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Nos villes nouvelles pour quelle vie sociale ?
Publié dans Le Soir Echos le 21 - 04 - 2010

Le logement social ne peut en aucun cas contribuer à la stabilité de la famille, estime Taieb Benrahmoun.
L'habitat au Maroc connaît un véritable tournant avec la production des villes nouvelles et le développement des logements sociaux. Quels sont les enjeux de l'urbanisme actuellement ?  
L'habitat au Maroc connaît un véritable tournant avec la production des villes nouvelles et le développement des logements sociaux. Quels sont les enjeux de l'urbanisme actuellement ?  
Aujourd'hui, le pays fait face aux exigences des grands nombres. La CDG et la CGI étaient précurseurs dans le domaine dans les années 80. A cette époque, la réflexion a été engagée pour la réalisation des projets de 4.000  logements.  On a démarré avec le projet Dar Aman à Hay Mohammadi. On a enchaîné avec le projet Hay El Fath à Rabat de près de 5.000 logements. J'y ai participé de la programmation jusqu'au montage du projet. Je faisais partie d'un groupe dynamique chargé d'organiser le 1er grand concours d'architectes au Maroc au Département des études à la CGI. Le projet était une réussite. Prix AGHA KHAN 1988. Nous avons lancé un concours destiné aux architectes, élaboré des idées directrices où nous précisons un urbanisme et un habitat bien définie pour choisir la meilleure proposition. Un système constructif et des composantes de construction sélectionnées et innovantes à l'époque : revêtements, menuiserie, sanitaires, fenêtres en aluminium ont été démarchées et négociées avec les fabricants nationaux  et fournisseurs, les marchés de base comportés des produits particuliers a des prix défiant toute concurrence. Les logements  de 60m2 ont été commercialisés à 135. 000DHS. Les directives à respecter étaient bien précises dans le cahier des charges comme l'espace intermédiaire entre les lots. En somme, le concept était clair et prend en compte les ilots ou blocs d'habitation à l'échelle des familles marocaines, utilisant la hiérarchie viaire des médinas utilisée par les urbanistes et architectes de part le monde où l'échelle de l'homme est préservée.  
La production de ces nouvelles villes et nouveaux logements sociaux prennent-ils en considération cet élément humain ?  
Non. A titre d'exemple, la nouvelle ville de Tamesna, projet auquel j'ai participé en tant qu'architecte privé, a été produite pour décongestionner Rabat et Salé et pour remédier à l'habitat dispersé non maîtrisé où il n'a ya pas de réseau de raccordement à l'eau potable ni écoles ni autres infrastructures de base. L'appel d'offres a été lancé aux promoteurs pour proposer un nouveau système constructif combinant un prix abordable pour les acquéreurs et une qualité d'habitation irréprochable. Toutefois, nous nous retrouvons aujourd'hui avec un système constructif traditionnel. Pas d'innovation. Et c'est le cas pour toutes les autres nouvelles villes. Pis encore, pour répondre aux besoins de l'habitat social, l'on est en train de faire baisser le prix tout en baissant les normes de surface. La surface de la chambre est passée de 9 m2 à 7 m2. C'est grave, c'est invivable ! Pour le salon, de 16 à 12 m2. Au lieu de deux unités sanitaires par logement, l'on retrouve des habitations avec un seul et une cuisine rudimentaire. C'est un logement qui ne peut en aucun cas contribuer à la stabilité de la famille. Au contraire, il est à l'origine de l'éclatement de la famille. Les enfants passent plus de temps dans la rue que chez eux du fait de l'étroitesse de l'espace. Ce sont des concentrations humaines qui risquent de générer plus de criminalité. A mon avis, cette nouvelle mouture pour l'habitat social est un schéma de construction de désengagement total pour le développement de l'innovation et de la recherche dans l'urbanisme et la production du logement. Il n'y a pas de réflexion d'urbanisme. Les constructions actuelles sont tout simplement des logements à l'européenne. Les cahiers de charges ne comprennent aucune directive à l'échelle de la famille ou de la communauté. On est en train de mettre en place des bombes sociales. A titre d'exemple, pour le projet d'El Khyayta dont l'appel d'offres est ouvert également aux promoteurs étrangers, on nous dit voici le terrain, amenez votre système constructif et produisez nous des logements de 140.000 dh. Il ya une multitude de système constructif et qui ne répondent pas aux spécificités marocaines. Un système étranger est basé sur l'élimination de la main d'œuvre. Or, ces projets de construction devraient bénéficier à la population locale.  
Quelle est la solution à développer d'après vous ?  
Il faut promouvoir l'innovation dans l'urbanisme. Encourager le développement de nouveaux systèmes constructifs à travers l'organisation des concours. Et ceci incombe à l'Etat. Il faut qu'on exige, dans l'appel d'offres, aux promoteurs  de s'associer aux entreprises pour proposer des projets innovants qui respectent l'élément humain, plus de surface à meilleurs coûts, donc atteindre l'objectif de rentabilité et du prix abordable. Les bureaux d'études doivent également être impliqués dans ce processus.  
Que pouvez-vous dire des critères sur lesquels se base le choix du site pour constrruire des villes nouvelles au Maroc ? 
Pas de critères spécifiques. Pour Tamesna, le site est uniquement une opportunité  foncière. Ceci ne veut pas dire que le choix n'est pas judicieux. D'ici 3 ou 4 ans, la ville connaîtra un véritable épanouissement. Au départ, le souci principal était de choisir un site loin de la ville de Rabat en alternative à l'expérience de Témara de 14.000 lots qui s'est soldé par la négation totale de ville. Alors on voulait une ville nouvelle avec tous ses équipements et ses infrastructures de base, écoles, CHU,…pôle industriel étaient également prévus.  
Et sur la dimension de l'esthétique de l'architecture d'aujourd'hui ?  
On ne retrouve plus le style Beaux-Arts en architecture. Actuellement, ce sont des logements modernes à l'européenne combinant simplicité, réduction d'espace et de prix d'où la réduction de tout ornement architectural pour minimiser le coût. Ceci s'explique par le fait que la majorité des architectes marocains ont été formée en France dans les années 60 et 70. A cette époque, le système constructif le plus développé été le préfabriqué qui  consistait à l'assemblage restreint des petits logements pour familles éclatées. Ce sont des petits appartements à faible coût.


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