Karim El Haouari n'a pas tardé à se mettre en évidence en participant pour le première fois en équipe nationale d'escrime. Le jeune épéiste de 18 ans a relevé le défi et représentera le Maroc aux JO de Londres en compagnie d'Ali Xavier en fleuret. Le Soir échos l'a rencontré. Karim El Haouari : « J'ai du m'adapter car le niveau est complètement différent que celui en Europe ou bien en France, où je pratique ». Vous allez représenter le Maroc lors des prochains JO, quel a été votre parcours et dans quel club vous évoluez ? Je vis en France dans la région de l'Aveyron, à Rodez, une petite ville qui se situe à quelques kilomètres de Toulouse. Je pratique l'escrime depuis l'âge de six ans dans le club de ma région, le Rodez Aveyron. Un club qui compte pas mal d'épéistes de renom, dont Fabrice Jeannet et Jose Luis Abajo, qui se sont classés respectivement deuxième et troisième lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Je m'entraîne sous la houlette de Bruno Gares, notre maître d'arme à Rodez Aveyron et également en équipe de France, qui m'a formée depuis mon premier jour au club jusqu'à maintenant. Comment vous est venue l'idée de pratiquer l'escrime? C'est mon père qui m'a initié à ce sport. Il a toujours rêvé de pratiquer l'escrime mais il se trouvait dans l'impossibilité de le faire. Il ambitionnait que je le fasse et en fin de compte, je crois qu'il a réussi à me transmettre cette passion, en m'emmenant dans les salles d'armes et en regardant quelques parties. Après mes premiers pas au club, j'ai été séduit par l'escrime et j'ai tout simplement accroché. Qu'est ce qui explique ce choix pour l'épée au dépens des autres armes, le fleuret et le sabre ? Je dirais que j'ai subi implicitement cette vocation, parce que j'ai fait mon initiation à l'escrime au Rodez Aveyron, qui est un club d'épéistes. Donc je me suis consacré indirectement à l'épée depuis mon jeune age. Cela ne m'empêche pas de dire que je me trouve entièrement dedans, car même après avoir essayé les autres disciplines, je me rendais compte à chaque fois que l'épée est l'arme qui me convenait le plus. Comment avez-vous pris contact avec l'équipe nationale ? Mon maître d'arme se trouvait dans une compétition internationale et a été informé de la présence de quelques dirigeants marocains. Ils cherchaient à recruter des escrimeurs marocains susceptibles de renforcer les rangs de l'équipe nationale pour les prochaines échéances. Il leur a fait savoir qu'il existe un jeune escrimeur marocain dans son club et ils m'ont directement appelé. J'ai immédiatement accepté et j'ai commencé à préparer mes papiers pour pouvoir représenter le Maroc. Vous avez fait d'une pierre deux coups. Vous jouez pour la première en équipe nationale et vous vous qualifiez ensuite pour les JO. Quel était l'impact de cette performance ? C'est un grand bonheur. Je ne pensais pas le faire car tout va très vite depuis que j'ai accepté de jouer pour l'équipe nationale il y a trois mois. A mon arrivée, je devais gagner une partie pour figurer dans la zone afin de disputer l'épreuve qualificative pour les Jeux Olympiques. J'ai relevé le défi et je me suis battu pour avoir cette qualification. Finalement je l'ai eue. Comment avez-vous procédé durant le tournoi ? J'ai du m'adapter car le niveau est complètement différent que celui en Europe ou bien en France, où je pratique. J'ai commencé par observer mes concurrents et prendre compte de leurs points forts et leurs faiblesses, en compagnie de mon coéquipier Ali Xavier. Ce dernier, grâce l'expérience qu'il a accumulée tout au long de sa carrière, a pu m'indiquer les techniques à aborder. Quelles étaient les impressions de votre maître d'armes ? Il a été drôlement surpris et a extériorisé sa joie en livrant ses propos aux organes de presse en France, car, tout comme moi, il ne s'attendait pas à une telle performance. Mais une chose est sûre, il ne peut qu'être fier de son poulain, et du fait que notre club aura un représentant aux JO. Avez-vous un programme en prévision des Jeux Olympiques ? Effectivement. Je rentre tout d'abord en France le 26 Avril pour poursuivre mes entraînements avec mon maître d'arme Bruno Gares, jusqu'au championnat de France junior et senior, qui aura lieu le 27 et 28 mai. Je participerai ensuite au championnat de France par équipe, et au mois de juillet, j'irais pour quinze jours au Brésil en compagnie d'Ali Xavier, pour un stage de formation et aussi pour peaufiner mes préparations.