Les candidats à l'élection présidentielle égyptienne sont astreints à partir de lundi à suspendre leur campagne, deux jours avant l'ouverture du scrutin, conformément aux règles électorales. La douzaine de candidats en lice ne peut plus apparaître à la télévision, donner des entretiens à la presse ou mener une quelconque activité publique qui pourrait influencer les électeurs avant le premier tour, qui se tiendra mercredi et jeudi. Les candidats ont parcouru le pays en tous sens au cours des dernières semaines, multipliant les meetings, les débats et les entretiens dans la presse, dans un climat de concurrence politique impensable du temps du président Hosni Moubarak, contraint au départ par une révolte populaire en février 2011. Les principaux candidats sont l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa, le dernier Premier ministre de M. Moubarak Ahmad Chafiq, l'islamiste indépendant Abdel Moneim Aboul Foutouh et le candidat des Frères musulmans Mohammed Morsi. D'autres candidats ont également mené une campagne active mais avec beaucoup moins de moyens, comme le nationaliste arabe Hamdeen Sabbahi, l'islamiste Selim al-Awa ou le militant des droits sociaux Khaled Ali. Un second tour est prévu les 16 et 17 juin au cas où aucun candidat n'obtiendrait la majorité absolue au premier. La Ligue arabe envisage de dépêcher 50 observateurs pour superviser l'élection présidentielle en Egypte, dont le premier tour est prévu les 23 et 24 mai, a annoncé un diplomate arabe. «Le secrétariat de la Ligue arabe a déjà formé un groupe spécial dont les membres se rendront dans des bureaux de vote des principales provinces égyptiennes», a précisé le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed ben Helli dans une déclaration à la presse, ajoutant que la haute Commission électorale a autorisé le déplacement d'une mission d'observation sur le territoire égyptien. De nombreuses ONG égyptiennes et étrangères ont été autorisées à scruter le déroulement des élections qui seront supervisés par 14.500 magistrats. D'après Farouk Soltane, président de la haute commission électorale, un total de 13.099 bureaux de vote et un comité judiciaire central dans chaque gouvernorat ont été mis en place à l'occasion de cette échéance, jugée cruciale dans un pays qui vit dans l'instabilité depuis plusieurs mois. Pour la première fois, Des ONG ont été autorisées à superviser toutes les étapes de l'élection présidentielle en Egypte, depuis la campagne électorale jusqu'au décompte des voix. C'est également la première fois que les journalistes seront admis dans les bureaux de vote. Lors de ces élections, les candidatures de 13 personnalités représentant les islamistes et les libéraux, mais aussi d'anciens militaires ou encore des fidèles du régime Moubarak ont été validées par la haute commission. L'armée, qui dirige le pays depuis le départ de M. Moubarak, a promis de remettre le pouvoir aux civils avant la fin juin, une fois le nouveau président élu.