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FinanceCom : Les hommes du président
Publié dans Challenge le 22 - 03 - 2008

Ils sont jeunes, ambitieux et possèdent chacun une facette, visible ou cachée, qui rappelle Othman Benjelloun. Ce n'est par ailleurs pas un hasard si l'un des ténors de la vie économique marocaine les a choisis pour rejoindre sa garde rapprochée, dont les membres sont triés sur le volet. Qui sont-ils ? D'où viennent-ils et quel type de rapport entretiennent-ils avec leur président ? Portraits et faces cachées des hommes du président Benjelloun.
Un sens aigu du flair et une ambition internationale. À 78 ans, Othman Benjelloun anticipe sur tous les nouveaux métiers, cela depuis deux ans. Offshoring, technologies de l'information, distribution, communication… Le patron de FinanceCom mène tambour battant la diversification de son groupe en se donnant les moyens humains de son ambition. Désormais, aux côtés du président Benjelloun, comme l'appellent ses collaborateurs, se constitue une nouvelle garde de jeunes managers qui opèrent du coup sous la coupole de la garde rapprochée de l'homme d'affaires, notamment Jaloul Ayed, administrateur directeur général de BMCE Bank et président de BMCE Capital, Brahim Benjelloun Touimi, administrateur directeur général de BMCE Bank en charge du Pôle Capital Humain et Technologies et Zouheir Bensaïd, vice-président de FinanceCom, ainsi que Kamal Benjelloun (fils de Othman Benjelloun), également vice-président de FinanceCom . «Nous sommes loin de la fin 2003, quand la naissance d'Attijariwafa Bank s'était imposée à lui, le laissant bien silencieux», estime un banquier.
Depuis, l'un des rôles non écrits du patron de FinanceCom, secondé en cela par sa garde rapprochée de fidèles, a été de repérer des hommes et des femmes susceptibles de mettre en musique sa politique de diversification et de développement. C'est ainsi qu'on retrouve à la tête de ses nouvelles structures des dirigeants qui ont généralement fait la preuve de leur efficacité et de leur volonté de s'investir.
Plusieurs critères les caractérisent : leur âge, un niveau d'études élevé et une envie de faire «bouger les choses». En tête de liste, on trouve Moncef Belkhayat. Cet ex vice-président commercial de Méditel, que beaucoup voyaient prendre la direction générale de l'entreprise, n'a pas tergiversé pour rejoindre le groupe FinanceCom. Il n'a pas non plus perdu au change. Car Othman Benjelloun lui a confié la présidence du directoire de sa nouvelle filiale, Africa Teldis and Communication (Atcom), au capital de 100 millions de DH. À peine créée, Atcom affiche d'énormes ambitions tant sera grand son champ d'action. L'entreprise va opérer sur l'ensemble du continent africain en matière d'investissement et de gestion opérationnelle dans trois activités: télécommunications, distribution et médias. Belkhayat est dans son élément. Sa contribution au développement de Méditel est reconnue. La distribution, c'est son dada. Qui dit mieux ? Il faut dire qu'Othman Benjelloun, qui se plaît à dire que «dans ma famille on ne parle pas de retraite» aime beaucoup travailler avec cette jeune génération de managers, auprès desquels il trouve la vivacité qui le caractérise encore malgré son âge avancé. Ces derniers le savent d'ailleurs très bien. BMCE Bank a par exemple renouvelé, depuis son rachat par Benjelloun en 1995, plus de la moitié de ses effectifs. Une évolution rendue possible grâce au départ de plus de 1.400 personnes à la retraite, notamment anticipée. Une politique mise en œuvre par le management dès la privatisation de la banque, au lieu de déployer un plan social. Les compétences ont été renforcées par l'amélioration progressive de la qualité des profils des recrues. La banque a également poursuivi le rajeunissement de son personnel. La part des moins de 35 ans, qui était auparavant inférieure au quart de l'effectif, dépassait les 50 % en 2006.
