Couverture en direct de Casablanca de l'ouverture officielle du festival de Cannes, ce mercredi 12 mai. À soixante trois ans, l'événement cinématographique par excellence au niveau international ne prend pas une ride et gagne en maturité d'une année à l'autre. À l'image d'un débarquement «extra...terrestre» sur la Croisette, le festival de Cannes, s'apprête à habiter la ville côtière pendant une douzaine de jours. Au programme, des stars internationales, des chefs-d'œuvre du septième art, des films cultes, une compétition officielle de haut niveau, des marches, un tapis rouge et des photos-calls à n'en pas finir. Un événement qui jongle avec les adjectifs et mêle toujours aussi habillement sensationnel, spectaculaire et glamour. Un jury de charme Le glamour s'invitera encore une fois à cette nouvelle édition, notamment sous les traits de la séduisante comédienne britannique Kate Beckinsale. Celle qui avait marqué le public à travers son passage dans Aviator en 2004, ne sera pas la seule à faire briller les marches du Palais des congrès. Giovanna Mezzogiorno, première compagne de Mussolini dans le dernier opus de Marco Bellocchio, Vincere, (mai 2009) sera également présente dans les rangs du jury long métrage. Celui-ci sera d'ailleurs présidé par le maestro de la science fiction, Tim Burton. Devenu un des fidèles de la côte d'Azur depuis sa première participation à la compétition officielle en 1995, ce grand enfant du cinéma, se retrouve pour la troisième fois dans la peau de celui qui juge. Le jury de la Cinefondation et des courts métrages, quant à lui, sera présidé par le cinéaste canadien Atom Egoyan, réalisateur entre autre de «La Vérité nue» (2005) et d'«Adoration» (2008). La scénariste et réalisatrice française Claire Denis guidera quant à elle le jury «Un certain regard». Sélection de perles Dans quelques heures, ce sera Russel Crowe sous la direction de Ridley Scott qui ouvrira la compétition de cette soixante troisième édition du festival de Cannes, avec sa dernière pellicule «Robin Hood». Mathieu Amalric, Alejandro González Iñárritu, Takeshi Kitano, Bertrand Tavernier, Daniele Luchetti, Sergei Loznitsa ou encore Abbas Kiarostami, pour ne citer qu'eux, suivront jusqu'au 23 mai, présentant tour à tour, leurs œuvres, pour le plus grand plaisir des cinéphiles. Au passage, on retiendra le nom du cinéaste français d'origine algérienne Rachid Bouchareb, qui arrive à Cannes en force avec son long métrage «Hors la loi». Ce film raconte l'histoire de trois frères sur fond de guerre d'Algérie, entre 1945 et 1962. L'histoire s'ouvre sur les massacres de Sétif, le 8 mai 1945 : le défilé qui fête la victoire des Alliés tourne à l'émeute entre Algériens et Européens, alors que les nationalistes font valoir leurs revendications. C'est cette séquence, telle que décrite dans le scénario et retranscrite dans certains médias, qui a créé une véritable polémique à quelques jours de sa projection au festival. Lionnel Luca, député UMP des Alpes-Maritimes n'aura pas manqué de réagir dans la presse, exprimant l'affront subi face au fait que le film puisse représenter la France dans la compétition officielle. Au bout du compte, Hors la loi représentera l'Algérie. Un petit coup de gueule qui aura donc vite fait de se trouver une issue. Mais le festival de Cannes, ce n'est pas uniquement la quête de la Palme d'Or ou le débat sur la vérité des fictions, c'est aussi une sélection de films cultes, inédits, célèbres ou encore jamais vus, qui méritent de s'étaler sur la toile. Ainsi, le film de Manoel De Oliveira, L'étrange Affaire Angélica, sera celui qui annoncera la première note de cette valse pelliculaire.