La France a accueilli comme une bonne nouvelle l'amorce du rapprochement interpalestinien et va dépêcher son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé dans la région pour tenter de relancer le processus de paix avec Israël. "La France considère que l'amorce d'une réconciliation interpalestinienne est une bonne nouvelle", a dit Nicolas Sarkozy à propos de l'accord conclu entre le Fatah du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et ses rivaux islamistes du Hamas en vue de la formation d'un nouveau gouvernement. "Il y a contradiction à dire pendant des années que la paix n'était pas possible parce que les Palestiniens étaient divisés et maintenant qu'ils essayent de se rapprocher, dire qu'on ne discute pas avec eux parce qu'ils se rapprochent", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse au sommet du G8 à Deauville. Il critiquait implicitement la position d'Israël, qui écarte toute idée de discussion avec un gouvernement palestinien soutenu par le Hamas. Le président français a annoncé le départ d'Alain Juppé la semaine prochaine pour le Proche-Orient "muni d'un message de ma part (...) pour dire aux Palestiniens comme aux Israéliens que la paix a trop attendu, que la paix est à portée de main". Il leur dira "que les paramètres de la paix sont parfaitement connus et que le temps ne travaille pas pour les hommes de paix, il travaille pour les terroristes et les extrémistes", a ajouté Nicolas Sarkozy. La France espère réunir avant la fin juin une conférence des bailleurs de fonds des Palestiniens qui, selon elle, devra avoir aussi un volet politique. Soutien israélien à une reconnaissance à l'ONU d'un Etat palestinien Vingt personnalités israéliennes, dont plusieurs hauts anciens responsables, ont appelé les pays européens à soutenir une reconnaissance à l'ONU d'un Etat palestinien, dans une pétition publiée vendredi. "Une proclamation de l'indépendance palestinienne n'est pas seulement un acte légitime, elle constitue un acte positif et constructif pour les deux nations", israélienne et palestinienne, estiment les signataires. Selon eux, "l'incapacité de la communauté internationale et en premier lieu des Etats Unis à relancer des négociations de paix, reflète une vérité déconcertante: la paix a été prise en otage du processus de paix". L'appel est signé notamment par l'ancien procureur général de l'Etat Michael Ben Yair, l'ancien directeur du ministère des Affaires étrangères Alon Liel, l'ancien président du parlement Avraham Burg et par le prix Nobel en économie Daniel kahneman. Il intervient à l'heure où le gouvernement de droite en Israël est engagé dans une campagne internationale pour contrer à l'ONU toute reconnaissance d'un Etat palestinien. En dépit des objections américaines, les Palestiniens maintiennent le cap vers une demande de reconnaissance de leur Etat à l'ONU en septembre, estimant envolées les chances de négociations après les déclarations de Benjamin Netanyahu. "Notre choix fondamental, ce sont les négociations, mais s'il n'y a pas de progrès sur les négociations d'ici septembre, nous nous tournerons vers les Nations unies", a prévenu mercredi le président Mahmoud Abbas.