Marriott International, basée à Maryland, aux Etats Unis, est un l'un des groupes hôteliers leaders dans le monde avec plus de 3 600 hôtels dans 71 pays. Edwin Fuller, PDG du Marriott Lodging International, accorde une interview au Soir Echos. Edwin Fuller nous a annoncé l'engagement de son groupe à doubler son portefeuille au Moyen-Orient et en Afrique (MEA) pour passer de plus de 30 hôtels, aujourd'hui, à plus de 70 hôtels et stations balnéaires et plus de 17 600 chambres dans les cinq prochaines années. Au Maroc, les hôtels en cours de développement, prévus pour 2014, incluent la Réserve de Tamuda Bay (gérée par The Ritz-Carlton) de 100 chambres, le Ritz-Carlton de Rabat de 120 chambres et le Marriott Palm Golf Hotel de Marrakech (de 187 chambres) intégré à un développement communautaire qui comprendra également un golf de 18 trous, un country club et 250 résidences de luxe. Deux autres hôtels seront bientôt annoncés – le JW Marriott Hotel & Conference Center, sous contrat de gestion avec son propriétaire Société New Marina Casablanca, et le Rabat Marriott Hotel, sous contrat de gestion avec son propriétaire MADAЁF SA. Pourquoi avoir choisi la destination Maroc, en général, et les quatre destinations, Casablanca, Rabat, Marrakech et Tamuda bay, en particulier ? Nous pensons au Maroc depuis des années. Personnellement, j'y suis venu plusieurs fois à la recherche de partenaires et d'opportunités. Nous avons toujours eu un réel intérêt pour le Maroc. Nous croyons en cette destination. Nous pensons que les destinations Rabat et Casablanca auront, dans le court terme, un besoin important en chambres. Marrakech le sera aussi, mais sur un plus long terme. De toute façon, nous avons besoin de 3 ou 4 années pour construire nos hôtels et nous voyons, à cet horizon, un potentiel énorme pour toutes destinations. Maintenant, le Maroc fait partie d'une stratégie globale qui vise l'ensemble du continent africain. Nous avons déjà des hôtels à Alger et en Egypte et nous sommes en train d'en ouvrir un à Tripoli. Quels sont les critères sur lesquels vous vous basez pour le choix des partenaires et des destinations ? La crédibilité est le principal critère de sélection. La capacité de mener à terme les projets est aussi essentielle. Enfin, nos partenaires doivent être convaincus de la valeur ajoutée que Marriott International peut apporter à leurs projets. Le choix des destinations se base essentiellement sur les différentes possibilités qu'elles peuvent offrir. Je prends comme exemple le Maroc. La ville de Rabat offre un énorme potentiel dans le tourisme d'affaires. Marrakech représente une opportunité dans le tourisme de plaisance ; tandis que Casablanca est positionnée sur les deux segments. Ces trois villes offrent une combinaison unique qui fait du Maroc, une destination très originale. Vous maintenez toujours votre participation au projet de Marrakech, en dépit des événements qui ont eu lieu en début d'année. Qu'est-ce qui vous motive ? Nous ne faisons pas de la politique. Nous sommes dans l'hôtellerie. Nous sommes, toutefois, sensibles à une telle situation. Ceci dit, Marriott est présent dans de nombreux pays qui ont longtemps été concernés par la question de la sécurité. L'Egypte est un exemple bien classique. Le pays a ce problème depuis des dizaines d'années. Nous savons d'ores et déjà que cette conjoncture va disparaître. La vraie question qui se pose aujourd'hui : les touristes trouveront-isl la ville de Marrakech intéressante ? Nous en sommes convaincus. Quels sont les spécificités de Marriott international ? Premièrement, nous avons 18 marques de gammes différentes qui vont de l'hôtellerie de luxe jusqu'à l'hôtellerie économique. Nous en avons déployé 9 dans la région. Nous avons donc la spécificité d'être en mesure de couvrir toutes ces gammes. La culture d'entreprise est aussi une de nos spécificités. Le groupe, en effet, développe sa propre culture depuis plus de 85 ans. A cet effet, nous avons reçu de nombreuses récompenses, notamment deux prix en 2010 et 2011 faisant de Marriot Internationnal « l'endroit le plus populaire pour travailler ». La troisième particularité concerne la force de notre système de commercialisation. Marriott est le premier hôtel en termes de ventes sur Internet. Sur amazon.com, nous sommes classés numéro 7, tous secteurs confondus. Nous avons également notre programme de récompenses Marriott. Nous avons plus de 30 millions de clients dans ce programme. C'est un programme très solide grâce auquel nous allons attirer nos touristes au Maroc. Enfin, nous avons un réseau de distribution très fort. C'est ce que l'on appelle « GDS system » (Système de réservation informatique). Le Marriott obtient plus de 20% de part de marché en utilisant le « GDS system ». Comment comptez-vous résoudre le problème de la rareté des profils au Maroc ? Dans les 71 différent pays où nous sommes, la formation est primordiale. Dans chacun des pays, nous avons développé nos gestionnaires, lesquels sont venus du bas de l'échelle. Personnellement, j'ai démarré chez Marriott comme gardien de sécurité. Mon homologue en Amérique du Nord a commencé comme serveur. Dans la culture du Groupe, l'accent est mis sur le développement de nos collaborateurs. Nous les développons avec l'espoir qu'ils deviendront, à terme, responsables de leurs propres régions. Notre directeur pour le Moyen-Orient a commencé en Jordanie. Notre directeur pour l'Inde a travaillé avec nous en Inde et en Australie. Globalement, nous sommes moins de 1% d'Américains impliqués dans des projets étrangers. Voyez-vous un vrai potentiel dans la région ? Et comptez-vous y augmenter les destinations Marriott ? Absolument, nous voyons un potentiel de croissance énorme en Afrique et au Moyen-Orient. Nous y avons 33 hôtels aujourd'hui. Nous en avons annoncé 48. Nous attendons plus de 100 propriétés dans le Moyen-Orient et en Afrique d'ici la fin de 2014. Nous allons certainement ajouter de nouveaux projets, mais nous avons besoin de démarrer et développer les premiers. Globalement, nous sommes toujours à la recherche de nouvelles opportunités pour de nouveaux projets.