La communauté internationale, USA et Turquie en tête, hausse le ton à l'issue du troisième discours de Bachar el-Assad depuis la mi-mars. Obama et Herdogan se sont entretenus pour la deuxième fois en une semaine sur ce sujet. Plus que des paroles, ils demandent des actes. Au lendemain du discours de Bachar el-Assad, des dizaines de milliers de Syriens sont descendus dans les rues mardi en signe de soutien à leur président, tandis que la veille, des manifestations ont été organisées par l'opposition pour protester contre la teneur de ce troisième discours public depuis le début de la révolte contre le régime en mars. Les opposants ont rejeté ses vagues promesses de réformes comme ils avaient dénoncé ses précédentes tentatives d'ouverture. Les protestataires ont ainsi battu le pavé aux cris de «Menteur!» et réclamé son départ. «Nous jugeons inutile tout dialogue qui n'aboutirait pas à tourner la page du régime actuel», ont répété les Comités locaux de coordination, une ONG syrienne qui chapeaute les militants organisant les manifestations, après le discours de Bachar el-Assad. Ils ont appelé, dans un communiqué, à poursuivre «la révolution jusqu'à la réalisation de tous ses objectifs». Le lendemain donc, la réplique a été donnée par les fidèles du régime alaouite. Des milliers de personnes brandissant des photos du président syrien ont manifesté à Damas, jurant allégeance à Bachar el-Assad. La télévision d'Etat ne s'est pas privée de diffuser des images de manifestations similaires dans les villes d'Alep, Lattaquié et Deraa. Bachar el Assad a promis, lundi, des réformes susceptibles de mettre fin à l'hégémonie de son parti en Syrie, tout en se disant déterminé à faire cesser le «chaos». Devant une salle comble qui l'a accueilli avec des applaudissements et des slogans à sa gloire, Bachar el-Assad a expliqué que les réformes envisagées ne pouvaient être décidées dans la précipitation, proposant d'attendre l'élection d'un nouveau Parlement prévu en août pour leur examen. Enfin mardi, le président syrien a décrété une nouvelle amnistie générale portant sur tous les crimes commis avant le 20 juin, selon l'agence officielle Sana. Le président américain Barack Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont eu une conférence-call juste après le discours de leur homologue syrien. Selon la Maison Blanche, ils se sont entretenus sur les violences en Syrie, entre autres. Cette deuxième conversation en une semaine a été marquée par l'accord entre Obama et Erdogan «sur le fait que le gouvernement syrien devait mettre un terme aux violences, maintenant, et appliquer rapidement des réformes significatives qui respectent les aspirations démocratiques des Syriens ». Les deux hommes ont aussi évoqué la Libye et « l'importance pour la communauté internationale de maintenir la pression sur Kadhafi pour une transition vers un nouveau gouvernement qui reflètera la volonté des Libyens ».