Le premier tour de la Présidentielle égyptienne commence aujourd'hui et s'achèvera demain. Une élection cruciale qui marque l'an un de la démocratie dans le pays le plus peuplé du monde arabe. Des supporters du candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, dimanche dans les rues de la capitale égyptienne, Le Caire. Aujourd'hui est un grand jour pour le peuple égyptien qui, pour la première fois depuis bien d'années, va librement élire son président. Après l'effort, le réconfort dit-on souvent. Le moment est donc venu pour les Egyptiens, qui, il y a un an, chassaient du pouvoir avec bravoure le dictateur Hosni Moubarak après trois décennies de règne, de récolter le fruit de leur labeur. Ils sont d'ailleurs nombreux à s'être inscrits sur les listes électorales pour participer au vote, preuve de l'engouement et surtout d'un espoir pour la démocratie. Pour le premier tour de cette élection historique qui s'étale sur deux jours, 50 millions d'Egyptiens sur une population totale de 80 millions d'habitants sont attendus dans les bureaux de vote. La campagne électorale a pris fin dimanche. Elle a notamment été marquée par une nouveauté que les Egyptiens n'avaient encore jamais vue dans le pays auparavant : les candidats clés de la Présidentielle se sont affrontés sur leurs programmes respectifs et sur des sujets de société lors des débats en direct à la télévision. Les favoris Quatre personnalités sont données favorites dans la course. Deux d'entre elles sont issues de l'ancien régime de Moubarak et les deux autres de la mouvance islamiste. On trouve, d'une part, Amr Moussa, ancien secrétaire général de la Ligue arabe et ex-ministre des Affaires étrangères de Hosni Moubarak et Ahmad Shafiq, le dernier Premier ministre du dictateur. Les deux caciques de l'ère Moubarak essayent tant bien que mal de se forger une nouvelle image différente de celle que connaissait le peuple égyptien, il y a encore quelques années et axent leur campagne sur la stabilité et surtout la sécurité. Dans la mouvance islamiste qui a pratiquement raflé toutes les mises lors des Législatives, on retrouve l'islamiste indépendant Abdel Moneim Aboul Fotouh et le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi. D'autre part, le vent de liberté qui souffle sur le pays depuis la chute de l'ancien régime a suscité beaucoup d'espoir permettant ainsi à d'autres personnalités moins connues que les précédentes de se représenter pour ce scrutin historique. Il s'agit entre autres de Hamdeene Sabahi (gauche nassérienne), de l'islamiste Selim al-Awa ou du jeune militant des droits sociaux Khaled Ali. Accepter le résultat des urnes Toutefois, parmi la douzaine de candidats en lice, il n'y a pas de figure féminine, ni de représentant de la communauté chrétienne copte qui est estimée à 10 % de la population. La mouvance des « jeunes de la révolution», qui avaient initié la révolte contre Hosni Moubarak, n'a pas non plus de candidat désigné. Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui a promis de céder le pouvoir aux civils une fois que le chef de l'Etat sera désigné. Dans un communiqué publié lundi, l'armée a appelé la population à « accepter les résultats de l'élection qui refléteront le choix du peuple égyptien libre ». « Le scrutin est la preuve que le processus démocratique fait ses premiers pas et nous devons tous participer à assurer son succès », a précisé l'armée. Selon les premiers résultats du vote des expatriés qui ont voté il y a quelques jours, l'islamiste modéré Mohammed Morsi est arrivé en tête grâce, notamment, au soutien massif de la communauté égyptienne en Arabie saoudite. Il devance ainsi Abdel Moneim Aboul Foutouh et le nationaliste Hamdeen Sabahi, arrivé troisième. * Tweet * * *