A quelques semaines du coup d'envoi de la ligue professionnelle, plusieurs clubs n'ont pas encore tenu leur assemblée générale. Les adhérents eux tiennent le haut du pavé et servent parfois les intérêts de certains dirigeants. Comme à l'accoutumée, la saison footballistique ne débute qu'après les assises des clubs. Si certains clubs s'en sortent sans trop de casse, d'autres au contraire vivent un véritable calvaire au cours de ces assises qui se prolongent jusqu'à l'aube. Raison de ces blocages, les adhérents qui sont à jour de leur cotisation et qui imposent leur loi, leurs dirigeants, ou qui expulsent du comité les indésirables. Lorsque cette loi a vu le jour, certains n'ont pas manqué de tirer la sonnette d'alarme en rappelant que les clubs sont désormais à la merci d'un groupe de personnes qui payent une cotisation et qui imposent leur diktat. Le WAC, le Raja de Casablanca, le MAS, le KACM, et d'autres grands clubs du royaume ont vécu des crises sans précédent en raison de cette situation ubuesque. Cette année, le Raja de Casablanca, pourtant champion en titre, a tenu une assemblée générale particulièrement houleuse et certains l'ont qualifiée de scandaleuse. Des adhérents tentent depuis plusieurs années d'intégrer le comité par tous les moyens y compris en monnaie sonnante et trébuchante. Leur incapacité à gérer un club et leur inexpérience dans tous les domaines sportifs sont pourtant bien connus ; et leur principal objectif, lors des assises, est de faire tomber des têtes. C'est ce qui s'est passé au Raja de Casablanca où tout a commencé devant l'entrée de la salle abritant l'assemblée : le refus d'accès à certains adhérents, à l'image de Rachid Boussairi, a créé une véritable pagaille qui s'est poursuivie tout au long d'une assemblée terminée en queue de poisson, tard dans la nuit. La suite , on la connaît, Mhamed Fakhir a démissionné, des joueurs n'ont pas rejoint la concentration d'Agadir. A Fès, le président du WAF, Abderrazak Sebti a jeté l'éponge et plié bagage vers Agadir où il passe ses vacances, histoire de déstresser. Si le président sortant ne revient pas sur sa décision, on se demande qui prendra en charge le club. Dans ce cas là, ce ne sont pas les adhérents qui sont en cause mais le manque d'intérêt des autorités locales qui n'ont pas soutenu le WAF. Même son de cloche pour l'autre club fassi, le MAS, dont le président Mérouane Bennani a présenté sa démission pour les mêmes raisons, à savoir absence de soutien financier pour faire face à la prochaine saison et à la coupe de la CAF. A Kénitra et à Oujda, les deux présidents respectifs, Abdelhakim Doumou et Mohamed Lahmami, sont dans la tourmente : le président kénitréen a été prié par le wali de la région de surseoir à la tenue de l'assemblée générale qui devait avoir lieu en début de semaine, le temps de trouver un compromis avec les diverses associations qui ont fait appel aux tribunaux pour dénoncer, comme ils le précisent, une mauvaise gestion des affaires du KAC. Quant au président du MCO, Mohamed Lahmami, il est dans une position indélicate car une frange non négligeable des supporters et de certaines associations exigent son départ depuis l'an dernier. Toujours pour des raisons de mauvaise gestion. Le MCO, qui a fait partie des plus grands clubs de première division et qui a donné des joueurs internationaux de renom, comme les frères Filali, Belhiouane, Mohamed, Smiri, et bien d'autres encore, végète en seconde division et a même failli se retrouver chez les amateurs. Lahmami a trouvé la parade en attirant parmi les adhérents des proches et des amis pour s'assurer la présidence. Le WAC semble aller vers une assemblée plus sereine, en raison de l'implication du président Akram à renforcer son groupe par de bons joueurs et d'un bon entraîneur, De Castel. Dur sera le début du championnat d'autant plus qu'on annonce déjà la mise en place d'une ligue professionnelle. Sans présidents de clubs ?