Plusieurs clubs, dont le KAC, le Raja de Casablanca et l'OCS, traversent une crise qui risque d'altérer leurs ambitions. À l'ère du professionnalisme, bon nombre de clubs sont dans la tourmente et dans l'incapacité de mettre fin au harcèlement des supporters qui ne réclament, ni plus ni moins, que le départ des comités en place. Une dérive dangereuse qui risque de freiner les ambitions de ces clubs d'élite. Le KAC, le Raja de Casablanca, l'OCS, le MCO, club de 2e division, sont la cible d'une frange importante des supporters, qui ont organisé des sit-in, voire des marches de protestation. Le KAC, en particulier, qui a une histoire prestigieuse, est aujourd'hui au cœur d'un imbroglio juridique à rebondissements qui semble s'éterniser entre son président, Hakim Doumou et un comité de redressement. Le conflit a pris une dimension accrue à travers le dépôt d'une nouvelle plainte du président Doumou devant le tribunal administratif de Rabat contre le pacha de la ville. Doumou accuse ce dernier d'avoir outrepassé ses prérogatives, en refusant de reconnaître le nouveau bureau dirigeant du club issu de l'assemblée générale ordinaire, tenue le 28 juillet dernier à Kenitra. Ce que les autorités locales démentent, affirmant qu'elles ne peuvent cautionner une réunion non réglementaire. Les plaignants reprochent au président du KAC de commettre des violations en série concernant le statut du club. On pointe, notamment, des prises de décisions unilatérales, le non respect du règlement lors de la convocation des membres du club à l'assemblée générale, le changement du lieu et de la date de l'assemblée sans aviser, dans les délais impartis, les autorités locales, l'enregistrement de nouveaux adhérents sans avoir ouvert la liste des adhésions. Bref, la situation est intenable et les joueurs sont démotivés, tant la pression est énorme. Ils ont failli ne pas jouer la seconde mi-temps de la dernière rencontre contre l'IZK. Le Raja de Casablanca, tenant du titre, est en proie à une crise sans précédent qui fait vaciller le fauteuil de son président Abdeslam Hanat. Ce dernier ne veut, justement, pas céder à la pression de la rue. Depuis le début de la saison, le club n'a remporté aucune victoire, et l'élimination en Ligue des Champions d'Afrique a fait déborder le vase. Malgré l'arrivée d'un entraîneur français, Bertrand Marchand en l'occurrence, la contestation ne s'est pas, pour autant, arrêtée. Des adhérents font circuler une pétition pour la tenue d'une assemblée générale extraordinaire. En attendant, le Raja est allé se mettre au vert à El-Jadida pour éviter la pression des supporters et préparer, plus sereinement, la prochaine journée. À Safi, la sévère défaite face au MAS 5-1 a provoqué un tollé général dans la cité des potiers, où une marche a été organisée, réclamant également la démission du comité. À Oujda, ce sont la même contestation et les mêmes griefs à l'encontre du président Lahmami, qui a, semble-il, pris les devants lors de l'assemblée générale au cours de laquelle il a présenté sa démission. Comme on le voit, la situation dans certains clubs semble désespérée, alors que le championnat professionnel n'en est qu'à sa 3e journée.