Sur 53 pays africains, le Maroc occupe le 14e rang sur l'Indice Mo Ibrahim2010. Performance au niveau de la catégorie opportunité économique durable. Critique de la participation et droits de l'Homme. Les classements des pays se succèdent mais ne se ressemblent pas. Le dernier en date est celui de l'Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique(IIGA) qui évalue et classe les 53 pays africains en fonction de la qualité de leur gouvernance. La lecture détaillée du rapport 2010 que vient de rendre public la fondation Mo Ibrahim fait ressortir une avancée plus ou moins notable pour le Maroc. En effet, l'Indice Ibrahim2010 classe notre pays au 14e rang avec un score de 56 pour la qualité de la gouvernance en 2008-2009 au lieu de la 16e place en 2007-2008 avec un indice de 57,8 sur 100. Quatre indicateurs servent d'appui pour l'établissement de cet indice : sécurité et respect des lois, participation et droits de l'homme , opportunité économique durable et développement humain. Le Maroc a eu un indice de 63 pour le premier indicateur(18e rang), 36 pour le deuxième(38e), 61 pour le troisième(9e) et 61 pour le quatrième(10e). En comparaison avec d'autres pays de la région comme la Tunisie (8e), l'Egypte (10e), l'Algérie(19e), la Libye(23e) et l'Afrique du Sud (5e), il semble nous ne sommes est pas logés à la même enseigne. Selon les analystes et au niveau des sous-catégories, le Maroc obtient son rang le plus élevé dans Gestion publique en se classant parmi les dix premiers. S'agissant de la sous-catégorie participation, il se positionne parmi les dix derniers. Cette disparité ambiante interroge sur les grands efforts déployés par le royaume pour inscrire le pays au rang des économies en vogue. Ce qui est sûr c'est qu'en matière de gouvernance, le Maroc est en train de franchir des seuils décisifs, indépassables auparavant. Et pour preuve il réalise un score supérieur à la moyenne régionale de l'Afrique du Nord qui est de 54 et supérieur à la moyenne du continent qui est de 49, comme le souligne le rapport. Mais ce qui attire l'attention dans l'analyse de ce dernier c'est qu'il se fixe comme objectif « d'être la plus importante évaluation de la gouvernance qui informe les citoyens et leur donne les moyens de demander des comptes à leurs gouvernements et institutions publiques ». Loin de juger les intentions de ce travail scientifique qui reste une référence en matière de la qualité de la gouvernance en supposant une marge d'erreur de plus ou moins 8 points en moyenne pour tous les scores. Néanmoins, des pistes de questionnements demeurent en suspens ayant trait de manière générale aux véritables ressorts politiques qui nourrissent et alimentent les initiateurs de ce travail de recherche. Par ailleurs, l'indice Ibrahim2010 évalue la gouvernance en fonction de 84 critères. Prenons la catégorie Opportunité économique durable où le Maroc a réalisé des performances bien qu'elles restent en deçà de celles réalisées en 2007-2008 puisqu'il occupait la 8e place. Dans le détail, notre pays a été performant dans les sous-catégories suivantes : Qualité de l'administration publique 75.00, Qualité de la gestion budgétaire 87.50, Réserves détenues par le système bancaire 80.52, Gestion de la dette publique 77.78, Inflation 97.74, Ratio du service de la dette extérieure sur les exportations 72.03, Environnement concurrentiel 72.50, Environnement économique du secteur agricole et rural 73.89 et Climat d'investissement 70.59. Certes ces réalisations reflètent l'importance des engagements pris par le gouvernement mais cela ne veut aucunement dire que le chemin est tout a fait balisé. Les défaillances et les embûches sont toujours là. Améliorer et changer les mentalités est le vrai défi. Sans prétendre à l'exhaustivité, on peut citer à titre d'exemple les sous-catégories suivantes : bureaucratie et formalités administratives 33.33, abonnements Internet 8.63, régime de protection sociale 46.15, degré d'exclusion sociale 28.57, traitement des femmes enceintes par antirétroviraux 21.54 et dans le domaine de la santé : et les autres traitements par antirétroviraux 0.00.