On s'y attendait. Abdellatif Jouahri et son équipe ont, encore une fois, décidé de ne pas « toucher » au taux directeur et le maintenir à 3,25%. Cette décision est motivée par une prévision centrale de l'inflation qui reste en ligne avec l'objectif de stabilité des prix que s'est fixé la banque ainsi que par une légère orientation à la hausse de la balance des risques. En effet, la banque prévoit une inflation de 2,2% en moyenne au terme de l'horizon de prévision lequel a été arrêté au premier trimestre 2012. Dans le même contexte, le conseil de BAM a estimé que l'inflation sous-jacente devrait rester modérée, ne dépassant pas 2%. Cet optimisme affiché par la banque centrale s'explique essentiellement par l'analyse de l'output gap non agricole, pertinent pour l'évaluation des tensions inflationnistes. Celui-ci devrait ainsi rester à des niveaux ne représentant pas des risques pour la stabilité des prix. L'équipe Jouahri table en effet sur une hausse de la valeur ajoutée des activités non agricoles devant dépasser 4% au premier trimestre et se situant entre 4,5% et 5,5% sur l'ensemble de l'année 2011. BAM reconnaît toutefois que le marché du travail pourrait être une source de tensions sur les prix, et ce, au cours des prochains trimestres. Il est à noter par ailleurs que Bank Al-Maghrib a relevé que les prix à la production industrielle ont poursuivi leur trend haussier, augmentant de 14,1% en janvier, après 8,1% en décembre et 5,6% en novembre 2010, en raison du renchérissement des cours des matières premières à l'international. Y.A.T