Signature d'un accord sur la libéralisation des produits agricoles, des produits agricoles transformés et des produits de pêche Signature de deux autres accords portant sur la mise en place d'un mécanisme de règlement des différends et sur la participation du Maroc aux programmes communautaires. Les négociations agricoles entre le Maroc et l'Union européenne touchent à leur fin. Après sa finalisation en novembre 2009, l'accord portant sur la libéralisation des produits agricoles, des produits agricoles transformés et des produits de pêche, vient en effet d'être signé lundi dernier à Bruxelles, par le ministre de l'agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, et par le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, rapporte la MAP. Il faudra donc attendre que le parlement européen l'adopte et ce au grand dam des agriculteurs aussi bien espagnols que français, qui n'ont cessé de s'opposer haut fort contre la mise en place d'un tel processus de libéralisation. Si tout se passe bien, l'accord entrera en vigueur courant 2011 comme prévu initialement. Pour rappel, cet accord porte sur la libéralisation des échanges de produits agricoles transformés, en provenance de l'UE et à destination du Maroc. De même que les produits marocains agricoles exportés vers l'UE. Il consiste plus en détail en la libéralisation immédiate respectivement de 55% de la valeur des exportations marocaines et de 45% de celle des ventes européennes(70% dans dix ans). Exception faite pour six produits marocains sensibles, soumis à quotas(tomate, courgette, concombre, clémentine, ail, fraise) et 19 produits européens (blé tendre, viande, lait, huile d'olives…) sensés mettre à rude épreuve notre compétitivité. Celle-ci est d'autant plus menacée, si le tissu productif national n'arrivait pas à s'ajuster aux nouvelles contraintes et donnes du marché. « Un temps d'ajustement est nécessaire pour notre tissu agro industriel, puisqu'il dépend dans son processus de fabrication de produits en majorité importés. Il y aurait certainement des problèmes, voire même des pertes d'emploi, notamment pour les filières agro-alimentaires pour ne citer que celle de l'industrie laitière. Les allemands et les français sont très compétitifs sur ce segment », commente l'économiste Touhami Abdel-khalek. En outre, le revers positif de la médaille, est que l'accord en question assure « un accès plus large aux produits marocains essentiellement ceux de la pêche. » Le professeur à l'Institut national de statistique et d'économie appliquée (INSEA) ajoute qu'en l'absence d'études d'impact, le gain tiré de cette libéralisation serait pour le Maroc faiblement positif dans l'ensemble. L'exclusion de certains produits sensibles de cet accord renseigne sur la démarche adoptée. Il s'agit en fait d'un processus asymétrique et progressif, permettant aux industries agricoles nationales de se mettre à niveau. Tout cela avec l'appui et le soutien européen bien sûr, à travers « l'instauration de mesures d'accompagnement à la libéralisation commerciale ». Par ailleurs et en vue de baliser le chemin à ce processus de libéralisation et à l'accord d'association en général, Abdellatif Maazouz,ministre du commerce extérieur et Karel DE Gucht ont procédé le même jour à Bruxelles à la signature d'un accord bilatéral instituant un mécanisme de règlement des différends. Une garantie juridique en cas d'éventuels différends ou litiges commerciaux. « L'Accord a pour objectif de prévenir et de régler tout différend de nature commerciale entre le Maroc et l'UE, en vue de parvenir, dans la mesure du possible, à une solution mutuellement acceptable. Il s'applique à tout différend, relatif à l'interprétation et à l'application des dispositions commerciales de l'Accord d'Association », selon un communiqué du département de Maazouz. Le troisième accord signé, enfin , à la même occasion a trait à la participation du Maroc aux programmes communautaires. Si tout se passe bien, l'accord entrera en vigueur courant 2011 comme prévu initialement.