La France est prête à reconnaître l'Etat palestinien, si le processus de paix ne reprend pas. En dépit de certaines réticences, l'accord de réconciliation signé mercredi au Caire par les deux frères ennemis palestiniens, semble avoir été bien accueilli en Occident. « C'est une bonne nouvelle », a estimé le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, du même avis que la Grande-Bertagne et contre tout espoir de Benyamin Netanyahou. La mini-tournée européenne du Premier ministre israélien n'aura en effet pas donné les résultats escomptés, sachant que le chef du gouvernement israélien s'attendait plutôt à une condamnation du rapprochement Fatah-Hamas de la part de Paris et de Londres. Alors que le processus de paix entre l'Etat hébreu et l'autorité palestinienne est au point mort depuis quelques mois, la France veut faire comprendre à Benyamin Netanyahou que « le statu quo est intenable ». On peut même aller jusqu'à dire que Nicolas Sarkozy met la pression à Israël pour la reprise des négociations, avant la date-butoir de reconnaissance de l'Etat palestinien par la communauté internationale, en septembre prochain. « Si le processus de paix reprend durant l'été, la France dira qu'il faut laisser les protagonistes discuter sans bousculer le calendrier », a expliqué le président français. Israël a donc intérêt à voir les pourparlers reprendre, car la reconnaissance de la Palestine interviendra avec ou sans paix entre les deux Etats. « Si en septembre, le processus est toujours au point mort, la France prendra ses responsabilités sur la question centrale de la reconnaissance de l'Etat palestinien », a insisté Sarkozy. Même si Benyamin Netanyahou a qualifié le rapprochement entre l'autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et le Hamas de « victoire du terrorisme », il devra sans doute trouver une solution. Cependant, Paris et Londres exhortent tout nouveau gouvernement palestinien « à renoncer à la violence et à reconnaÎtre l'existence de l'Etat d'Israël ». C'est la seule condition pour une paix durable dans la région. Pour sortir de cette impasse, le président français envisage une conférence internationale à Paris en juin prochain. « Notre idée serait d'utiliser le rendez-vous des donateurs de juin pour en faire une vraie conférence politique et réamorcer le dialogue », a développé Alain Juppé, le chef de la diplomatie française. Selon les autorités françaises, il faudra d'abord épuiser tous les moyens de négociation pour parvenir à la création de l'Etat palestinien, avant d'en arriver à une reconnaissance unilatérale de la communauté internationale, lors de l'assemblée générale de l'ONU qui se tiendra en septembre. Par ailleurs, Benyamin Netanyahou est attendu le 20 mai prochain à Washington, où il discutera de la relance du processus de paix avec Barack Obama.