Le patron des banquiers marocains n'a pas de terrain de prédilection pour faire son marché mais «le premier contact compte beaucoup». C'est lors des Conseils d'administration de Méditelecom qu'il préside, qu'il a remarqué Moncef Belkhayat. Toujours est-il que la présidence du conseil de surveillance d'Atcom est confiée à Jeloul Ayed. «Généralement, cette nouvelle vague de jeunes se voit confier le volet exécutif. Et en ce qui concerne la présidence du conseil de surveillance, elle est du ressort de la garde rapprochée qu'il écoute beaucoup», fait constater une source proche du Top management de BMCE Bank.
Même si Othman Benjelloun ne se réunit pas très souvent, dit-on, avec les patrons de ses filiales, il a des relations privilégiées avec certains d'entre eux comme par exemple Moncef Belkhayat, qui l'a convaincu de la viabilité du projet «Hanouty». Mieux encore, le président du directoire d'Atcom a même vu sa proposition de porter son ami et ex-collègue de Procter & Gamble, Abdeljalil Likaïmi, à la présidence du directoire de Hanouty, acceptée. C'est dans la même lignée que le président du directoire de Finatech a intégré le vaisseau-amiral. Rachid Sefriou avait rencontré en 1999 pour la première fois le président de FinanceCom. Les deux hommes ont pensé à la création d'un projet dans les nouvelles technologies. Depuis, ils ont gardé le contact jusqu'en 2006 où Othman Benjelloun rappelle à Sefrioui que le marché est devenu mature pour concrétiser le projet qu'ils avaient évoqué sans omettre de lui rappeler une chose importante. «Je veux être à la même page que les Américains et les Japonais dans les technologies de l'information», dit-il. Il faut dire que les proches collaborateurs du patron de FinanceCom s'accordent à dire que leur président a une mémoire d'éléphant. «Il n'oublie aucun détail même ceux d'une conversation ou d'un entretien qui remonte à plusieurs années. Il est également très patient, tant pour les lancements de nouveaux projets que dans les recrutements de profils pointus», soulignent-ils. Certes, Othman Benjelloun n'hésite pas à faire le premier pas s'il détecte un talent. «C'est le cas avec son ami et collaborateur Jaloul Ayoud», raconte une source proche de FinanceCom. En effet, le premier contact entre les deux hommes remonte à l'époque où Ayed était président de l'AMCHAM. Ce dernier fut invité par son actuel président dans le cadre de l'US Morocco Council, fondé par Benjelloun. Pourtant, Ayed, qui quittait Citibank pour une opportunité à Londres, avait d'abord décliné l'offre du patron de BMCE Bank. En dépit de cela, les deux hommes ont gardé le contact. Au bout de trois ans, celui qui est aujourd'hui l'un de ses plus proches collaborateurs intègre FinanceCom. D'emblée, Othman Benjelloun lui confie la création de BMCE Capital. Avec des jeunes dont la moyenne d'âge ne dépasse pas 30 ans, Ayed a mis sur pied une banque d'affaires leader sur le marché. En personne bien avisée, Benjelloun regarde également beaucoup autour de lui. Ce ne sont pas Fouad Douiri, président du directoire de RMA Watanya ou Mehdi Tahiri, directeur général de BMCE Capital Finance ou encore Adnane Chmanti, directeur général de BMCE Capital Afrique, qui diront le contraire, eux qui, à coups de promotions, occupent aujourd'hui ces postes. Dans le secteur bancaire aujourd'hui, les spécialistes reconnaissent volontiers au groupe BMCE Bank, par exemple, la qualité de ses compétences. Une réputation entretenue par une stratégie de recrutement «intelligente» et une gestion de hauts potentiels que lui envie la concurrence. BMCE Bank est aussi reconnue pour sa politique active de formation. Tous ces facteurs constituent en effet les piliers de la fondation du système de fidélisation des cadres de la banque, un des meilleurs du secteur. Ce qui n'est pas rien à une époque où les talents dans les métiers de la finance se font rares. C'est grâce d'ailleurs à son attractivité que le groupe a été épargné par la transhumance des cadres du secteur bancaire vers Attijariwafa bank au lendemain de la fusion Wafa-BCM. Le taux de turn-over se situe en dessous de 3%. L'entreprise a mis en place un nouveau processus d'évaluation basé sur un référentiel