Le président du conseil national du PJD, Saâdeddine El Othmani revient dans cette interview sur les chances de son parti de remporter les élections 2011. Pour lui, sa formation arrivera première ou deuxième. Et Benkirane, ou lui-même, sont habilités à briguer le poste de chef de gouvernement. Où en êtes-vous dans vos préparatifs des élections du 25 novembre prochain ? Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous sommes sur énormément de choses. Urgence oblige. Nous planchons actuellement sur l'élaboration de notre programme pour les élections du 25 novembre prochain. Le programme du PJD sera annoncé officiellement et publiquement dans une semaine. Nous travaillons également sur la préparation des listes de nos candidats pour ce scrutin. Nous menons, aussi, une campagne à l'échelle nationale pour inciter nos concitoyens à s'inscrire et participer à ce rendez-vous. Nous sommes en train de travailler sur la création des structures à même de veiller au bon déroulement de notre participation aux élections. Nous préparons, à cet effet, un staff pour la gestion de la campagne électorale et nous formons nos hommes à cela. Quelles sont vos ambitions par rapport à ce scrutin ? Par rapport à nos chances, il est clair qu'avancer dès aujourd'hui des pronostics serait inopportun. Mais une chose est sûre : le PJD sera soit premier soit deuxième. Ce ne sont pas des paroles en l'air, mais une déduction basée sur nos précédentes participations. À commencer par les élections de 2007. Autrement, nous faisons confiance aux électeurs. C'est à eux que revient le dernier mot. Vous êtes connu pour avoir une bonne place en milieu urbain. Mais le rural et le Sahara, où vous êtes peu ou mal représentés, constituent votre talon d'Achille. Comment songez-vous-y remédier ? Je pense que nous avons assez de personnes qui gagneront la confiance de ces régions-là. D'ailleurs, nous avons dressé un programme de communication propre, aussi bien pour le Sahara que pour le monde rural. A l'heure où bon nombre de partis sont en train de se regrouper, quelles sont vos options d'alliance ? Nous pourrons répondre à cette question une fois les élections passées, car c'est après ces dernières que tout sera fixé. À ce moment-là, tout sera clair. Ensuite, nous verrons s'il y aura des alliances; selon les affinités de chaque parti politique. Pourtant, le PJD a déjà lancé des appels à l'Istiqlal puis à la Koutla. Qu'en est-il aujourd'hui ? C'est possible. Mais je ne sais pas si votre constat est valable pour la Koutla. Des membres du parti ont, certes, fait des déclarations dans ce sens, mais cette démarche n'engage en rien le PJD en tant que parti. Nous avons dressé un programme de communication propre, aussi bien pour le Sahara que pour le monde rural. Toujours en relation avec les alliances, que pensez-vous de celle que vient de nouer le RNI, le PAM, le MP et cinq autres formations ? Je ne crois pas que ce soit un obstacle pour nous. Pour la simple raison que cette alliance des 8 est des plus vulnérables. Toutes les alliances actuelles vont être revues et de nouveaux regroupements vont se faire en se basant sur le résultat des élections du 25 novembre. En attendant, je demande à voir ce que ce G8 va bien pouvoir donner. Abdelilah Benkirane peut-il devenir chef de gouvernement ou préférez-vous laisser ce poste à une personne venant d'un autre parti, avec lequel vous serez en alliance pour la formation d'un gouvernement ? Bien sûr qu'il peut devenir chef du gouvernement ! Tout d'abord parce que le secrétaire général du PJD, c'est lui et qu'il peut légitimement briguer ce poste si nous sommes premiers à l'issue du scrutin. Ensuite, parce qu'il bénéficie d'une aura indéniable et qu'il compte, au sein comme à l'extérieur du parti, de nombreux sympathisants. Et au PJD, les choses sont d'ores et déjà tranchées : pour la candidature au poste de Premier ministre, ce sera ou Abdelilah Benkirane…ou moi-même.