Les différents rounds de dialogue inter-palestinien, tenus au Caire sous les auspices de l'Egypte, n'ont pas réussi à arracher, le long de l'année 2009, un accord aux mouvements Fatah et Hamas en raison de divergences de vues autour, notamment, de la création d'une force de sécurité conjointe dans la bande de Gaza, la libération des détenus et les élections. Le processus de réconciliation nationale sous médiation égyptienne, inauguré en février dernier, a pour but de rétablir le dialogue entre les deux frères rivaux. Après des mois de négociations et moult rencontres, un accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale demeurait encore improbable, les antagonismes étant profonds et de natures diverses. + UNE SITUATION AU POINT MORT+ A l'heure où le processus de paix est au point mort, les Palestiniens ne font qu'afficher leurs différends, de plus en plus profonds, qui mettent en échec tout effort de réconciliation et affaiblissent davantage leurs propres positions dans les pourparlers avec Israël. Alors que les frères rivaux, le Hamas et le Fatah, étaient censés parvenir à un accord fin octobre, les différends demeurent de taille en dépit de l'ultimatum fixé au 15 octobre par Le Caire pour la signature du document mettant fin à la division interpalestinienne. Ce document, proposé après plusieurs rounds de discussion, concerne la tenue d'élections générales palestiniennes le 28 juin 2010, l'unification des forces de sécurité et la mise sur pied d'un comité conjoint Fatah-Hamas chargé de gouverner les deux territoires. Sur ces points, le mouvement Fatah a approuvé et remis aux médiateurs égyptiens l'accord de réconciliation interpalestinien signé dans les délais impartis, alors que le Hamas a réclamé plus de temps pour examiner et scruter le texte. Le Hamas a, de même, réclamé des amendements sur le document et demandé un nouveau délai pour la signature. Or, l'Egypte refuse ces amendements en renvoyant ainsi la balle dans le camp du mouvement palestinien. Le Hamas, qui veut aussi la réintégration de 1.000 de ses adhérents renvoyés de leurs fonctions au gouvernement ou de leurs postes d'enseignant, cherche également à faire libérer quelque 900 de ses membres, arrêtés par l'Autorité palestinienne dans une opération visant à imposer l'ordre public en Cisjordanie. "Nous devons insister sur cette question (de leur libération), sinon nous trahirions notre propre peuple", estiment des responsables du Hamas, qui précisent que sur les 900 détenus, 99 pc ne sont pas des combattants. + REPORT DES ELECTIONS SUR FOND DE CRITIQUES AU HAMAS+ En réaction à l'échec d'un accord avec le Hamas, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas avait fixé le 24 janvier pour la tenue des élections générales dans les territoires palestiniens. Comme riposte à cette décision, le mouvement Hamas a mis la main sur les locaux qui abritaient tous les sièges de la commission électorale palestinienne et les a fermés jusqu'à nouvel ordre. Devant le refus du mouvement de permettre l'organisation de ces élections dans la bande de Gaza, la commission électorale centrale palestinienne a recommandé au président Abbas le report de ces échéances auxquelles il avait appelé le 23 novembre dernier. A cet égard, le Fatah, présidé par Abou Mazen, a fait porter la responsabilité de la non-tenue des élections générales au mouvement rival qu'il accuse d'avoir fait échouer les efforts égyptiens visant à aboutir à la réconciliation nationale. Faute d'accord de réconciliation et dans un contexte défavorable pour la reprise du processus de paix avec les Israéliens en raison de la poursuite de la politique de colonisation, le président palestinien avait exprimé son désir de ne plus se présenter aux prochaines élections présidentielles. La guerre entre les deux frères, qui a commencé après la victoire du Hamas aux élections du 25 janvier 2006, est loin d'être terminée, les deux camps s'accusant mutuellement de vouloir comploter l'un contre l'autre, aussi bien à Gaza qu'en Cisjordanie. Mais en dépit de l'existence de certains points de vue difficilement conciliables, il n'en demeure pas moins que le Fatah et le Hamas possèdent certaines affinités sur des sujets cruciaux.