L'événement, mensuel, est devenu incontournable sur la scène marocaine. La compagnie DABATEATR, résidente à l'Institut français de Rabat et instigatrice de l'évènement, a pour dessein de réhabiliter le théâtre, dans sa définition originelle et antique, c'est-à-dire comme un lieu de concertation et de controverse publique. Quant à DABATEATR Citoyen, il se veut un lieu de brassage de diverses formes d'expression, un laboratoire perpétuel et pluridisciplinaire autour de la création artistique, en vue d'un «théâtre élitaire pour tous». Joignant les actes aux paroles, le programme reçoit un public de tous âges, de toutes cultures et nationalités. Les seules contraintes sont l'envie de partage et la curiosité envers toutes les formes d'art et de liberté. Un programme éclectique Au programme de ce mois d'avril, la projection de «Le Blues des cheikhate» de Ali Essafi. Un film documentaire dan lequel le réalisateur plonge dans l'univers de ces chanteuses populaires, «à la fois femmes les plus aimées et les plus marginalisées» du Maroc, victimes de leurs libertés de mœurs et de ton.La lecture de «Tqarqib ennab», le livre de Youssouf Amine Elalamy, est également au programme. Ce «petit livre savoureux dresse des portraits désopilants et très justes de personnages typiques du Maroc contemporain», tout ceci en darija. Et comme un festival de théâtre ne pourrait se faire sans la représentation d'une pièce, «Une femme seule» sera à l'affiche jeudi. Mise en scène et interprétée par Hajjar Setta, elle met en scène une jeune Italienne, mère de deux enfants, qui après avoir été victime d'abus sexuel, tombe dans une folie meurtrière.Une autre pièce, «Khbar Fl'masrah» de Driss Ksikes, sera jouée vendredi et samedi, avec la troupe de DABATEATR. Des saynètes (une petite comédie bouffonne, à mi-chemin entre l'opérette et la chanson comique) sont également programmées, avec des thèmes variés, mais toujours avec les problèmes sociétaux en toile de fond. Il sera ainsi question d'enfants qui jouent au Monopoly en s'y croyant pour de vrai, de la politique expliquée aux grand-mères, du hrig ou encore de la liberté de conscience, d'appartenance et de pluralité d'origines face à la persécution.