d'emplois et de compétences. Utilisé pour la première fois pour les évaluations 2006, ce processus se veut transparent. Chaque salarié peut s'auto-évaluer par rapport au référentiel des compétences et aux objectifs fixés par la hiérarchie. Il permet aussi d'établir des plans de développement personnalisés dans lesquels l'on retrouve à la fois les souhaits d'évolution, les besoins de formation mais aussi les pistes d'amélioration. Même lorsque FinanceCom a été dépossédé par l'ONA de Saâd Bendidi, l'un de ses meilleurs hommes, qui venait à peine d'être nommé président de la RMA-Watanya et qui occupait le poste de président de Méditelecom, Othman Benjelloun est resté zen, dit-on. Si on certifie qu'il a la peau dure, gare cependant à celui qui peut éveiller sa susceptibilité. ◆
Moncef Belkhayat
Président
Encore une fois, Moncef Belkhayat ne trahit pas son image de rapide. Il n'a pas fallu longtemps pour qu'Atcom, dont l'idée de création fut soufflée par Belkhayat, fasse parler d'elle. En procédant la semaine dernière au rachat de 51 % du capital de l'agence de communication Mosaïk, l'entreprise fraîchement créée dévoile enfin son plan d'attaque. Et pas n'importe lequel. Présidée par le téméraire Moncef Belkhayat, Atcom (Africa Teldis and communication) fait un vœu, celui de se faire remarquer partout en Afrique. Lucide, l'entreprise va cependant s'accrocher dans un premier temps à une clientèle marocaine expatriée sur le continent noir, et constituée de filiales de grands groupes de renom locaux : Ynna Holding, Jet group, des banques et même l'ONA. Visiblement, Belkhayat vise gros. De quoi séduire encore plus son mentor, déjà sous le charme de ce jeune à la fois exigeant et diplomate, fonceur et raisonné. Des qualités dont il usera certainement dans le cadre de sa nouvelle mission, celle du déploiement de la stratégie qu'il faudra décliner dans toute l'Afrique.
Une chose est sûre : avec les nouvelles missions qui lui incombent, Moncef Belkhayat sera plus visible dans l'organigramme de FinanceCom. Aujourd'hui trop pris par la déclinaison géostrophique de son plan d'action, il aura paradoxalement moins d'occasions de rencontrer son président. Celui qui l'a repéré du temps où il était vice-président commercial de Méditel. En effet, de sources proches d'Othman Benjelloun, c'est lors des conseils d'administration du deuxième opérateur télécom que le président de l'empire FinanceCom a pu découvrir de très près le profil de celui qui allait faire partie, un peu plus tard, de sa garde rapprochée, dont les membres sont triés un à un sur la base de critères ultra sélectifs. «Lors de ces rencontres parfois marathoniennes, parfois furtives, les deux hommes montraient clairement qu'ils s'appréciaient mutuellement», raconte la même source. D'ailleurs, au premier clash qui a opposé Belkhayat à Serrano, Othman Benjelloun a semblé prendre parti et défendre la position de son compatriote. Il obtient gain de cause en exigeant que la direction de Méditelecom ne soit plus la chasse gardée des Espagnols. En parallèle, il lui tend l'oreille encore une fois et valide la proposition de créer de toutes pièces un nouveau pôle dédié aux métiers liés aux médias, aux télécoms et à la distribution, tous accueillis sous l'aile d'Atcom. La sauce promet de prendre davantage avec l'ouverture de bureaux, même là où le groupe n'est pas présent. Une autre consécration pour ce jeune de 38 ans, diplômé de l'ISCAE, mais qui a su se faire un nom parmi les lauréats de grandes écoles d'Europe et des Etats-Unis. Un destin auquel il était promis dès ses premiers pas dans la vie professionnelle chez Procter & Gamble. Car, avant d'intégrer l'équipe de l'opérateur téléphonique, Moncef Belkhayat avait travaillé pour P&G pendant une dizaine d'années, au cours desquelles il a gravi les échelons pour passer du poste de simple assistant chef de produit à celui de responsable commercial du département publicité et merchandising dans la même société. Ayant roulé sa bosse, voire démarré sa vie professionnelle dans le monde des produits de grande consommation, il y revient plus de dix ans plus tard à travers le réseau de commerce Hanouty, dont l'idée lui revient à nouveau.
