Les Echos : Que représente le marché marocain pour une holding telle que OMD ? Eric Bequin : Le Maroc, comme d'autres pays d'Afrique du Nord résiste assez bien à la crise. Les indicateurs économiques y sont plutôt bons et les prévisions sur les prochaines années sont optimistes. Dans un contexte économique mondial déprimé, il n'est pas étonnant de voir les entreprises internationales comme la nôtre, concentrer avec encore plus d'effort sur un marché comme le Maroc. Notre présence ici s'inscrit dans cette même logique économique et s'explique aussi par un souci d'accompagner nos clients dans leurs stratégies de conquête, mais aussi de leur fournir une cohérence dans la qualité de conseils et de services et à terme, de développer notre réseau dans un marché à fort potentiel. En quoi OMD se distingue-t-elle des autres agences ? Ce qui fait notre différence, c'est notre capacité à appréhender les problématiques marketing du client, suivant une approche claire que nous appelons «Checkmate». Cette approche nous permet d'isoler le bon Insight, pour ensuite développer la bonne stratégie et l'idée directrice de la campagne. Et d'exécuter de la manière la plus pertinente et créative cette stratégie. Enfin, de mesurer l'impact de la campagne pour évaluer, autant que possible, le retour sur investissement. Qu'entendez-vous par créativité et innovation média ? Ce sont deux valeurs que nous brandissons haut et fort. Cela nous a valu, à fin 2009, une nomination en tant que «meilleur réseau média mondial» par le magazine publicitaire «Adweek». OMD Maroc est finaliste au festival MENA Cristal, qui débute aujourd'hui, 1er février, et ce grâce à la réalisation de deux avant-premières publicitaires: de fausses couvertures sur deux quotidiens de la place pour les campagnes de lancement de Renault et Dacia. Nous continuerons dans cette logique d'innovation et de créativité. C'est primordial pour nous, car seule la créativité permet de sortir du lot. Comment percevez-vous l'évolution du paysage médiatique marocain ? La fragmentation des audiences TV, la prolifération des titres de presse et l'explosion de l'Internet ne sont pas des phénomènes propres au Maroc. C'est même une bonne chose. Car, avoir accès à plus de 500 chaînes de télévision et plus de 250 titres de presse nous poussent vers des schémas moins conformistes. Le Maroc se numérise très rapidement, les derniers chiffres nous le prouvent: 10,3 millions d'internautes, soit une pénétration de 32%. Pas étonnant dans un pays où plus de 50% de la population a moins de 30 ans. Cette numérisation représente, en plus du «thought leadership» (leaders d'opinion). Le vrai challenge, aujourd'hui pour nous, c'est de permettre au consommateur d'interagir avec une marque à tous les niveaux et de façon pérenne, à travers le jeu, l'éducation, mais aussi l'échange et le partage.