Les assemblées générales de la plupart de nos clubs se ressemblent, au moins en ce qui concerne le fond. Depuis l'avènement des adhérents qui sont les seuls habilités à voter non seulement les rapports moral et financier mais aussi toutes les décisions que veut prendre un président ou un comité. Autrement dit, une poignée d'individus peut changer le cours de l'histoire d'un club sur un simple claquement de doigts. Inimaginable à un moment où l'on parle de plus en plus de mise à niveau de notre football ou de la création d'une ligue professionnelle. Difficile d'avancer que notre football peut atteindre les hauts sommets quand des dirigeants se mettent à bafouer les règles les plus élémentaires des statuts ou à contourner les textes en vigueur pour rester en place. Les dirigeants, du moins pour certains d'entre eux, ont compris depuis belle lurette, que moins il y a d'adhérents et plus ils ont des chances de continuer à siéger au sein du comité. Quand on sait que certains clubs n'ont pas plus d'une vingtaine d'adhérents, on imagine un peu l'état d'esprit des dirigeants qui sont loin d'être les gestionnaires capables de tirer le football national vers le haut. Regardons de plus près les péripéties des assemblées générales de certaines équipes. Le Raja de Casablanca a été l'un des tout premiers clubs à avoir tenu ses assises qui se sont terminées par un changement à la présidence. L'arrivée de Abdeslam Hanat à la place de Abdellah Rhalam était plus ou moins attendue. Cet ancien de la maison, fut président du club de 2002 à 2004. Il revient pour redonner un nouveau souffle au club qui a laissé échapper de peu le titre cette saison au profit du voisin, le WAC. Avant son élection, le nouveau patron des «Aigles Verts» a dû faire face à une campagne menée par un concurrent dont les agissements ont défrayé la chronique et fait la Une des journaux. Mais passons, Hanat a été élu et c'était le vœu des adhérents et de quelques anciens dirigeants qui l'ont particulièrement soutenu. Le WAC, comme on s'y attendait, a tenu, lundi, son assemblée dans la sérénité. Normal, les «Rouges» sont champions en titre et les recrutements effectués avant ces assises ont conforté le comité dans sa politique. Pour permettre au président d'être réélu pour un nouveau mandat de 4 ans, l'assemblée ordinaire s'est transformée en extraordinaire. Du coup Akram a reçu l'aval des adhérents pour constituer son comité pour les prochaines années sans recourir à l'élection du tiers sortant. A Fès, malgré une saison difficile, Mérouane Bennani est resté à la tête du MAS, faute de prétendants au fauteuil. Fini le temps où les assemblées du club fassi se terminaient en queue de poisson ou devant les tribunaux. Mais la mission du jeune président ne sera pas aisée face à l'absence de moyens à la hauteur des ambitions des représentants de la capitale spirituelle. Les éternels appels du pied en direction de la mairie sont restés vains. Le MAS trouve des difficultés à retenir certains joueurs qui veulent changer d'air et même l'entraîneur Abdelhadi Sektioui, pourtant enfant de la cité, est parti. Lors de l'assemblée générale, un climat de tension était perceptible mais il n'y a pas d'écart de conduite. Si pour ces trois clubs, on peut dire que les choses se sont passées sans trop de dégâts, en revanche, d'autres présidents ont été fortement critiqués pour leur gestion. C'est le cas à Kénitra où les supporters autorisés à assister à l'assemblée générale du KAC ont brandi des banderoles demandant la démission du président Abdelhakim Doumou et de son comité. Il a fallu l'intervention des forces de l'ordre pour évacuer l'assistance et permettre à l'assemblée de terminer ses travaux. Certes, Doumou a été réélu mais dans la douleur et il est clair qu'il ne sera pas épargné par les «Hallalas», ces ultras kénitriens qui ne renoncent à rien. A Agadir, l'assemblée générale du Hassania a pris des allures de véritable pièce théâtrale avec la présence d'une vingtaine d'adhérents, tous membres du comité. Ils ont été juge et partie. Dans la salle, seuls les dirigeants et quelques correspondants de presse étaient présents. Il n'y a point eu de véritable débat et les deux rapports sont passés comme une lettre à la poste. Et pourtant que d'ombre a plané sur la gestion du Hassania, qui a eu maille à partir avec l'Argentin Gaston, l'Ivoirien Gérard et dernièrement Khalid Sbaî et dont les cas ont été soumis aux tribunaux d'Agadir. Et bien entendu, Aboulkacim a été réélu par ses pairs du comité. A Marrakech, après moult tractations et un report, l'ancien président du KACM Benrami a jeté l'éponge au profit de son premier vice-président Abdelkrim Abou Obeid. A El Jadida, la tension a été à son summum et les dirigeants du DHJ ont reporté leur assemblée générale au point que le président Mustapha Moundib a cédé aux pressions de l'opposition qui a réclamé des postes au comité. Et cela s'est passé dans la discrétion la plus absolue, du moins en l'absence de la presse. Voilà où en est la situation dans certains clubs et il faut avouer que l'optimisme n'est pas de rigueur. Et que l'amateurisme est toujours présent dans la gestion des équipes.