Adnane Chmanti
Directeur Général
Il fait partie de la jeune équipe constituée par Jaloul Ayed lors du lancement de BMCE Capital, fraîchement sortie des grandes écoles ou universités marocaines ou encore des banques de la place. Adnane Chmanti était de cette catégorie, lui qui avait débuté sa carrière en 1995 au sein de la Banexi Capital Partners dans le département ingénierie financière avant de passer deux ans (1996-1998) au sein du pôle banque d'affaires du groupe Wafabank en tant que chargé d'affaires senior. En effet, c'est en 1998 qu'il a rejoint le Groupe BMCE en tant que responsable analyse actions au sein de BMCE Capital Bourse. Il se fera remarquer très tôt. Ce qui le propulsa deux ans plus tard au poste de directeur analyse et recherche de BMCE Capital. Pour rappel, Chmanti est coauteur du «Guide de la Bourse», livre de référence sur le marché boursier marocain. Nous sommes en 2002, Othmane Benjelloun nourrit des ambitions pour l'Afrique. Il sait qu'en Afrique subsaharienne, il y a encore des places à prendre pour les banques d'affaires. Il veut mettre l'accent sur les infrastructures. En effet, dans cette partie du continent, la plupart des grandes banques internationales ne s'intéressent pas beaucoup au financement de projets d'infrastructures, car cela leur prend trop de temps. Elles sont attirées par les privatisations, elles accompagnent la venue des multinationales ou interviennent sur des secteurs moins risqués comme l'exploration pétrolière. Partant, Jaloul Ayed commence à préparer le terrain en vue d'un déploiement de BMCE Capital en Afrique. En 2002, Adnane Chmanti est nommé directeur initiatives Afrique et l'année d'après, il occupe le poste de directeur général de BMCE Capital Afrique dont le siège est à Dakar. L'expérience de BMCE Capital a amené les dirigeants du groupe BMCE à penser qu'il y avait une opportunité réelle d'un positionnement au niveau régional. La mise en œuvre de cette stratégie a commencé en Afrique subsaharienne, avec la création de BMCE Capital Dakar, couvrant l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale. Une première expérience réussie puisque, en un laps de temps, la filiale sénégalaise de BMCE Capital est devenue la banque de référence dans la sous-région. Elle a participé un peu partout à des opérations de privatisation, de portefeuille, d'émission d'obligations pour des entreprises publiques et privées. Depuis, le patron de BMCE Capital Afrique a d'autres casquettes. Il est par ailleurs administrateur à la Banque de développement du Mali (BDM) et à La Congolaise de Banques au Congo Brazzaville. Chmanti est titulaire d'un DESS en Banque Finance, obtenu en 1995 et d'un DEA en microéconomie financière obtenu en 1994 à l'Université de Montpellier. Il a obtenu en 1997 l'accréditation de la Société française des analystes financiers (SFAF- Polyfinance). Chmanti devrait s'attendre à un nouveau challenge. Car le positionnement de BMCE Capital Afrique a fini par conforter la création à Londres d'une banque d'affaires dédiée à la Méditerranée et à l'Afrique, Medicapital Bank. Ainsi, au courant de ce premier semestre 2008, MediCapital Bank à partir de son siège de Londres, sera constituée par un réseau formé par la succursale parisienne de BMCE Bank, la filiale espagnole de BMCE Bank, des filiales actuelles de BMCE Capital en Afrique (Tunisie, Sénégal et Cameroun), toutes transformées en succursales de MediCapital Bank. Reste à savoir quelle sera dans ce cas la nouvelle mission d'Adnane Chmanti.
