Un "scandale médical" vient exacerber la brouille diplomatique entre la France et l'Algérie. Selon des révélations de la radio française Europe 1, Alger aurait accumulé une dette de 45 millions d'euros dans les hôpitaux parisiens, dette liée à des soins médicaux prodigués à des ressortissants algériens, dont certains détenteurs de passeports diplomatiques. Cette situation, qualifiée de "particulièrement préoccupante" par des observateurs, découle de la non-honorabilité de certains accords bilatéraux entre les deux Etats. Ces pactes permettent, en principe, à des patients algériens bénéficiant de passeports diplomatiques, mais aussi à des patients aux ressources modestes, d'accéder aux soins en France. Cependant, l'Algérie contesterait fréquemment les frais médicaux réclamés et ne règlerait qu'une partie des sommes dues, créant ainsi un contentieux financier croissant avec le système hospitalier français. Selon les informations rapportées par Europe 1, cette dette n'est pas uniquement le fait de patients moins fortunés, elle inclurait également des individus bénéficiant de privilèges diplomatiques. Ces révélations interviennent dans un contexte où les relations entre Alger et Paris sont déjà marquées par des tensions récurrentes sur des sujets diplomatiques, mémoriels, historiques, économiques et migratoires. Interrogés par la radio, des responsables de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ont souligné que cette dette fragilise la capacité du système de santé à maintenir des soins de qualité pour tous. "Ces montants impayés s'accumulent depuis des années et alourdissent les comptes des hôpitaux français, qui peinent à absorber de telles charges", a confié une source proche du dossier.