Pendant les jours de la fête de l'Aïd Al Fitr, plusieurs traditions refont surface. Donner l'aumône, «Fatra» ou « Laâchour » aux démunis fait partie de ces traditions. À l'occasion de la fête de l'Aïd Al Fitr, les Musulmans ont une obligation de donner l'aumône aux plus nécessiteux d'entre eux. Cette aumône traditionnelle est constituée par la «Zakat», la «Fatra» ou «Laâchour». Selon notre religion, explique un Imam dans une mosquée au quartier Hay Hassani, l'aumône doit être offerte aux vrais indigents du quartier, du douar, de la ville, de la tribu... Et chaque région, riche ou pauvre, a ses mendiants que les différentes composantes de la société tentent, tant bien que mal, d'aider à se réintégrer, d'une façon ou d'une autre, au sein de la famille ou des institutions étatiques. Sinon l'acte, dans son sens religieux, n'est plus admis, indique l'imam, avant de préciser que l'Islam insiste à ce que charité doit commencer par les plus proches qui sont défavorisés. Dans le temps, l'aumône était constituée de vivres que le Musulman a consommée le long du mois de Ramadan. Cette procédure est encore de mise dans le monde rural. Par contre dans le périmètre urbain, les Ouléma l'ont fixée aujourd'hui à douze dirhams par personnes. Ainsi, une famille de six personnes, par exemple, est appelée d'offrir une somme de soixante-douze dirhams. De là on comprend que la religion islamique conditionne la charité et condamne, par ailleurs, le professionnalisme dans la mendicité. Pendant ces jours, les mendiants professionnels profitent de l'occasion et barre la route aux vrais nécessiteux. Ainsi, ils frappent directement aux portes le jour de la fête, provoquant un grand dérangement pour les familles. Chacun à sa méthode pour attirer l'attention des autres. Enfants loués à 50 dirhams par jour, exhibition d'un handicap souvent feint, récitation de versets du Coran... Tous les prétextes sont bons pour arracher quelques sous. Ces professionnels qui feignent l'indigence, faussent la donne de la charité. Les âmes charitables ne savent plus maintenant qui est dans le besoin et qui cherche à les induire en erreur par des histoires pathétiques.