L'Organisation Internationale « Transparency » a dévoilé, ce mardi 11 février 2025, son nouveau rapport annuel sur la perception de la corruption pour l'année 2024. Le rapport annonce une régression du Maroc de deux places par rapport au classement de 2023, passant de la 97e à la 99e position sur 180 pays inclus dans l'indice. Dans son rapport publié chaque année et qui vient d'être révélé, l'organisation précise que le Maroc a obtenu un score de 37/100, en recul d'une unité par rapport à l'année 2023. Le document utilise une échelle de 0 à 100, où plus le score se rapproche de zéro, plus le niveau de corruption est élevé, tandis que 100 indique une intégrité totale. Ainsi, le Maroc poursuit sa tendance à la baisse sur l'indice de perception de la corruption depuis 2018, année où il avait atteint son meilleur score de 43/100, le plaçant à la 73e position. Depuis, la moyenne a pris un tournant négatif, culminant cette année à 37/100 et la 99e place mondiale, soit une perte de 26 places en seulement six ans. Sur le plan arabe, les Émirats Arabes Unis ont maintenu leur position de leader avec 68 points, ce qui leur a permis de se classer à la 23e place mondiale. Le Qatar et l'Arabie Saoudite se sont partagés la deuxième position avec 59 points chacun, occupant ainsi la 38e place mondiale. Oman, avec 55 points, a pris la troisième place et se classe 50e mondialement. Viennent ensuite Bahreïn, la Jordanie, le Koweït et la Tunisie. Le Maroc se classe à la 8e place parmi les pays arabes, devançant l'Algérie (107e place mondiale), l'Égypte (130e place), la Mauritanie (130e place) et l'Irak (140e place mondiale). Pour Ahmed Bernoussi, secrétaire général par intérim de Transparency Maroc, le constat est amer. « Malheureusement, nous constatons que cette année aussi, le Maroc a reculé. Il a reculé dans le classement et dans la notation. Il a régressé de deux places par rapport à 2023 et d'un point par rapport à 2023 également », a-t-il déclaré au micro de Hespress FR. « Nous constatons que depuis 2018, le Maroc n'arrête pas de reculer sur ces indices. Il a perdu 26 places entre 2018 et 2024 et il a perdu six points entre 2018 et 2024, et cela nous préoccupe (...) Nous constatons que la stratégie nationale de lutte contre la corruption n'a pas été mise en œuvre, ni d'autres lois anticorruption prévues par la Constitution de 2011 », déplore-t-il. Selon le secrétaire général par intérim de Transparency Maroc, « la goutte qui a fait déborder le vase est que, contrairement à la Constitution et contrairement à la Convention de lutte contre la corruption ratifiée par le Royaume, le gouvernement présente un projet de loi de révision de la procédure du Code pénal dans lequel il interdit à la société civile et aux citoyens de porter plainte contre des accusés de corruption. Il lie également les mains du pouvoir judiciaire puisque le procureur du Roi ne peut engager des investigations que s'il reçoit l'ordre du président du ministère public de les engager suite à un rapport d'une institution publique ou des inspections des ministères ». « Cela veut dire qu'aujourd'hui, on limite tous les recours de lutte contre la corruption, que ce soit la société civile ou le pouvoir judiciaire. Et pour nous, c'est un projet anticonstitutionnel », conclut Ahmed Bernoussi.