Au lendemain de l'accord qui a scellé la réconciliation des frères ennemis palestiniens, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est en Europe pour convaincre les Occidentaux de ses inquiétudes. Benyamin Netanyahou ne compte pas rester les bras croisés face à la réconciliation imminente de l'autorité palestinienne et du Hamas. Après avoir pris des mesures de sanction contre la Palestine, le Premier ministre israélien est actuellement en visite en Europe, en vue de convaincre les Occidentaux des inquiétudes de l'Etat hébreu par rapport à ce rapprochement Fatah-Hamas. C'est le premier déplacement à l'étranger de Benyamin Netanyahou, depuis l'annonce de la réconciliation des frères ennemis palestiniens le 27 avril dernier, fruit d'intenses négociations, conduites principalement par la Ligue arabe et l'Egypte. Mais pour les autorités israéliennes, cet accord, qui aboutira à la formation d'un gouvernement d'union nationale, représente «un obstacle insurmontable au processus de paix». «Si les Palestiniens forment un gouvernement d'union avec le Hamas, il ne fait pas de doute qu'ils accompliront un pas dans la mauvaise direction, et un pas très important» a déclaré un responsable du gouvernement israélien, sachant que le Hamas a toujours refusé de reconnaître l'Etat d'Israël et prône sa «destruction» et qu'il est également perçu par les Occidentaux, comme un groupe terroriste. Le Premier ministre israélien mettra certainement ces arguments en avant pour tenter de convaincre les Occidentaux. De plus, Ismail Anyeh, le Premier ministre du Hamas, a condamné la mort de Ben Laden tué dans une opération commando des Etats-Unis dans la nuit de dimanche à lundi, au Pakistan. Néanmoins, cet accord, en dépit de toutes les sanctions d'Israël, reste une étape importante dans le processus de reconnaissance de l'Etat palestinien par la communauté internationale, dont la date butoir est fixée à septembre prochain, par les Etats-Unis. «Cet accord de réconciliation favorise la réunification des territoires et va donc dans le bon sens», a affirmé pour sa part Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie britannique William Hague a également salué la réconciliation, tout en précisant que «de nombreux détails restent à régler». Cependant, Paris reconnaît que les inquiétudes d'Israël sur sa sécurité demeurent légitimes et constituent un impératif. s.r.a.