* Dans un contexte très difficile, le Maroc a, daprès le dernier rapport du FEM, gagné 19 places en matière de facilitation du commerce extérieur, se hissant ainsi au 55ème rang. * Les faiblesses accusées par le Royaume se reflètent essentiellement dans lenvironnement des affaires à cause de la corruption. * La Tunisie continue de faire nettement mieux que le Maroc. Le Forum Economique Mondial (FEM) a publié récemment la deuxième édition de son rapport sur la facilitation du commerce extérieur dans le monde. Cette présente édition intervient à un moment crucial pour le commerce international qui a été fortement affecté par la crise économique et financière mondiale. A noter quau cours de cette année, le volume des échanges extérieurs a connu une des périodes les plus critiques de son histoire pour atteindre des niveaux des plus faibles depuis la Deuxième Guerre mondiale. Afin de limiter les dégâts, beaucoup de gouvernements ont eu recours à des politiques contra-cycliques en vue de protéger les emplois locaux, et ce tout en adoptant un certain nombre de mesures protectionnistes. Celles-ci ont pris principalement la forme daugmentations des subventions ou des dépenses discriminatoires. Sur la base des critères retenus par le FEM, Singapour et Hong Kong se retrouvent, comme pour lannée dernière, aux deux premiers rangs mondiaux. Ils sont suivis par la Suisse, le Danemark, la Suède et le Canada. La Norvège, la Finlande, lAutriche et les Pays-Bas figurent parmi les dix premiers pays. De son côté, le Maroc sest hissé à la 55ème place, gagnant 19 rangs par rapport à lannée dernière. Daprès les rédacteurs du rapport, la bonne performance de Singapour est attribuée en particulier à louverture de son marché, à une administration des douanes très efficace et transparente ainsi quà une infrastructure bien développée de transport et de communication. A ce sujet, il est à noter que les procédures douanières, les coûts et les délais dimportation et dexportation sont considérés comme les meilleurs parmi tous les pays couverts de léchantillon. De son côté, lenvironnement réglementaire interne ouvert à la concurrence locale et étrangère est un des atouts de Singapour. Pour ce qui est de Hong Kong, sa performance dans le classement global sexplique par son ouverture totale au commerce international, étant donné que le pays napplique pas de droits de douane sur les produits importés, mais aussi par lefficacité des procédures douanières. Cette ouverture de léconomie aux participations étrangères est confirmée par la prédominance de la propriété étrangère et la quasi absence de contrôle de capitaux. Au niveau de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), les Emirats Arabes Unis (1er de la région) se sont adjugé la 18ème place dans le monde, gagnant cinq places par rapport à 2008. Le pays se distingue par une administration des douanes efficace et transparente ainsi que par des coûts bas à limportation et des procédures douanières moins contraignantes. LEgypte occupe le 75ème rang du classement (87ème en 2008). Les principaux atouts du pays sont lenvironnement favorable des affaires, la qualité de linfrastructure de transport et les connexions maritimes et services connexes. Toutefois, il est à noter que la politique commerciale de lEgypte demeure assez protectionniste dans la mesure où le pays maintient une tarification encore élevée, en particulier pour certains produits agricoles et une structure tarifaire assez complexe. Environnement des affaires : le Maroc accuse du retard Dans le présent rapport, le Maroc a été classé à la 55ème place, gagnant 19 places par rapport à 2008. Ce progrès est dû principalement à lamélioration du positionnement du pays au niveau de lindicateur « accès au marché » et dune manière moindre pour ce qui est des infrastructures de transport et communications. En revanche, notre pays a perdu 6 et 23 places respectivement au niveau des indicateurs «Administration des douanes» et «Environnement des affaires». Au niveau du sous-indicateur relatif à lADII, il faut reconnaître que lappréciation attribuée est généralement positive, que ce soit pour le poids des procédures douanières ou encore pour les services douaniers. Un score très élevé est relevé pour le sous indicateur efficience des procédures import-export, en particulier pour le poids des documents à limport ainsi que les pratiques de corruption. Le fait de gagner 19 places dans un contexte aussi hostile est une bonne chose en soi. Mais cela ne doit nullement occulter le fait quun pays comme la Tunisie continue de nous devancer de très loin. Gagnant 8 places par rapport à lannée dernière, ce pays occupe le 41ème rang en lien notamment avec son bon classement au niveau de ladministration des douanes et des procédures dimportation et dexportation ainsi quà son environnement réglementaire efficace. Le pays connaît, certes, un certain nombre de faiblesses au niveau de certains indicateurs tels que la structure tarifaire qui demeure complexe, limposition des tarifs élevés sur les importations et la qualité de la logistique qui accuse un retard par rapport aux pays de léchantillon. En effet, et bien que lon commence à pointer du doigt les rapports publiés par certaines institutions internationales, il est important de prendre en considération le fait que les indicateurs retenus dans ce rapport ou autres sont les mêmes pour lensemble des pays de léchantillon. Mieux encore, ce type de rapport permet de positionner le Maroc et de comparer les mesures prises au reste du monde. Ils permettent ainsi de positionner notre pays par rapport aux pays voisins méditerranéens tout en sinspirant des expériences internationales.