Les grèves répétitives qui touchent le secteur aérien occasionnent beaucoup de désagréments aux passagers. Les compagnies low cost, peu outillées sur le plan réglementaire, montrent leurs limites. A chaque fois qu'il y a une grève en rapport avec le secteur aérien, les irrégularités commerciales refont surface et des dizaines de milliers de passagers se retrouvent bloqués dans les enceintes aéroportuaires. L'image devient habituelle ces dernières années, notamment du fait du nombre élevé des grèves dans le secteur en Europe (France, France, Espagne, France !). Les low cost, sans alternatives en cas de retard En principe, les compagnies aériennes régulières sont munies d'un arsenal réglementaire international en matière d'alternatives. A titre d'exemple, l'IATA (association internationale du transport aérien) ainsi que l'accord UATP (Universal air travel protocol) imposent aux transporteurs aériens membres de l'IATA de fournir aux passagers des repas pour tout retard inférieur à 6 heures, et d'assurer leur hébergement dans les hôtels pour les retards au-delà de cette limite. Les «low cost», qui n'intègrent pas ces alternatives dans leurs business models, attirent dans ce sens l'attention sur leurs limites à ce niveau. Ce week-end à Marrakech, RyanAir vient d'en donner la preuve. En effet, suite à la grève des aiguilleurs espagnols, les passagers du vol Ryan Air reliant Marrakech à Paris-Beauvais ont passé 48 heures livrés à leur sort. Aucune prestation ne leur a été offerte. D'ailleurs, les autres opérateurs économiques desservant le Maroc ne se substituent pas à ce genre de traitement. Ce qui fait dire à certains passagers que l'écart de coût entre les deux modèles, si de telles alternatives étaient prises en compte, serait moins grand entre les compagnies aériennes régulières et les low cost. Les autorités aéroportuaires n'assurent pas leur rôle d'arbitrage Quel rôle doivent jouer les autorités aéroportuaires dans des situations pareilles ? Contraindre les compagnies aériennes à honorer leurs engagements et à trouver le plus rapidement des alternatives à leurs clients en cas d'irrégularités techniques est plus facile à dire qu'à faire, certes. Des comités présents dans la quasi-majorité des aéroports internationaux sont formés dans ce but, à l'exemple du BARM (Board airlines representatives Morocco), qui réunit tous les intervenants du secteur au niveau marocain. Leur impact est de moins en moins perçu concernant des issues pour ce genre d'irrégularités répétitives. De même, les autorités aéroportuaires doivent également veiller à ce que le malaise des passagers ne vire pas à l'insurrection. Ce qui vient d'arriver à l'aéroport de Toulouse-Blagnac dépasse l'entendement. Un avion du low cost marocain Jet4you est resté occupé toute la nuit du samedi au dimanche par des passagers furieux. L'avion n'a été libéré que tôt le matin. Une atteinte grave à la sécurité dans les aéroports, par les temps qui courent. Les autorités aéroportuaires de l'aéroport de Toulouse-Blagnac doivent expliquer pourquoi ces passagers n'ont pas été débarqués de l'avion de Jet4you ? «Le pire, ça serait de voir se répéter ce genre d'incidents si aucune mesure n'est prise par la direction de l'aviation civile française», prévient un expert dans le secteur aérien. «Une enquête va être diligentée dans ce sens par les autorités de l'aviation civile française», assure-t-on auprès de Jet4you.