Les analystes entrevoient la poursuite de l'évolution du marché de la dette privée. Ils prévoient une tombée en dette privée de 23,6 milliards de dirhams pour le second semestre de l'année 2012. Les remboursements en capital prévus pour le 2nd semestre 2012 s'élèveront à 23,6 milliards de dirhams Les perspectives 2012 sont positives pour le marché de la dette privée. Ce sont là les conclusions des analystes de BMCE Capital Markets concernant le marché de la dette privée au second semestre de l'année en cours. Après un premier semestre particulièrement dynamique, les remboursements en capital prévus pour le deuxième semestre de l'année 2012 s'élèveront à 23,6 milliards de dirhams, contre une tombée de la dette souveraine de 33,9 milliards. « L'engouement pour les titres privés devrait ainsi se maintenir malgré un contexte de marché caractérisé par une augmentation du déficit de liquidité », soulignent les analystes de BMCE Capital Market. Quasi-stagnation des spreads de taux Le marché de la dette privée a toujours suscité l'intérêt des investisseurs qui cherchent à diversifier leurs risques. Ce marché a d'ailleurs connu, sur les trois dernières années, un fort engouement. A titre d'exemple, le volume des émissions est passé de 17,1 milliards de dirhams au titre du second trimestre 2010 à 26,8 milliards durant le second trimestre 2011. Soit une hausse de 25%. Ce dynamisme du marché de la dette privée s'explique, selon les analystes de BMCE Capital Market, par la volonté des entreprises de diversifier leurs sources de financement dans un contexte de marché marqué par des restrictions bancaires. Concernant les spreads des émetteurs, c'est-à-dire l'écart entre le taux de rentabilité actuariel de l'obligation et celui d'un emprunt sans risque (bon de trésor) de durée identique, BMCE Capital Market pronostique un élargissement des spreads et ce pour trois principales raisons. Il s'agit d'abord de l'aggravation de l'insuffisance de liquidité, des règles prudentielles à respecter avec des encours importants dans les portefeuilles obligataires et enfin l'aversion des investisseurs au risque de taux. Par la suite, les mêmes analystes dressent les perspectives d'évolution des différents secteurs où les principaux émetteurs du papier à spread sont présents. Selon eux, les perspectives de ces secteurs « devraient rester favorables avec une absence de dégradation de leurs fondamentaux ». Dans ce contexte, l'évolution prévisible des spreads sectoriels des différents émetteurs du marché fait ressortir différentes tendances. Hausse des spreads de l'industrie S'agissant d'abord du secteur du crédit à la consommation, les analystes augurent d'une faible volatilité des spreads des bons de sociétés de financement dans un contexte d'insuffisance de liquidité. Pour sa part, le secteur bancaire devrait afficher une volatilité sur les maturités courtes à l'approche de la fin d'année. Toutefois, pour les maturités moyen et long terme (MLT), « une stabilité des spreads est envisageable dans un contexte d'anticipation de baisse du taux directeur », notent les analystes. Concernant le secteur de l'immobilier, les analystes prévoient une quasi-stabilité des primes de risque. Pour cause, le secteur devrait profiter, selon eux, d'une importante évolution des chiffres d'affaires tenant compte de la demande annuelle additionnelle qui devrait émaner de la classe moyenne. Enfin, l'industrie connaîtrait, elle, « une hausse des spreads » soulignent les analystes. Concentration sur les certificats de dépôts Les certificats de dépôts ont représenté 69% du volume global émis sur le marché de la Dette Privée durant le 2e trimestre 2012, soit 16,4 milliards de dirhams. Cette proportion importante des Certificats de dépôts s'explique par le besoin persistant des banques en liquidités, comme en témoigne le recours massif de celles-ci à la monnaie centrale. Signalons que le manque de liquidité des banques a été de 57.5 milliards de dirhams en moyenne durant la même période.