Le processus de fusion devrait se terminer avant fin 2010. «Nous n'avions aucun objectif quant au niveau de participation des actionnaires». Le Soir échos : Quelle est votre appréciation globale par rapport au cheminement des étapes qui ont conduit à la radiation des deux valeurs SNI et ONA ? Ayman Taud : La radiation des deux valeurs s'inscrit dans le cadre du projet global de réorganisation stratégique de l'ensemble SNI/ONA qui vise principalement l'évolution d'une vocation de groupe multi-métiers intégré vers celle de holding d'investissement. La décentralisation de la gouvernance qui en découle devait nécessairement avoir pour corollaire un accroissement du rôle et de la visibilité des participations au détriment de celle de la holding, d'où la radiation. Dans les faits, la première étape qui était celle des offres publiques s'est déroulée conformément à nos attentes et a été bien accueillie par le marché. La radiation va permettre d'entamer les étapes suivantes du projet, à savoir la fusion des holdings puis la cession sur le marché du contrôle des entités ayant atteint un stade de développement pérenne. La part des actionnaires minoritaires ayant adhéré à l'opération est-elle satisfaisante à votre avis ? Sur ce point, nous étions parfaitement neutres. Nous n'avions aucun objectif quant au niveau de participation des actionnaires. Les offres publiques étaient seulement un préalable réglementaire à la radiation, qui est elle-même un élément technique du projet de réorganisation dont les enjeux résident ailleurs, principalement dans l'évolution de la vocation du nouvel ensemble, son recentrage sur le pilotage stratégique des participations et l'autonomisation des entreprises du portefeuille. Serait-ce une part subie ou voulue par le top management du groupe ? Encore une fois, nous n'avions aucun objectif ciblé pour ce qui concerne le niveau des apports et la configuration finale du capital. Les actionnaires qui sont plus sensibles à la liquidité, ont apporté leurs titres à l'offre, tandis que ceux qui ont été séduits par le projet et qui n'ont pas de contrainte de cotation, ont choisi de rester dans le capital du nouvel ensemble. Quel est le profil de la majorité des actionnaires qui ont quitté et de ceux qui sont restés ? Plusieurs partenaires historiques institutionnels actionnaires des deux entités, présents dans les conseils d'administration, ont fait le choix de rester dans le capital. A l'inverse, des actionnaires dont les conditions ne permettaient pas de conserver les titres, comme les OPCVM, ou pour qui la liquidité des titres constituait un paramètre important de la décision d'investissement (comme la majorité des petits porteurs) ont décidé d'apporter leurs titres aux offres. Plusieurs estimations ont filtré, mais quel est le montant exact que vous avez déboursé pour racheter la part des cédants ? Les montants apportés, tels que publiés par la Bourse de Casablanca se sont élevés à 3,6 milliards de DHS pour l'OPR SNI et 6,8 milliards de DHS pour l'OPR ONA. A quelle hauteur l'endettement a-t-il contribué à mobiliser ce montant et dans quelles conditions ? A côté des fonds propres mobilisés, les holdings ont levé un emprunt obligataire et une dette bancaire pour compléter le financement de l'opération. Des rumeurs ont filtré par rapport à d'éventuelles surenchères qui ont accompagné des étapes précédant la radiation, notamment au niveau de l'échange des titres ONA et SNI en bourse, comment réagissez-vous à ces bruits de couloirs ? Nous ne commentons jamais les rumeurs et bruits de couloirs. Au moment de la radiation, comment se décrit le tour de table de chacune des deux holdings ? Copropar détient une participation majoritaire dans SNI qui détient une participation majoritaire dans ONA. Le reste du capital est détenu par les co-initiateurs et les actionnaires ayant choisi de rester dans le tour de table. La valorisation d'ONA et SNI a-t-elle changé entre le début du processus et la radiation ? Le seul fait nouveau enregistré au niveau des valorisations de SNI et ONA est le détachement du dividende intervenu respectivement le 16/07 et le 19/07. Comme vous le savez, une action a une valeur différente suivant que le dividende est encore incorporé ou été détaché, le cours s'ajustant automatiquement à la baisse après le détachement du dividende. Le marché attend avec impatience l'augmentation du flottant des filiales alimentaires, y a-t-il plus de visbilité par rapport à cette action que ce soit au niveau de l'ampleur de cette augmentation ou son timing ? Maintenant que les OPR se sont clôturées et que la radiation est prononcée pour les deux entités, les équipes des deux holdings travaillent sur la fusion entre SNI et ONA et l'absorption de certaines holdings intermédiaires. Nous espérons finir ce processus fin 2010. L'augmentation du flottant sera à l'ordre du jour après finalisation des processus de fusion. Comment prévoyez-vous le comportement du marché durant la période séparant la radiation des deux holdings et l'augmentation du flottant des trois filiales agroalimentaires ? Le comportement du marché dépendra à la fois de l'évolution du contexte économique global et des résultats publiés par les sociétés cotées.