Abdeljalil Likaïmi
Président du Directoire
La proposition de Moncef Belkhayate, alors vice-président de Méditelecom, ne pouvait pas mieux tomber. Au moment où Abdeljalil Likaïmi commençait à réfléchir à son retour au pays, son ami et ex-collègue de Procter & Gamble lui a fait une proposition, celle de rejoindre l'équipe Hanouty, un projet nouveau, et surtout un métier nouveau dans lequel Othman Benjelloun souhaitait se lancer. L'offre est tentante à plusieurs niveaux, et le jeune expatrié décide, avec sa petite famille, de se fixer au Maroc. Pour ses amis, Abdeljalil est la bonne personne pour le bon poste. Son background en témoigne. Ce natif de Marrakech n'était pourtant pas forcément destiné à cette carrière, lui qui était au départ passionné d'audit. Un de ses professeurs à Sup de Co Toulouse l'engage dans son cabinet. Mais il n'y fait pas long feu. On lui propose de rentrer au Maroc et d'entamer une carrière chez Procter & Gamble. Selon certaines personnes l'ayant côtoyé à ses débuts, Abdeljalil a toujours été très impliqué dans ce qu'il fait. Il voulait réussir à tout prix ce qu'il entreprenait. «C'est quelqu'un qui aime l'endurance et qui déteste l'échec», confie l'un d'eux. Pendant près de sept ans, il occupe plusieurs fonctions, de la gestion au développement des forces de vente, en passant par le trade marketing. La firme internationale proposant des possibilités de mobilité inter groupes, ce père de deux garçons décide alors d'aller relever un nouveau défi en Algérie. Il s'engage sur un contrat d'une année comme directeur commercial. Il repart à zéro. Les efforts sont monstres mais Abdeljalil réussit à honorer ses engagements. Il s'envole ensuite pour l'Arabie Saoudite où il se spécialise dans le développement des produits d'hygiène (shampoing….). Trois années passent. Une nouvelle opportunité se présente à lui, celle d'intégrer le groupe Savola, toujours en Arabie Saoudite. Une fois encore, le challenge est de taille : mieux intégrer la marque dans la petite et grande distribution. Danone le récupère par la suite et son premier job avec le groupe français est basé en Afrique du Sud. Abdeljalil Likaïmi doit développer la gamme «yaourt» en Afrique subsaharienne. Il aurait même réussi, selon l'un de ses proches, à modifier certains principes du groupe. «C'est une prouesse», lance-t-il. Au même moment, Benjelloun préparait son entrée dans le domaine de la distribution et cherchait une personne apte à concilier la gestion des hommes et la gestion de la société. Belkhayate a pensé à son ami.
Rachid Sefrioui
Président du Directoire
De prime abord, la dernière recrue d'Othmane Benjelloun n'est pas des plus accessibles. Rachid Sefrioui vous jauge, vous pèse, vous sous pèse avant de vous délivrer la moindre information. L'homme a roulé sa bosse comme on dit, et semble déplorer la lenteur et les projets sans portée. Et son parcours en est la preuve. Dès qu'il peut relever un nouveau challenge, il laisse tout et cède à l'appel. Si il est aujourd'hui à la tête de Finatech group, le premier groupe marocain des nouvelles technologies, et dont l'initiative est à attribuer à Othman Benjelloun, ce n'est pas tout à fait le fruit du hasard. Rachid Sefrioui est plutôt du genre téméraire, qui n'a pas froid aux yeux et qui sait parfaitement où il va.
