Six escrimeurs représentent le continent africain aux Jeux Olympiques d'Athènes. Parmi eux, un jeune Marocain, Aissam Rami, engagé aux épreuves de l'épée. Une première pour l'escrime nationale, qui est en proie à de nombreux maux. L'escrime marocaine sera présente pour la première fois aux Jeux Olympiques d'Athènes. Cet exploit a été possible par la biais d'un jeune talent de l'escrime nationale, Aissam Rami en l'occurrence. Ce jeune Marocain résidant en France fait ainsi partie des six escrimeurs qui représenteront le continent africain au tournoi olympique, à raison de deux escrimeurs par arme (deux au fleuret, deux autres à l'épée et autant au sabre). Aissam Rami, qui se trouve actuellement à Casablanca pour les derniers réglages de sa préparation à ces jeux, est, pour sa part, qualifié aux épreuves de l'épée. Les qualificatifs aux Jeux Olympiques n'ont pas été une partie de plaisir pour ce jeune athlète. Pour décrocher son billet pour Athènes, il a fallu passer par de nombreuses compétitions et tournois internationaux et continentaux. «Les règlements de la fédération internationale stipulent que pour qu'un escrimeur puisse se qualifier aux Jeux Olympiques, il lui faut récolter le maximum de points. Deux sortes de critères entrent en jeu. Le premier est le classement de l'escrimeur au niveau international alors que le second sont des éliminatoires par zone. Le Marocain doit sa qualification au tournoi olympique à son statut de numéro un de l'épée africaine. « Meilleur escrimeur à l'épée en Afrique, il a décroché son ticket qualificatif haut les mains », estime le directeur technique national de la Fédération royale marocaine d'escrime (FRME) Mohamed Zaji. Un autre Marocain aurait pu accompagner Aissam Rami à Athènes. Il s'agit de Abdelouahad Chaoui, qui pratique l'escrime aux Etats-Unis, et qui avait de fortes chances d'être du voyage en Grèce. Chaoui, qui totalisait 8 points à la veille des championnats d'Afrique qui ont eu lieu du 20 au 29 avril dernier en Tunisie, n'a pu avoir le dernier mot aux épreuves du sabre, dont le classement africain est dominé par le Tunisien Mohamed Rebai. « La concurrence était très rude. Nous pouvions qualifier d'autres escrimeurs nationaux, mais ils n'ont eu aucune chance face à la détermination des autres athlètes, tout aussi désireux de faire le voyage à Athènes », explique le DTN. Mais réussir une première présence au giron olympique n'est pas sans cacher la sombre réalité d'une discipline qui souffre d'une multitude de problèmes. D'abord d'ordre financier puisque l'escrime fait partie du cercle des sports qui sont boudés par les sponsors. Le champion africain Aissam Rami a lui-même eu de nombreuses difficultés à rassembler l'argent qui lui était nécessaire pour assurer une bonne préparation. « La fédération a mis tous ses moyens à la disposition de cet escrimeur. Tout le budget octroyé par le département de tutelle et le Comité olympique marocain a été réservé à cet effet. Mais ce n'était pas suffisant », estime M. Zaji. Il a en effet fallu attendre la contribution d'un sponsor français pour voir le jeune escrimeur marocain acheter un nouvel équipement. Mais il n'y a pas que les problèmes d'argent qui entravent la bonne marche de cette discipline sportive. L'escrime est victime de nombreuses luttes intestines entre membres fédéraux et dirigeants des nombreux clubs du Royaume. Il y a de cela quelques mois, la situation a tellement empiré que chacune des deux parties a créé sa propre instance, apte à diriger l'escrime nationale. Cette dernière a ainsi vécu un certain temps avec deux cerveaux, avant que le département de tutelle n'ait tranché en faveur de l'ancienne structure.