Le marché des Billets de trésorerie continue d'être dynamique sur le marché de la Dette Privée. Selon les derniers chiffres publiés par BMCE Capital Markets et le Centre d'Intelligence Économique, ce marché a enregistré, au cours du deuxième trimestre 2011, un volume global de 1,4 milliard de dirhams. Selon les analystes, l'intérêt porté aux Billets de Trésorerie par les différents émetteurs du marché s'est justifié par l'effet combiné des restrictions bancaires et des conditions avantageuses de cet instrument. Est-il besoin de définir au passage les billets de trésorerie ? Selon le jargon, un billet de trésorerie est un «titre de créance négociable». En termes moins savants, il s'agit d'un droit de créance du porteur sur l'émetteur. Ce titre est émis pour une période bien déterminée. A titre de rappel, les titres de créance négociables ont été mis en place en 1995. Il faut distinguer trois catégories à savoir : les certificats de dépôt dont l'émission est assurée par les banques, les bons de sociétés de financement émis par les organismes de financement, les billets de trésorerie émis par les entreprises. Ces billets sont domiciliés auprès des banques. Ils font l'objet d'une inscription en compte tenue auprès de Bank-Al Maghrib. Leur négociation est assurée par la Caisse de Dépôt et de Gestion, les institutions bancaires, les sociétés de bourse et l'émetteur lui même. Quant à leur achat, il est réservé aux établissements financiers, les OPCVM, les entreprises et les particuliers. Côté contrôle, il est assuré par le CDVM et Bank-Al Maghrib. Autre point soulevé par BMCE Bank est qu'une évolution positive de 6.2% sur l'encours des crédits accordés a été enregistrée au terme du 1er trimestre chez les sociétés de crédit à la consommation. Les prêts personnels arrivent en tête de peloton avec une hausse de 10.4%, suivis des crédits automobiles qui n'ont subi aucune évolution alors que les crédits d'équipement ont baissé de 14%. D'autre part, le volume des certificats de dépôt a évolué de 58% entre 2009 et 2010, et de 17% entre 2010 et 2011. En effet, huit institutions financières de la place ont fait appel à cet instrument qui a été prisé par les investisseurs au vu de leurs besoins de financement, souligne-t-on de même source. Autre élément soulevé est relatif aux émissions obligataires qui ont accusé une baisse de 37% au cours du deuxième trimestre 2011 (2 milliards de dirhams au lieu de 3,2 milliards de dirhams le trimestre précédent). Toujours est-il que le trimestre a été animé par l'émission obligataire des autoroutes du Maroc et l'émission subordonnée d'Attijariwafabank. Côté perspectives, BMCE Bank s'attend à ce que le marché de la dette privé primaire enregistre, durant le deuxième semestre 2011, plusieurs émissions en raison de la hausse des besoins de financement des émetteurs récurrents. « L'engouement pour les spreads de taux actuels devrait rester de mise étant donné la faiblesse de la prime obligataire souveraine », indiquent les analystes de BMCE Bank. Pour sa part, le marché obligataire devrait enregistrer plusieurs émissions d'ici la fin de l'année suite à des conseils d'administration qui ont approuvé le recours à la Dette Privée comme moyen de financement, et aux appels d'offre qui ont été lancés : ADM, TMSA, FEC… Dans le cadre des programmes d'émission existants pour des émetteurs récurrents (EQDOM, MAGHREBAIL, SALAFIN, AWB, MAGHREB STEEL, NEXANS, DISWAY…), d'autres prochaines émissions peuvent être réalisées. En conclusion, BMCE Bank prévoit une fin d'année dynamique et marquée par une présence importante du Trésor et des émetteurs privés sur le marché locale. Elle s'attend aussi à ce que l'environnement économique bénéficie d'une relance de certains secteurs d'activités d'une part, et des mesures prises par le gouvernement en réponse aux évolutions contraignantes de l'environnement international d'autre part. Par conséquent, l'environnement sectoriel devrait renforcer les fondamentaux des différents émetteurs de dette privée ; ce qui renforce l'hypothèse de la consolidation des primes de risque émetteur aux niveaux actuels. Dans ce contexte, l'évolution prévisible des spreads des différentes signatures fait ressortir plusieurs tendances. Pour le secteur bancaire, on prévoit, entre autres, une légère volatilité sur les maturités courtes (liée à l'insuffisance de liquidité sur le marché monétaire). Quant au secteur public, il y aura une stabilité du spread des émissions (garantie par l'état ou entreprises publiques) et une quasi-stabilité des spreads des autres émetteurs. Enfin, les analystes de BMCE Bank prévoient, pour le secteur privé, une volatilité relative des spreads des billets de trésorerie en raison des besoins de trésorerie récurrents des principaux émetteurs, dans le contexte d'insuffisance de liquidité. Il est à souligner que le spread, qui vient d'un mot anglais, désigne l'écart de taux actuariel entre une obligation émise par une entreprise, une collectivité territoriale ou un organisme, et un emprunt d'État théorique qui aurait les mêmes flux financiers.