«En 1997, j'ai été approché par Saâd Kettani, alors PDG du groupe Wafa Bank pour gérer la banque d'affaires Wafatrust. Mais au bout de deux ans, j'avais fini ma mission de restructuration, et les conclusions auxquelles j'étais parvenu n'avaient pas été prises en compte. Je souhaitais donc quitter le Maroc. J'ai décidé de créer un fonds technologique finançant et animant des start–up et PME dans la Sillicon Valley», nous confie-t-il dans une interview accordée à Challenge Hebdo en janvier dernier. Le projet peut paraître légèrement utopiste, vu la destination choisie par Sefrioui, seulement c'est sans compter sur son pouvoir de conviction, ni sur son expérience professionnelle passée. Car au départ, ce diplômé de la Case Western Reserve University à Cleveland (Ohio), spécialisé en recherche opérationnelle, finances & management, avait débuté sa carrière dans le cabinet McKinsey & Company aux Etats-Unis. Il y a mené des missions de stratégie, de restructuration, et d'optimisation de synergies de groupes tels Robertshaw Electronics, Ranco Electronics, Reynolds & Reynolds Systems et Comalco entre autres. Et juste avant de rejoindre Wafa Trust au Maroc en 1997, il était Directeur-Associé à Bowie & Associates à Los Angeles, une firme de private equity spécialisée dans les acquisitions de PME dans les secteurs des technologies de la défense, des réseaux satellitaires et de la reconnaissance vocale.
Autant dire que sur le plan des «fondamentaux», Rachid Sefrioui était paré pour une aventure dans la Sillicon Valley. Mais voilà, pour lancer un fonds aux Etats-Unis, encore faut-il disposer de sérieux financements. Nous sommes en 1999. Il frappe à la porte du patron du groupe BMCE, qui a adhéré à son projet au-delà de ses espérances, dit-il. Rachid Sefrioui se retrouve alors DG de Finaventures à Los Angeles. Et le moins que l‘on puisse dire, c'est qu'il n'a pas chômé durant ces sept années passées à Los Angeles. Finaventures a essaimé et revendu Newnet à Idealab, a opéré 7 fusions-acquisitions, dont Asip-III-V Photonics, Apogee Networks-Inplane Photonics-Cyoptics et RF Magic-Entropic, et a réalisé en décembre 2007 l'introduction en bourse au Nasdaq de Entropic Communications. Mais Finaventures a aussi orienté et accompagné vers le Maroc de grands groupes technologiques comme Qualcomm (partenaire CDMA de Wana), Texas Instruments, Agilent, Interra IT etc. Son retour au Maroc promet d'être au moins aussi animé et chargé que sa dernière expérience aux Etats-Unis.
Depuis sa création en juin 2007, Finatech Group S.A a d'ores et déjà racheté plus d'une vingtaine d'entreprises évoluant dans les NTIC, et envisage sérieusement son introduction en Bourse. Sans compter que le tout jeune groupe affiche sans vergogne son appétit à l'international, aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis en passant par l'Asie. «Vous savez, dans le domaine de la technologie, on ne peut pas se permettre de rester focalisé sur un seul pays, car la technologie se réinvente tous les 18 à 36 mois. Il faut toujours rester à l'affût», affirme Sefrioui. Une phrase qui en dit long sur le caractère de ce prédateur-né.
Fouad Douiri
Président du Directoire
Qui d'autre aurait pu occuper le poste de président du directoire de la compagnie d'assurance après la démission de son prédécesseur, Sebastien Castro ? Fouad Douiri a fait carrière dans l'assurance, et qui plus est, dans la même structure. Sa persévérance et sa compétence auraient pesé dans sa nomination par Othman Benjelloun. Cet ancien des Ponts-et-Chaussées en avait les capacités. Il a évolué dans l'entreprise durant des années. Il en connaît les moindres ficelles. Benjelloun pouvait lui faire confiance. L'ascension a certes traîné dans le temps. Mais désormais, Fouad a pris sa revanche et il peut en être fier. En 1987, il intègre Al Watanya en tant que directeur marketing, un poste qu'il occupera des années durant avant d'atteindre celui de directeur général. En 2000, lorsque la fusion s'opère entre cette compagnie et la RMA, Fouad Douiri est nommé directeur général du pôle production et distribution. La nomination de Fouad Douiri est donc arrivée à point nommé. Et la communauté financière n'a pas été surprise de le voir chapeauter la compagnie. Le «bon timonier», comme on le surnomme, a réussi à faire ses preuves et Benjelloun n'a pas eu tort de le choisir pour mener son navire.
