Les indignés d'Europe ne lâchent pas. Même si à Madrid le mouvement semble s'essouffler, les indignés restent mobilisés à Barcelone, où 2 000 personnes tentent de pénétrer au Parlement catalan. Athènes. Les indignés grecs n'ont plus rien à perdre. Leur pays est au bord de la faillite et le plan d'austérité proposé par les créanciers de la Grèce (UE, FMI, BCE) ne garantit en rien le sauvetage de la situation. Pire, selon certains analystes, dont le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, le plan d'austérité « va mener l'Europe à la catastrophe », puisqu'aucune solution envisagée actuellement ne semble viable. Ainsi, l'initiateur du Comité consultatif du mouvement de citoyens indépendants grecs, Mikis Theodorakis, affirme que « la voie qu'a emprunté et que continue de suivre le gouvernement (grec), sous la tutelle des banques et des instances étrangères, de Goldman Sachs et de ses employés européens, mènent la Grèce à la catastrophe. Il est impératif que cela cesse immédiatement. […] Le capitalisme financier et les politiciens à sa botte sont ceux qui ont provoqué la crise et qui l'exploitent. Leurs programmes de sauvetage de la Grèce aident seulement les banques étrangères, celles qui, précisément, par l'intermédiaire des politiciens et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a mené à la crise actuelle. Il n'y a pas d'autre solution qu'une restructuration radicale de la dette en Grèce, mais aussi dans toute l'Europe ». « Il n'y a pas d'autre solution qu'une restructuration radicale de la dette en Grèce, mais aussi dans toute l'Europe ». Mikis Theodorakis, initiateur du Comité consultatif du mouvement de citoyens indépendants grecs. Alors que le Premier ministre grec a décidé d'un remaniement ministériel mercredi, les indignés exigent une alternative au plan d'austérité, ce que Bruxelles est en train d'étudier, en pensant à d'autres solutions, afin « d'éviter le scénario d'un défaut de paiement de la Grèce ». Les indignés grecs maintiennent la pression sur leurs dirigeants. A Barcelone, mercredi aussi était un jour radical à la porte du Parlement catalan. Les 2 000 « indignés », souvent jeunes, entendaient marquer l'ouverture du débat budgétaire au Parlement régional, où les élus vont discuter d'une baisse de 10 % des dépenses publiques. L'adoption définitive de la loi de Finances est prévue fin juillet. Quant aux « indignés » de Madrid, ils ont levé le camp cette semaine, après quatre semaines d'occupation de la Puerta del Sol. « Los Indignados » reprochent au gouvernement d'avoir renfloué les pertes du secteur financier après la crise de 2008-2009 et d'en faire payer le prix au peuple, victime de l'austérité et du chômage, qui dépasse les 20 % en Espagne et 45 % chez les jeunes. Saïd Lahlou