Dans sa dernière note mensuelle, le Centre marocain de conjoncture évalue la situation du climat des affaires au Maroc. Plusieurs entraves y ont été recensées. L'Etat manque d'efficacité. C'est ce qui ressort de la dernière note mensuelle du Centre marocain de conjoncture (CMC) qui s'est penché sur la situation du climat des affaires. Malgré une panoplie de réformes d'ordre macroéconomique et structurel, l'attractivité du pays est toujours en proie aux incertitudes. Et le contexte actuel, ne manquera sans doute pas de jeter de l'huile sur le feu. Les conjoncturistes dressent toute une liste de freins, subsistant encore, qui risquent de mettre à mal aussi bien la productivité que la compétitivité de l'économie nationale et ce, en dépit des efforts déployés en vue de la mettre à niveau. À commencer par les facteurs de production. La rareté du capital humain qualifié et son coût élevé sont pointés du doigt. Pis, «les tendances actuelles du système éducatif, malgré une réforme en vigueur depuis 2002, laissent à penser que cette situation risque de perdurer à long terme», analysent les conjonturistes. Un constat à considérer avec prudence puisque le Maroc base sa compétitivité sur le faible coût de sa main-d'œuvre, comme le soulignent nombre d'études internationales. Deuxième obstacle – toujours sur le chapitre des coûts de production, le foncier. C'est là que le bât blesse. La spéculation immobilière a mené la vie dure aux entreprises exportatrices. Il est urgent que cette problématique grandissante soit mise au cœur de la politique d'aménagement du territoire, recommandent les chercheurs. Si bien qu'il ne faut pas écarter non plus l'insuffisance de l'offre. S'agissant du financement, le CMC note que des améliorations notables ont été réalisées tant au niveau des garanties exigées qu'à celui des taux d'intérêts orientés à la baisse. Toutefois, «les petites entreprises continuent à subir un rationnement du crédit», peut-on lire. Réduire sa facture d'électricité, est un autre casse-tête pour les firmes. Pour rappel, utile de le souligner, le coût de l'énergie au Maroc est parmi les plus élevés au monde. Une situation qui menace la compétitivité des entreprises et accentue la dépendance énergétique du pays. Les ambitieux plans de développement des énergies solaires et éoliennes, lancés il y a plus d'un an, visent à colmater la brèche. Il est aussi une autre contrainte majeure, de l'environnement des affaires, à savoir la pression fiscale. Le poids important des charges fiscales et sociales «renchérit de manière significative le coût du travail et décourage le recrutement de main-d'œuvre qualifiée». Les dysfonctionnements du système judiciaire ne sont pas ne reste. «Le problème de la partialité et du manque de célérité des jugements des tribunaux est posé» avec acuité. Le laboratoire privé conseille d'ériger au rang de priorités la formation des juges, la révision du droit des affaires et la résolution des litiges commerciaux. Le plus marquant dans ce volet, est que toute réforme qui se veut volontariste et radicale devra prendre plusieurs années, puisque les «conservatismes culturels» empêchent toute évolution dans le temps. À en croire le CMC, les différents plans et conventions signées ne «semblent pas avoir fait reculer le problème». Last but not least, les conjoncturistes recensent le virus de l'informel. À leurs yeux, «les principaux déterminants de l'informel sont liés au niveau éducatif des entrepreneurs et à la pression fiscale», note-t-on. CNEA : une instance de coordination Les affaires avec le PNUD se font principalement à travers l'amélioration du climat des affaires au Maroc, passée par deux étapes de réformes, dites de première et deuxième générations, lancées depuis les années 1980. Conscient des défis de taille auxquels est confrontée la compétitivité du pays, le gouvernement a mis en place la commission nationale de l'environnement des affaires (CNEA), une instance interministérielle chargée de coordonner les efforts.