Du 19 au 21 juillet, Manhasset a accueilli un nouveau round des pourparlers entre le Maroc et le Polisario. Un autre round est d'ores et déjà prévu. Au programme, le déminage et les ressources naturelles du Sahara. Le processus des réunions informelles sur le Sahara suit sa cadence. La huitième étape s'est achevée, jeudi à Manhasset, avec la promesse que les représentants du Maroc et du Polisario se verront juste après la session d'automne de l'Assemblée générale de l'ONU, soit en septembre prochain. C'est un signe assez révélateur de l'engagement des deux parties à instaurer des bases de confiance à même de favoriser, à moyen ou à long terme, l'entrée dans de réelles négociations directes sans le parapluie des Nations Unies. Un optimisme, au demeurant, très fragile puisque «chaque partie a continué à rejeter la proposition de l'autre comme base unique des négociations à venir, tout en réitérant leur volonté de travailler ensemble afin de trouver une solution politique conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU», a déclaré à la presse Christopher Ross, l'Envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara. «Les parties ont décidé de travailler dans les prochains mois sur les sujets des ressources naturelles et du déminage». Christopher Ross. La nouveauté de Manhasset 8 demeure, sans aucun doute, les « discussions sur les nouvelles idées énoncées par le Secrétaire général de l'ONU au paragraphe 120 de son dernier rapport au Conseil de sécurité et endossées par ce dernier», a souligné Ross. Dans ce paragraphe, le SG de l'ONU proposait, en avril, de « faire participer des membres respectés d'un large groupe représentatif de la population du Sahara occidental à l'intérieur et à l'extérieur du territoire, de manière officielle ou officieuse, à l'examen des questions liées au statut final et à l'exercice de l'autodétermination et aux débats sur ces questions». Ban Ki-moon a également appelé les deux parties à «consacrer des efforts supplémentaires à l'identification et à l'examen d'une vaste gamme de questions de gouvernance en vue de répondre aux besoins de la population du Sahara occidental, étant entendu que de nombreux aspects de ces questions peuvent être examinés sans référence à la nature du statut final du territoire, par exemple la structure des pouvoirs exécutif, législatif, et la conception de l'éducation primaire et secondaire». Autant de recommandations qui seront abordées par les parties dans les prochains pourparlers. En attendant le 9e round, les représentants du Maroc et du Polisario ont entamé, à Manhasset, «une discussion préliminaire sur le thème des ressources naturelles dans le cadre de réflexion proposée par les Nations unies », a précisé Ross dans sa déclaration. Et d'ajouter que «les parties ont décidé de travailler avec les Nations Unies dans les prochains mois sur les sujets des ressources naturelles et du déminage pour approfondir les discussions dans le cadre des négociations ». C'est dire que les choses avancent lentement mais sûrement, à l'image de l'engagement des parties et des pays voisins (Algérie et Mauritanie) « à la mise en œuvre du programme d'action de 2004 ( échanges de visites par avion supervisé par le HCR, ndlr) et des visites familiales par voie terrestre », a annoncé Christopher Ross. Ce n'est, en effet, qu'une recommandation de la réunion de Genève, tenue les 9 et 10 février derniers entre le Maroc et le Polisario, qui est sur le point de prendre forme.