Football. Tenue samedi après-midi, l'assemblée générale du WAC était une pièce bien mise en scène. Sa vedette : le président du club lui-même. Elle s'est achevée par la convocation d'une assemblée générale extraordinaire le premier août prochain. Samedi dernier, le Wydad de Casablanca a tenu son assemblée générale ordinaire au siège de la délégation du ministère de la Jeunesse et des Sports au parc de la Ligue arabe à Casablanca. Mais en réalité, il n'y avait, ce jour-là, rien de si ordinaire. Comme la plupart des autres AG qui se sont déroulées à la salle Kenfaoui, notamment celles de la Ligue du grand Casablanca de football et de l'athlétisme, celle du vice-champion du Maroc n'a pas dérogé à la règle. Simple coïncidence ou malédiction des lieux ? En tout cas, il y avait, ce jour-là, de tout. Sauf une assemblée générale. Le règlement stipule que les deux rapports, moral et financier, doivent être adressés aux adhérents deux semaines avant la date de la tenue de ladite assemblée. Ce qui ne fut pas le cas. Pis encore, la manière dont se sont ouverts les travaux était en quelque sorte un avant-goût de ce qui allait se passer plus tard. Débat houlleux, échange d'accusations, propos indignes des couleurs du club… Pour résumer le tout, le désarroi était le maître mot pour une ambiance qui se voulait être celle d'un grand club. Il faut dire que la vedette de cette pièce bien mise en scène était incontestablement Nasserddine Doublali. Sûr de sa position, le président a bien préparé cette échéance. Car non seulement il a été procédé à l'adoption à une large majorité des rapports moral et financier, mais il a été aussi décidé, à la fin de cette assemblée, à tenir une assemblée générale extraordinaire le mois prochain. Sur les 110 adhérents inscrits au club, 82 seulement ont répondu présents à ce rendez-vous. Si le début de l'assemblée a été marqué par la présence de deux clans, il n'en demeure pas moins qu'au fil des heures la balance a largement penché en faveur du président. Plus confiant que jamais, Doublali a su jouer ses cartes. Faisant l'objet de tirs croisés, le président des Rouge et Blanc a menacé de présenter sa démission tout en passant l'éponge sur les sommes d'argent qu'il a données au club et qui sont estimées à 600 millions de centimes. Mais à chaque fois, des membres du comité insistent pour qu'il revienne sur sa décision. Parmi les reproches qu'on lui a faits : la politique de recrutement. Des joueurs de trop qui ne feront que vider les caisses du club, disaient les détracteurs. Il convient de signaler que jusqu'à présent, le WAC a fait signer huit joueurs, le dernier arrivant étant Hatim Taii, et que des négociations étaient en cours pour en recruter d'autres. Pour Doublali, la politique du renforcement du club s'imposait d'elle-même. Autrement dit, plus qu'un choix, c'est une obligation. Car, selon lui, l'école du WAC n'arrive pas à assurer la relève. Par là, le président des Rouge et Blanc fait allusion à l'héritage lourd de l'ancien comité. Pour donner une santé au club, le président compte lancer une opération d'assainissement. Après une assemblée marathonienne, qui a duré plus de cinq heures, le rapport moral a été adopté par 53 voix pour et 17 contre avec trois bulletins annulés. Idem pour le rapport financier, qui fait état d'un excédent de 1.368.288,17 DH et qui a été adopté par 54 voix pour et 17 contre et deux bulletins annulés. Avant la fin de cette assemblée, le président Doublali a obtenu ce qu'il voulait. Autrement dit, tous les pouvoirs pour reconstituer le comité qu'il présentera, début août, lors d'une assemblée générale extraordinaire.