Le méga complexe portuaire integré Nador West Med est lancé officiellement. Il permettra de sécuriser l'approvisionnement en produits énergétiques pour le royaume ainsi que le renforcement du trafic maritime national. Le roi Mohammed VI présidant la cérémonie de signature des conventions de financement et de gestion du futur complexe portuaire Nador West Med. C'est parti pour le complexe portuaire Nador West Med. Et c'est le roi Mohammed VI en personne qui a présidé le mardi 4 décembre dernier à la commune rurale Laâzanène (province de Nador), la cérémonie de signature des conventions relatives au financement et à la gestion du futur complexe portuaire intégré, industriel, énergétique et commercial Nador West Med. Une manière de couper court aux rumeurs qui ont fusé depuis quelque temps par rapport au report ou la révision de ce méga projet. Principale composante du pôle de l'Oriental dans le cadre de la nouvelle stratégie portuaire (voir encadré), le futur complexe portuaire Nador West Med qui sera érigé sur un foncier public de 850 ha constituera à terme une méga plateforme de stockage de produits pétroliers pour approvisionner non seulement le Maroc mais aussi les pays de la région. Le futur port, dont la première phase des travaux nécessitera une enveloppe budgétaire globale estimée à 5,9 milliards de dirhams, sera connecté à un important réseau d'infrastructures routière, autoroutière et ferroviaire, l'objectif étant un développement intégré et durable de la région. Le complexe portuaire devra permettre au Maroc de se positionner à l'échelle régionale pour capter les opportunités offertes par l'évolution du trafic international notamment des hydrocarbures, des conteneurs et des marchandises. Détails sur les travaux des deux phases du projet Dans sa phase initiale, le projet sera constitué d'un port en eau profonde comportant des terminaux dédiés aux produits pétroliers et au vrac et marchandises diverses. Les investissements projetés à ce titre consistent en la réalisation des travaux de dragage et de déroctage du bassin portuaire et du chenal d'accès au port, la construction d'une digue principale d'environ 3 080 ml et d'une digue secondaire d'environ 730 ml outre la réalisation de deux postes allant jusqu'à -16,5 m/zh de tirant d'eau dédiés aux produits pétroliers raffinés avec une capacité globale de traitement d'environ 15 millions de tonnes par an. Au titre de cette même phase, il sera également procédé à la réalisation d'un poste de 320 ml avec un tirant d'eau de -16,5 m/zh dédié à l'accostage des navires charbonniers avec une capacité globale de traitement d'environ 6,5 millions de tonnes par an, à la réalisation d'un quai d'environ 750 ml allant jusqu'à -12,5 m/zh de tirant d'eau dédié à l'accostage des navires de vrac et de divers avec une capacité globale de traitement d'environ 1,5 million de tonnes par an ainsi qu'à la réalisation d'un port de servitude. Une extension pour 1,6 milliard DH Le coût prévisionnel de cette phase qui s'étale sur 5 ans, s'établit à 5,9 milliards DH, un montant financé par les contributions de l'Etat à hauteur de 1,6 milliard DH, du Fond Hassan II pour le développement économique et social à travers l'octroi d'un milliard DH, de TMSA Holding SA (100 millions DH) et par des emprunts et des partenariats publics/privés qui devraient générer un montant de 3,2 milliards DH. La deuxième phase, quant à elle, consistera en la réalisation de nouveaux ouvrages d'accostage, notamment, deux postes allant jusqu'à -20 m/zh de tirant d'eau dédiés au pétrole brut avec une capacité globale de traitement d'environ 20 millions de tonnes par an, le coût relatif à cette extension étant estimé à 1,6 milliard DH. Reconversion du port Nador Beni Ensar Outre la contribution au développement de la région de l'Oriental et l'attraction des investissements privés nationaux et étrangers ainsi que la création de l'emploi que ce soit au niveau de la phase des travaux ou dans sa phase opérationnelle, la réalisation de ce projet permettra de définir la nouvelle vocation de l'actuel port de Nador Beni Ensar en l'orientant vers des activités qui s'insèrent dans le projet de développement de la lagune de Marchica, à savoir la pêche, la plaisance et le transport des passagers avec un transfert progressif des autres activités commerciales vers le port énergétique et divers de Nador West Med. Le nouveau port permettra également d'augmenter l'offre portuaire du pays, de sécuriser l'approvisionnement en produits énergétiques et de renforcer le trafic maritime national. La stratégie portuaire du Maroc La stratégie portuaire du Maroc à l'horizon 2030, est dotée d'un budget global de 60 milliards de dirhams. « Répondant à une demande portuaire exprimée par les partenaires économiques nationaux et internationaux, la stratégie portuaire du royaume a pour objectifs la valorisation des avantages comparatifs du Maroc, la conquête d'une part du marché du commerce international maritime entre le bassin méditerranéen, l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie, et la création de ports performants, moteurs du développement régional et acteurs incontournables dans le positionnement du Maroc comme plateforme logistique », a souligné le ministre de l'équipement et du transport Aziz Rebbah. Six pôles portuaires ont été définis par cette stratégie, à savoir le pôle de l'Oriental, tourné vers l'Europe et la Méditerranée, le pôle du Nord-Ouest, porte du Détroit, le pôle de Kénitra-Casablanca, le pôle Abda-Doukkala, centre de l'industrie lourde, le pôle du Souss-Tensift et le pôle des ports du Sud. * Tweet * *