La première édition internationale des Sports management days, sous le thème « enjeux et rôle du marketing sportif », se tient les 18 et 19 mai à Casablanca. Une occasion pour les chasseurs de projets. La première édition internationale des Sports management days, sous le thème « enjeux et rôle du marketing sportif », se tient les 18 et 19 mai à Casablanca. Une occasion pour les chasseurs de projets. Le message de Moncef Belkhayat, ministre de la Jeunesse et des sports, a été on ne peut plus convaincant pour tout investisseur intéressé par le marketing sportif. « Il y a un vrai potentiel à développer », appuie-t-il, à l'occasion de la première édition internationale des Sports management days, conduits sous le thème des « enjeux et rôle du marketing sportif », tenue les 18 et 19 mai à Casablanca. Loin de verser dans le marketing politique, Belkhayat, issu du monde des entreprises, maitrise très bien la langue des affaires, qui n'est autre que la langue des chiffres. A son avis, le business du sport génère un retour sur investissement, neuf fois plus élevé que dans les autres secteurs d'activité. Mieux encore, le ministre avance un chiffre qui « pourrait surprendre ». « Un seul match de football drainerait 10 millions DH de recettes », précise-t-il. Notons que le derby Wydad-Raja, à lui seul, attire près de cinq millions DH, la moité en billetterie, l'autre en sponsoring. Mais pour empocher ce chiffre d'affaires qui attise les convoitises, le ministre fait appel à deux conditions majeures, que sont le « bon dosage » et « l'affluence moyenne ». * Les recettes de la FIFA se chiffrent à plus de 1 milliard de dollars par an. * Lors de la coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, la FIFA a pulvérisé un record historique en termes de recettes, soit 1,2 milliards de dollars, en hausse de 60 % par rapport à l'édition précédente. * 120 000 ticket avaient été distribués gratuitement en Coupe du monde 2010. * Pour les équipes de foot, 70 % du chiffre d'affaires est réservé à la masse salariale. * Un maillot permet de générer des recettes publicitaires variant entre 10 et 20 millions d'euros en Europe. Par bon dosage, il entend une segmentation intelligente du public, qui prend en compte le pouvoir d'achat des supporters, sans pour autant priver tout autre couche sociale d'assister au match. En termes plus simples, pour chaque catégorie de tickets (allant de 30 à 2 000 dirhams), il faut réserver un certain nombre de places.S'agissant de la deuxième composante, cheville ouvrière, la force de vente prend là tout son sens, sans perdre de vue l'enceinte sportive et sa dotation en équipements et installations. En théories marketing et commerciales il est une règle d'or : avec un bon marketing on peut vendre n'importe quel produit, quelle que soit sa qualité. Pour le football et le sport en général, le canal des chaînes de télévision demeure un passage obligé, voire vital. Belkhayat le reconnaît, puisque le développement du business du sport dépend étroitement de celui du marché des chaînes TV. Sur ce chapitre, il n'a pas manqué de souligner le rôle majeur qu'a joué la chaîne sportive marocaine Arryadia TV mais le marché en a besoin de davantage de chaines. L'exemple d'un pays comme la France en dit long sur ce sujet. En atteste l'envol spectaculaire qu'a connu un sport comme le rugby dans l'hexagone. Ce dernier a totalisé, au terme de l'année 2010, des recettes de 15 millions d'euros par équipe en moyenne, selon Vincent Chaudel, directeur communication de l'agence Kurt Salmon pour la région Mena. La transposition de l'expérience française sur notre marché laisse toutefois entendre qu'il ne s'agit pas d'une sinécure. « Les médias ont besoin d'un environnement favorable pour produire du spectacle sportif », détaille l'expert en management. Mais la loi sur le professionnalisme au Maroc laisse encore une fois à désirer. De la présentation du marketing sportif, il en ressort également un enjeu de taille, à savoir les ressources humaines. Selon Moncef Belkhayat, il s'agit de mettre dans le circuit, des RH à même de gérer de la manière la plus pérenne et de mener à bien ce grand projet. « Le moteur du système est le public et pour le développer, il faut en parallèle développer l'expertise et les compétences », recommande Chaudel, qui croit que la maturation de l'expertise permet de transformer le contact direct avec le public, en opportunités d'achats. Mohamed MOUNJID