Les affaires semblent bien réussir à Hassan Bernoussi. L'ex-patron de la Direction des investissements y a pris tellement goût, après son départ de la fonction publique, qu'il vient tout juste de lancer une nouvelle structure. Cette dernière prendra la forme d'un cabinet de conseil en logistique. Baptisé «Interface logistique», qui s'appuiera, naturellement, sur l'expérience de son patron (l'investissement, c'est son dada, après plus de quatorze ans passés à la tête de la Direction des investissements), mais aussi sur celle de son partenaire, le leader mondial de la logistique, Xavier Urbain (ex-Kuehne & Nagel). Ce nouveau-né d'Interface Conseil s'ajoutera à ses quatre autres entités : Interface investment, Interface coaching, Interface RH et Interface Corporate Event. On peut dire que l'«atterrissage» de l'ex-directeur des investissements dans le monde du business est on ne peut plus «réussi». Sauf que la réussite de ce mordu de l'investissement ne semble pas trouver grâce aux yeux de «certains milieux». Approché récemment par les frères Pellisson, fondateurs du groupe hôtelier français «Accor», Hassan Bernoussi s'est vu proposer d'être candidat à la présidence du groupe Risma. L'homme accepte la proposition. Mais au jour J, lors de la réunion du Conseil d'administration du directoire de Risma, un des actionnaires s'oppose à la candidature de Bernoussi. Des sources informées diront par la suite que cet actionnaire ne voit pas d'un bon œil le parcours du candidat des frères Pellisson. Réputé proche des centres de décision, Bernoussi suscite la «méfiance» de cet actionnaire de Risma, qui a opposé son veto. De mauvaises langues diront aussi que la proposition du groupe Accor serait une sorte de «renvoi de balle pour services rendus au groupe». «Des bruits de salon, rien de plus», répondra une connaissance de Hassan Bernoussi. Lobbying Un proche des hautes sphères. Cette étiquette a toujours collé à Hassan Bernoussi. Certains expliquent même sa longévité à la tête de l'ex-Direction des investissements (quatorze ans). Une explication certes «simpliste», mais nourrie de son appartenance, à l'époque, au cercle des amis du Roi (prince à l'époque), même s'il n'appartient pas au cercle des camarades d'études du souverain. Pour ce fin connaisseur du milieu, Hassan Bernoussi était dans les bonnes grâces des milieux d'influence. Mais l'arrivée d'Ahmed Réda Chami à la tête du ministère du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies va changer la donne. Beaucoup de ceux qui ont côtoyé l'ex-directeur des investissements disent que les relations entre les deux hommes n'étaient pas au beau fixe, même si les deux hommes l'ont toujours nié, publiquement. Mais les faits étaient autres. Le changement commencera d'abord par le statut de la Direction des investissements (future Agence marocaine pour le développement des investissements, AMDI). La direction qui relevait auparavant du ministère des Affaires économiques et générales a été rattachée, avec l'arrivée du nouveau gouvernement, au département de Chami. Un peu plus tard, c'est la démission de Hassan Bernoussi qui sera déposée sur le bureau du ministre, après avoir reçu le «OK». Il quittera ainsi une Direction qu'il dirigeait depuis 1994 pour «bosser» pour son propre compte. Au final, Bernoussi aura passé quatorze ans à la tête de la Direction des investissements et côtoyé pas moins de 10 ministres ! Rien que ça. Et il n'a pas été difficile de deviner la nature de son futur business : ce sera le conseil en... investissements. En effet, en 2008, il ouvre une agence de consulting spécialisée en matière d'investissements étrangers au Maroc, Interface Conseil, basée à Casablanca. Au début, il crée, au lendemain de son départ, une structure dédiée à l'accompagnement des investisseurs, Interface investment. Deux autres pôles suivront ensuite et seront dédiés au coaching et aux ressources humaines. La quatrième structure, Interface Corporate Event, sera, elle, spécialisée dans la conception d'événements de grande envergure comme les Intégrales de l'investissement qu'il organisait du temps où il était dans la fonction publique. Les marchés publics, l'énergie, l'environnement, la logistique... sont les principaux créneaux visés par son cabinet. Un peu plus tard, il sera l'un des fondateurs du premier réseau de Business Angels au Maroc, destiné à l'aide et à l'accompagnement des PME marocaines (actuellement, il en est le président d'honneur). Hassan Bernoussi prendra aussi pied dans le milieu sportif, en créant une école de football à El Jadida, tout en étant membre de la direction du Club du Wydad de Casablanca. Un véritable touche-à-tout. Futur président du WAC ? La passion du sport n'est pas un nouveau hobby pour Bernoussi. Il est bon de savoir qu'il est aussi vice-président de la section basketball du club du Wydad, poste qu'il occupe depuis qu'il a quitté la section football en raison d'un différent qui l'a longtemps opposé à Abdelilah El Akram, président du club. Bernoussi avait été officiellement désigné par le président sortant Mourad Sadki. Des sources parlent même d'un éventuel changement imminent à la tête du club casablancais. Bernoussi serait pressenti pour remplacer El Akram. En attendant, le patron d'Interface Conseil continue de prospecter de nouveaux partenaires pour sa «Mazagfoot Academy», l'école privée de football, un autre projet de Bernoussi à El Jadida. Mazagfoot a ouvert ses portes le 20 décembre 2009. Cette école sert d'une part, de centre de concentration pour les équipes professionnelles, marocaines et surtout étrangères, et d'autre part, de lieu de formation et de découverte de jeunes talents. Grâce au parrainage de plusieurs entreprises, Mazagfoot forme actuellement 30 stagiaires.