de représentants de Bachar el Assad aurait pu constituer l'opportunité d'établir ce nécessaire dialogue entre un régime au ban du monde et son opposition. En effet, quelle que soit l'option retenue à l'issue de cette rencontre, tant qu'elle n'impliquera pas le pouvoir en place elle aura du mal à se concrétiser. A moins que le choix de recourir à une frappe massive ne soit entériné avec toutes les conséquences que cela implique. La Syrie est, du point de vue historique, un grand pays, une civilisation qui a rayonné bien au-delà de ses frontières actuelles. Ce qui s'y passe actuellement est dramatique à plus d'un titre. Les violences que subissent les civils sont inacceptables, mais elles sont rendues encore plus meurtrières par l'anéantissement quasi méthodique des institutions syriennes. A l'image de l'Irak, la fin du conflit mettra au grand jour les dégâts occasionnés et qui auront ramené ce pays au niveau d'une Libye où tout reste à reconstruire, où les antagonismes seront exacerbés et où la moindre alternative sera opposée à des mouvements contraires qui contrecarreront les efforts de stabilisation. Les amis de la Syrie ont une lourde responsabilité. Elle est morale avant tout. A peine le bruit des canons étouffé, la valse des marchands reprendra, chacun exigeant sa part pour le rôle qu'il aurait joué pendant cette période obscure. C'est là que les véritables amis de la Syrie pourront peser sur les choix qui se présenteront en privilégiant ceux qui sont bons pour les Syriens d'abord. * Tweet * * VN:F [1.9.21_1169] please wait… Rating: 0.0/10 (0 votes cast) VN:F [1.9.21_1169] Rating: 0 (from 0 votes)