Les relations entre l'AMDH et le FMVJ et le ministère de l'Intérieur sont tendues. La preuve: une lettre que les deux ONG viennent d'adresser au ministre Cherkaoui . Les deux ONG, l'AMDH et le Forum marocain Vérité et Justice (FMVJ) réclament plus que jamais l'ouverture d'enquêtes sur les violations qu'auraient commises les forces de l'ordre lors des marches qui ont suivi celles du 20 février dernier. La demande a été formulée via une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Taïb Cherkaoui. Dans le contenu de la missive, les deux ONG menacent de rompre « le dialogue » avec le département de Taïb Cherkaoui. «La teneur de cette lettre n'apporte rien de nouveau. Cette position, nous l'avons déjà exprimée au ministre lors de notre dernière rencontre du 19 février. Je lui ai expliqué que nous n'étions pas les initiateurs de la marche du 20 février et que ce sont les jeunes du Mouvement de démocratie qui avaient appelé à ces manifestations.», explique Mustapha Manouzi, le secrétaire général du FMVJ, dans ses déclarations au Soir échos ajoutant que la décision du ministre d'interdire les marches ne s'appuyait sur aucune base juridique. Selon Manouzi, les membres de l'ONG auraient, au cours de la même réunion, demandé au ministre de l'Intérieur de privilégier une autre approche que celle sécuritaire dans le traitement des mouvements de protestation: «Les sit-in, au même titre que l'attroupement non armé, n'ont pas besoin d'une autorisation. Et s'il y a parmi les participants quelqu'un qui brandit une arme, alors les forces de l'ordre sont tenues d'intervenir pour assurer la protection des manifestants. Les manifestations n'ont pas non plus besoin d'une autorisation, mais les organisateurs sont tenus d'informer les autorités.», explique-t-il. La lettre de l'AMDH et du FMVJ dénonce « le double langage » du ministre. L'allusion est faite à la déclaration du 21 février face à la presse, de Taïb Cherkaoui, dans laquelle il vantait le climat de liberté et de démocratie au Maroc. Et pour preuve, les deux ONG dénoncent les arrestations qui se sont effectuées dans les rangs des manifestants, notamment à Rabat et Kénitra. u m.j.