«Il est évident que le monde se digitalise». Pour le directeur général d'OMD Maroc, le web est devenu un passage obligé pour les entreprises marocaines. Ce constat est largement étayé par les résultats annuels de l'ANRT : «À fin 2010, le parc total Internet a augmenté de 57,29% par rapport à 2009», sans oublier que «le parc de noms de domaine «.ma» a enregistré une croissance de 11,65% sur une année». Réseaux sociaux ou de communication Il y a encore un peu plus d'une année, beaucoup d'annonceurs nationaux restaient sceptiques quant à l'efficacité de la e-communication : peu pertinent, trop large, essentiellement jeune, manque de crédibilité... les arguments ne manquaient pas. Aujourd'hui, le web est devenu un «mouvement», auquel on adhère (presque) naturellement. C'est d'autant plus le cas pour les gros annonceurs, qui adoptent une stratégie pluri-médias et tendent même à centraliser leurs messages vers le web, d 'où la naissance des sites événementiels. Mais au milieu de cet univers virtuel, où se dirigent les entreprises pour communiquer online ? Selon une récente étude publiée par Burson-Marsteller sur la présence des grandes multinationales sur les réseaux sociaux, «84% des 100 premières entreprises du classement Fortune sont actives en 2011 sur au moins un média social, contre 79% en 2010». Mieux encore, «25% des entreprises utilisent en 2011 les quatre réseaux sociaux contre 20% en 2009». C'est donc sur Facebook, Twitter, Youtube et les blogs, que les multinationales dénichent leurs nouveaux clients et fidélisent leurs «fans». Ce phénomène n'échappe pas aux entrepreneurs marocains, et pas uniquement les plus grands. L'exemple de Ice Maghreb, spécialiste dans la fabrication de PLV en carton, en est la preuve. «Nous utilisons les réseaux sociaux pour garder le contact avec nos clients, car c'est plus convivial. Les gens sont plus confortables devant leur page Facebook», témoigne Salma Benjelloun, responsable marketing de Ice Maghreb. L'entreprise qui, depuis deux ans utilise le site de Mark Zuckerberg pour sa communication citoyenne, a décidé cette année de multiplier ses cartes : «Nous lançons une campagne sur Facebook, Twitter et un blog dédié». Si le site de micro-blogging s'est ajouté à la liste des e-supports, c'est parce que «Twitter permet de mieux discuter avec nos clients», ajoute Benjelloun. De nouveaux défis Cette évolution témoigne, certes, d'une prise de conscience des entrepreneurs, mais communication virtuelle doit-elle forcément rimer avec réseau social ? Eric Bequin se pose la question. «C'est vrai qu'aujourd'hui, être sur Facebook est bien vu et assez cool, mais après, qu'est ce que ça dit ?». Pour cet expert de la stratégie média et communication, «Internet est un média qui permet de faire énormément de choses. Grâce notamment à l'interactivité qu'il accorde, il permet aux entreprises d'être plus proche de ses consommateurs et ce de manière plus innovante et plus ciblée». Il n'est pas sûr, pourtant, que les PME nationales en soient véritablement conscientes. Lorsqu'on parle d'Internet, plusieurs PME approchées par Les Echos quotidien parlent de leur site. «Nous communiquons régulièrement sur notre site», indique Houssine Taghatine, responsable communication et marketing du Centre de recherche des industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques. Au sein d'autres entreprises, c'est davantage le support technologique qui fait défaut. «Nous n'avons pas encore de site, mais c'est en cours», explique-t-on au sein de Pro Mobilier. Chez Noorweb, la directrice déléguée, Asmaâ Mesnaoui, explique que n'ayant pas de site web, «Nous communiquons via des Newsletters»... Des réseaux sociaux aux sites Internet, il y a tout de même de nombreuses autres options que le web permet. C'est la preuve qu'un gros effort de conscientisation doit également être engagé par les communicateurs nationaux, d'autant plus que le marché est rattrapé par un nouveau challenge qui se trouve dans les poches, cette fois : la communication mobile. S.A