La cinquième édition de l'indice Ibrahim de la gouvernance africaine vient de classer le Maroc 14e sur sa liste. Ce dernier tire davantage profit de son développement économique que des autres catégories du classement. L'indice Ibrahim de la gouvernance africaine est enfin dévoilé. Le Maroc s'y classe 14e sur les 53 pays que compte le continent africain. Mis en place en 2007, l'Indice Ibrahim n'a certes pas la même influence que le classement de Transparency International ou encore l'indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement, mais il constitue le recueil le plus complet de données quantitatives conduisant à une évaluation annuelle de la performance en matière de gouvernance dans chaque pays africain. Initié par l'homme d'affaire soudanais, Mo Ibrahim, l'indice évalue «la prestation des biens et services publics fournis par les gouvernements et acteurs non gouvernementaux aux citoyens de chaque pays africain, à partir de 84 indicateurs regroupés en quatre catégories : sécurité et respect des lois, participation et droits de l'Homme, opportunité économique durable, et enfin développement humain». Les droits de l'Homme continuent d'être le talon d'Achille du Royaume. Il est classé 35e sur ce registre. Son fondateur espère ainsi que «les conclusions de l'Indice Ibrahim contribueront à établir une base constructive pour réussir une Afrique de plus en plus stable et prospère». Le Maroc qui trouve son classement dégradé d'un cran en raison de la progression de la Tanzanie, se classe juste avant le Sénégal, 15e et l'Algérie, 18e. En revanche, il est toujours dépassé par la Tunisie et l'Egypte qui se trouve dégradées elles aussi d'un cran à cause du Printemps arabe. En dépit de cet impact, les deux pays figurent dans le top-ten des pays africains concernant l'évaluation de la qualité globale de la gouvernance. «Ce résultat s'explique par une excellente performance dans la catégorie Développement humain, et, dans une moindre mesure, en Développement économique durable», précise la fondation. Par contre les deux pays réalisent des scores particulièrement mauvais dans le registre Participation et Droits de l'Homme. Ce déséquilibre de performance entre Développement humain et Participation et Droits de l'Homme a vraisemblablement été un facteur de déclenchement de la révolution. «Le déséquilibre spécifique entre le niveau élevé d'éducation et l'absence de perspectives d'emploi, particulièrement pour les jeunes diplômés, est tout aussi préoccupant», souligne la fondation. Notre pays, qui trouve son classement dégradé d'un cran en raison de la progression de la Tanzanie, se classe avant le Sénégal, 15e et l'Algérie, 18e. Pour ce qui est du Maroc, il se distingue particulièrement dans la catégorie Développement économique durable avec un score de 64% contre une moyenne africaine de 47%. Il se classe ainsi 6e juste après la Tunisie (5e) et devançant l'Afrique du Sud (7e). Ce classement est tiré essentiellement d'une meilleure gestion publique, notamment à travers la capacité du gouvernement à gérer solidement les grands équilibres macro-économiques, suivant des orientations judicieuses afin d'assurer un développement économique largement partagé. Cette gestion a garanti au Royaume la 4e place sur tout le continent après l'Afrique du Sud, la Libye et la Tunisie. Pour ce qui est du cadre réglementaire, grâce auquel le secteur privé peut se développer tout en respectant les intérêts du plus grand nombre, le Maroc arrive à la 5e place.Le secteur agricole occupe la 9e et les infrastructures la 10e. En matière de Développement humain, l'indice nous octroie est la 11e place, compte tenu de notre bon classement en matière de santé(9e), et d'enseignement (11e). Le troisième critère d'évaluation concernant cette catégorie est la protection sociale. Souffrant de certaines lacunes,l'indice lui attribue la 15e place. Pour ce qui est des deux autres catégories de classement, la Sécurité et Souveraineté du Droit, le Maroc est classé13e. En revanche, le registre Participation et Droits de l'Homme continue d'être le talon d'Achille du Royaume. Il est classé 35e ! Pour la fondation seule une approche équilibrée, équitable et inclusive touchant tous les aspects peut assurer une meilleure qualité de gouvernance.