C'est ce que montre le dernier rapport de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, publié le 25 novembre dernier. Il met en garde contre les nombreux méfaits des régimes amincissants. Explications. Les quinze régimes les plus populaires du moment ont été passés au crible par un comité de scientifiques et d'experts en nutrition, mobilisé pendant 18 mois sur le sujet, à la demande du ministère de la Santé français. Des déséquilibres nutritionnels dangereux. Résultat : ces régimes pratiqués sans recommandation, ni suivi d'un spécialiste, présentent des risques pour la santé plus ou moins graves. Ils induisent des déséquilibres nutritionnels qui ont des effets néfastes sur le fonctionnement du corps, et notamment les os, le cœur et les reins. Ainsi, dans plus de la moitié des phases de régimes étudiés, les apports en sel sont supérieurs à la limite fixée par l'OMS (l'Organisation mondiale de la santé) et parfois, correspondent à plus du double de cette recommandation. Trois phases de régime sur quatre conduisent à des apports en fibres dix fois inférieurs à l'apport nutritionnel conseillé, entraînant des troubles digestifs. Pire, les régimes très hypocaloriques peuvent induire, de façon aigüe, une mort subite liée à des troubles du rythme cardiaque et dans une moindre mesure altérer le statut en fer. Ils peuvent aussi provoquer des inflammations et fibroses modérées au niveau hépatique ainsi que des calculs biliaires. Quant aux régimes hyperprotéiques non hypercaloriques, ils doivent être précédés d'un bilan rénal chez les sujets à risque d'insuffisance rénale. L'apport en protéines est supérieur à l'ANC (Apport nutritionnel conseillé) pour plus de 80% des phases de régime. Plus de la moitié des phases de régime étudiées présentent des apports en lipides supérieurs à l'ANC et 40% sont inférieures. La quasi-totalité des régimes ou phases de régime étudiés propose des apports en glucides inférieurs à l'ANC. Idem pour les micronutriments (fer, magnésium, calcium, vitamines C, D et E) qui ne sont pas couverts comme ils devraient l'être dans de nombreux régimes. Par ailleurs, les régimes amaigrissants ont un autre point commun : leur impact négatif sur les os. On relève une diminution de 1 à 2% de la densité minérale osseuse pour une perte de poids de 10%. Le cercle vicieux des régimes yoyo Autre constat : ces régimes peuvent entraîner des perturbations psychologiques, notamment des troubles du comportement alimentaire. Une des conséquences majeure et récurrente des privations et exclusions pratiquées, est, paradoxalement, la reprise de poids voire le surpoids. Ainsi, 80% des personnes qui suivent un régime reprennent du poids après un an, de préférence sous forme de masse grasse. Les apports énergétiques qui permettent de maintenir le poids perdu après un régime amaigrissant sont inférieurs à ceux qui permettaient de maintenir un poids stable avant la perte de poids, ce qui favorise la reprise de poids. Le principal facteur de stabilisation du poids est l'activité physique dès le début de la restriction calorique et son maintien après cette phase de restriction. D'autres risques ont été identifiés pour des populations spécifiques : dénutrition pour les personnes âgées, troubles hormonaux pour les adolescents et les sportifs, et perturbation de la croissance pour les fœtus, les enfants et les adolescents. Privilégiez une alimentation équilibrée doublée d'une activité physique La principale conclusion de ce rapport est que la recherche de perte de poids, par des mesures alimentaires, ne peut être justifiée médicalement que par un excès pondéral effectif (Indice de masse corporelle supérieur ou égal à 25 kg/m²). Et si vous devez suivre un régime, il faut vous faire accompagner par des spécialistes (médecins nutritionnistes, diététiciens) aptes à vous proposer le régime alimentaire vous correspondant le mieux. Enfin, n'oubliez pas qu'il est nécessaire d'avoir une alimentation équilibrée et diversifiée, en veillant à ce que les apports énergétiques journaliers ne dépassent pas les besoins. Par ailleurs, pour réduire les risques de prise de poids, l'évolution des habitudes alimentaires doit être associée à une activité physique régulière. Les régimes très hypocaloriques peuvent induire, de façon aigüe, une mort subite liée à des troubles du rythme cardiaque.