Aux Etats-Unis, l'heure du bilan a sonné pour le président américain. Devant le congrès annuel de l'Organisation d'anciens combattants (VFW) à Reno dans le Nevada, il a défendu le bilan de sa politique étrangère. Hasni Abidi, spécialiste du monde arabe, nous livre son analyse. Le président américain, Barack Obama, lors du congrès annuel de l'Organisation d'anciens combattants (VFW) à Reno dans le Nevada lundi. Le président américain, Barack Obama, a défendu son bilan de politique étrangère, lundi, devant le congrès annuel de l'Organisation d'anciens combattants (VFW) à Reno dans le Nevada (ouest). « Il y a quatre ans, j'ai fait une promesse. J'ai promis de m'en prendre à nos ennemis et de renouveler notre capacité à diriger dans le monde. Et en tant que président, c'est ce que j'ai fait. Au moment où nous considérons les difficultés à venir de notre pays et l'esprit de décision qui sera nécessaire, vous n'avez pas que mes paroles, vous avez ce que j'ai réalisé. Vous avez mon bilan. Vous avez les promesses que j'ai faites et celles que j'ai tenues », a déclaré Barack Obama. Engagé dans la course électorale pour sa réélection, le président américain, devant un public conquis, est revenu sur les décisions importantes qu'il a prises au cours de son mandat. « J'ai promis de terminer le travail en Afghanistan. Après des années de dérive, il nous fallait briser l'élan des talibans et renforcer les capacités des Afghans. Encore une fois, certains ont plaidé contre une feuille de route pour mettre fin à cette guerre », a souligné Barack Obama, faisant implicitement allusion à son adversaire républicain. « Quand j'étais candidat à un premier mandat, j'ai dit que si Oussama ben Laden était dans notre ligne de mire, nous agirions pour protéger les Etats-Unis, même si cela voulait dire aller au Pakistan », a-t-il ajouté, saluant le progrès accompli en Afghanistan. La tête haute Concernant l'Irak, le président des Etats-Unis d'Amérique a affirmé que les soldats américains avaient quitté le pays « la tête haute, en laissant aux Irakiens la chance de définir leur propre avenir ». « Parce que nous montrons le chemin dans le monde entier, les gens ont une nouvelle attitude vis-à-vis des Etats-Unis. Notre capacité à diriger attire davantage la confiance. Nous le voyons partout où nous allons », a assuré Barack Obama. Et de nombreux analystes de la politique étrangères américaine corroborent ce progrès sur le plan international surtout à un moment difficile. De nombreuses attentes et des déceptions Mais concernant le Monde arabe, la déception est palpable. Le discours du Caire au début du mandat de Barack Obama avait redonné de l'espoir dans cette partie du monde. Pour Hasni Abidi, spécialiste du monde arabe, interrogé par Le Soir Echos, les attentes étaient nombreuses au vu de l'espoir suscité par l'élection d'un président américain jeune. « Le monde arabe avait gardé de bons souvenirs de la présidence de Jimmy Carter. Cette partie du monde se sent plus proche des démocrates. Après deux mandats républicains sous Georges Bush, les gens ont donc placé la barre haut vis-à-vis de Barack Obama. Et malheureusement c'est la déception qui s'en suivie », explique-t-il. « Sur le conflit israélo-palestinien, le président américain a déçu parce qu'il n'a même pas réussi à obtenir un moratoire de la part gouvernement israélien par rapport aux colonies juives dans les territoires palestiniens. À mon avis, c'est une erreur stratégique de l'administration Obama », déplore Hasni Abidi. Il reproche également à Washington son hésitation quant au Printemps arabe. « Les Etats-Unis ont hésité avant de lâcher Hosni Moubarak sous la pression de la rue », poursuit-il. Cependant, Hasni Abidi reconnaît toutefois que « Barack Obama a réussi en partie à réparer les dégâts de son prédécesseur, Georges W. Bush. Le retrait d'Irak, Guantanamo sont autant d'exemples. Il a donc réussi son pari mais tout en gardant de franchir la ligne rouge. Barack Obama a œuvré pour casser les barrières entre les Etats-Unis et le monde arabe », conclut Hasni Abidi. * Tweet * * *