Le fait que je respecte le Ramadan et que je m'engage dans le secteur du volontariat en Grande Bretagne m'ont enseigné de ne jamais temporiser lorsque se présente une opportunité de venir en aide à quelqu'un dans le besoin. Pourtant, bien souvent, les musulmans, tout comme les autres individus, sont plus prompts à donner à ceux avec lesquels ils parviennent à s'identifier, ou avec lesquels ils partagent quelques connections, en particulier des membres de leur communauté religieuse. Les œuvres de charités musulmanes anglaises ont accompli un travail important grâce à cette générosité. « Islamic Relief » (le secours islamique) est probablement l'une des plus importantes œuvres musulmanes de charité et l'une des mieux établies en Grande Bretagne ; elle se spécialise en aide internationale et en aide au développement dans 25 pays. Mais, en fin de compte, la connexion qui nous motive à donner à une œuvre de charité devrait être celle d'une humanité commune. Lorsque l'on voit ou que l'on entend parler de quelqu'un dans le besoin, indépendamment de sa foi ou de son origine, nous devons ressentir de la compassion parce qu'il est dans le besoin, et non pas nécessairement parce qu'il partage la même foi en Dieu. En tant que musulmans britanniques, cela vaut la peine de nous demander, lorsque nous sommes face à quelqu'un qui lève de l'argent pour venir en aide à des sans-abris, ici en Grande Bretagne, ou lorsque nous sommes sollicités par une campagne en ligne qui cherche à venir en aide aux fugueurs, si cela engendre les mêmes sentiments d'empathie et de compassion que si nous avions été sollicités afin de participer à une campagne ayant pour but d'aider uniquement les enfants vulnérables appartenant à la même foi que la notre ? Il est probablement nécessaire que nous considérions quelques-unes des campagnes qui ont eu lieu lors de ce dernier Ramadan. L'une d'entre elles est organisée par la « Islamic Society of Britain (ISB) » (la société islamique de Grande Bretagne). Etablie en 1990, ISB concentre ses efforts sur les moyens qu'ont les musulmans d'aller au-delà les frontières de leur communauté religieuse. Par exemple, dans le but d'attirer l'attention sur des projets locaux, ISB établit des partenariats avec des organisations telles que « The Children's Society » (l'association des enfants), une organisation chrétienne, qui travaille avec des jeunes et qui se spécialise dans l'aide aux jeunes fugueurs. « La charité doit commencer à la maison » explique ISB, « les musulmans britanniques doivent se montrer aussi concernés par la pauvreté, l'inégalité et l'injustice régnant sur le pas de leur porte qu'ailleurs dans le monde. » Les deux organisations, et les deux communautés religieuses, donnent de la valeur au bien-être des enfants. Grâce à cet intérêt commun, elles apprennent à leurs communautés à quel point il est utile et facile de travailler ensemble. La collaboration peut aider les gens à comprendre les enjeux et à appréhender la façon dont ils peuvent travailler afin d'améliorer les conditions de vie des enfants, ce qui profite à la société dans son ensemble. Bien que ISB et la « Children Society » espèrent lever de l'argent, leur principal objectif est d'encourager le désir de donner localement. Il y a quelque chose de satisfaisant à donner de l'argent pour soutenir des projets lointains parce que les besoins sont différents de ceux de la Grande Bretagne, mais nous ne devons pas sous-estimer la différence que nous pouvons faire lorsque nous partageons avec ceux qui sont autour de nous – leurs besoins sont parfois plus grands du fait que beaucoup de gens ne les considèrent pas comme des priorités. Durant le mois de Ramadan, beaucoup de musulmans essaient d'être généreux, jeûnant durant la journée pour faire l'inventaire de leurs biens et du coup penser aux besoins des autres. Lorsque nous réfléchissons à qui donner, rappelons-nous que nous faisons tous partie de la famille humaine et que nous avons le devoir d'aider tous les être humains.