Sami Baghdadi
Président du Directoire
Othman Benjelloun cherchait des profils bien pointus pour mener à bien sa percée toute nouvelle dans l'offshoring. Il n'est pas parti chercher loin puisque, selon des observateurs, on lui aurait conseillé le nom de Sami Baghdadi, un consultant qui aurait déjà eu à travailler sur des dossiers avec le groupe du magnat financier. Cet ingénieur de l'Ecole Nationale de l'Aviation s'est fait remarquer dans des entreprises renommées sur les technologies de pointe (ST Microelectronic, Certplus, Nokia, Texas Instruments…) ainsi que dans le conseil en management stratégique (KPMG Peat Marwick, un des leaders mondiaux de son secteur). En près de 25 ans de carrière, dont 13 à des postes de direction générale de centres de profit, il a réussi à cumuler un back-ground impressionnant dans des secteurs divers, allant de la vente à la logistique, en passant par le marketing, la gestion de lignes de produits, la recherche et le développement... Il est donc devenu «Monsieur TIC». Des administrations et de grandes entreprises se l'arrachent aujourd'hui pour les accompagner dans l'établissement de leur stratégie en matière de TIC. Sami Baghdadi est par ailleurs reconnu pour son expertise dans le domaine de la sécurité des transactions électroniques. A citer, par les récentes réalisations de Sami Baghdadi, dans le giron du groupe Benjelloun, le lancement de Steria Medshore, une joint-venture créée en février 2008 avec le conglomérat Steria (leader européen des services informatiques). Détenue à 50/50, cette entité a pour vocation de servir de plateforme offshore pour les clients français du groupe Steria, les administrations et les grandes entreprises marocaines. Elle peut ainsi fournir des services offshore et onshore de «business process» et d'«IT outsourcing» à forte valeur ajoutée.
Mehdi Tahiri
Directeur Général
Travailleur, jeune, dynamique, voire carrément explosif. Voilà les premiers adjectifs qui vous viennent à l'esprit dans les cinq minutes qui suivent votre rencontre avec Mehdi Tahiri. En somme, une recrue à l'image de ce que souhaite refléter le groupe BMCE. Ingénieur des Mines de formation, le patron de BMCE Capital Finance a d'abord fait ses armes à Paris au sein du fameux, mais défunt, cabinet de Consulting Arthur Andersen. Il n'y passe que deux ans avant de tomber, à la fin des années 90, dans l'escarcelle de Othman Benjelloun . Encore une fois le pari s'avère gagnant pour le groupe BMCE. C'est notamment grâce à son travail et à sa détermination que le premier fonds d'investissement immobilier voit le jour en 2004. A ses débuts au sein du groupe, il est directeur général de Capital Invest, où il est en quelque sorte la cheville ouvrière du capital investissement made in BMCE. «Il bouillonne d'idées, il en a 50.000 à la minute, il a une vivacité d'esprit telle qu'il est, je l'avoue, souvent difficile à suivre», raconte une de ses collaboratrices. Avant d'ajouter : «C'est aussi l'un des directeurs qui défend le mieux ses équipes». Et le constat semble unanime. Un de ses plus proches collaborateurs dira de lui qu'il est également d'une grande intelligence, car il réfléchit en permanence à des projets à forte valeur ajoutée, mais surtout d'une grande intégrité intellectuelle. «C'est tout simplement un «bon», comme on dit», nous confie-t-il. Aujourd'hui, à 36 ans, il est à la tête de BMCE Capital Finance, qui est le Pôle Corporate Finance de BMCE Capital. Un pôle qui chapeaute trois métiers distincts, mais complémentaires, exercés au sein de filiales spécialisées. A savoir Capital Invest pour le capital investissement, BMCE Capital Conseil pour les fusions acquisitions, les opérations sur les marchés des capitaux et les financements structurés, ainsi qu'Actif Invest et Actif Management, deux sociétés sœurs qui constituent une plateforme unique dédiée à l'investissement immobilier et au conseil immobilier et touristique au Maghreb. En dix ans, Mehdi Tahiri aura réalisé un parcours des plus remarqués au sein du groupe. Gageons même qu'il présage d'une ascension encore plus importante. «Des profils de cet acabit, ça ne court pas les rues», nous confiera un de ses proches collaborateurs.


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