Tant a été réalisé et tant reste à faire ! Les ambitions du groupe BMCE-Bank sont réalistes mais « qui nécessiteront encore 10 bonnes années de labeur de ma vie. Vous voyez qu'il n' y a pas de retraite pour l'homme que je suis ». Vous l'avez peut-être deviné, c'est le magnat financier Othman Benjelloun, président directeur général du groupe, qui s'exprime à l'occasion de la présentation des résultats semestriels, lundi à Casablanca. Son souci majeur : la conquête du continent africain et la réalisation de Casablanca Finance City. Deux projets qui vont de pair pour « un groupe né en Afrique et tourné vers elle ». Des ambitions légitimes, quid des moyens ? Le « best in class »ne lésine pas sur les moyens. En témoigne énormément le partenariat stratégique conclu dernièrement avec l'opérateur de référence France Telecom et qui consiste en la cession de 40% du capital de Méditel. À part les télécoms, la banque et l'assurance ne sont pas en reste. Le groupe a en effet consolidé son apport actionnarial dans Bank Of Africa en y détenant et ce, depuis fin août dernier, 55% du capital. Ce renforcement de l'assise financière est conjugué par l'entrée du groupe CDG dans le capital de BMCE Bank à hauteur de 3,4 milliards de dirhams ce qui équivaut à 8% par cession d'actions détenues en propre par cette dernière. Il s'agit aussi de l'augmentation de capital réservée au groupe crédit mutuel-CIC à hauteur de 2,5 milliards de dirhams, portant ainsi sa participation à 25% au lieu de 20%. sans oublier l'augmentation de capital de 1 milliard de dirhams réservée uniquement au personnel et qui sera menée en deux tranches : la 1re d'un montant de 500 millions de dirhams avant la fin de cette année, l'autre moitié est prévue à l'horizon 2012. Aux yeux du top management cette opération reflète le choix d'associer les ressources humaines aux fruits de la croissance.Tout cela traduit les « bonnes performances commerciales et financières » au terme du premier semestre de l'année en cours. Ainsi, le produit net bancaire affiche une avancée de 13% en comparaison annuelle à fin juin 2010, il a atteint plus de 3,7 milliards de dirhams contre 3,3 milliards de dirhams durant la même période de l'année dernière. Suivant la même tendance haussière, le résultat brut d'exploitation a enregistré une progression notable de 16,4% toujours sur la même période de référence. Il a grimpé de 1,3 milliard de dirhams à fin juin 2009 à plus de 1,5 milliard de dirhams un an plus tard. Pour sa part, le résultat net du groupe a connu une évolution presque au même rythme de 14% pour s'établir à 517 millions de dirhams. Autre signe de performance dont il faut créditer le groupe est la hausse des crédits à la clientèle. Ces derniers ont progressé de 6% pour se situer à plus de 120 millions de dirhams sur un an. Et ce sont plus exactement les crédits à l'immobilier et ceux à l'équipement qui ont enregistré l'évolution notable, avec respectivement 15,5% et 13,5%. Au moment où les crédits de trésorerie et à la consommation n'ont avancé que de 3,8%. Toutefois, «les résultats semestriels du groupe auraient pu être plus favorables, n'était-ce l'impact sur les chiffres consolidés, des résultats déficitaires de certaines immobilisation financières, au Maroc et à l'international », a développé Brahim Benjelloun-Touimi, administrateur directeur général délégué auprès de la présidence du groupe. A cela, il faut ajouter la progression significative du volume des créances en souffrances. Au terme des six premiers mois de 2010, le taux de couverture des créances en souffrance par les provisions s'est établi à 68%, alors que la moyenne du secteur est de l'ordre de 74%. « Cette progression procède en fait, pour moitié, d'un dossier nommément identifié», conclut le délégué.