La nouvelle édition de l'indice de perception de la corruption montre que le Maroc ne fait pas de progrès au niveau mondial. Selon Transparency, le royaume a enregistré en 2024 un point de moins que l'année d'avant, totalisant ainsi un score de 37/100 qui le place à la 99e position sur 180 pays. Sur les cinq dernières années, le Maroc a connu de légères baisses successives dans l'indice de perception de la corruption, passant ainsi de 41/100 points en 2019 à 37/100 en 2024, soit un point de moins par an. Publié par Transparency international, ce classement place le royaume à la 99e position sur 180 pays. Cette dynamique s'observe dans un cadre plus global où l'ONG observe pourtant «un changement positif» par rapport à ce phénomène qui «concerne toutes les régions du monde». Le Maroc fait ainsi partie de plus des deux tiers des pays à obtenir un score inférieur à la moyenne (50), celui proche de 100 étant le meilleur. Cette tendance confirme les données rapportées par Transparency dans son édition précédente, indiquant que plus de la moitié des citoyens (53%) estiment que la corruption a augmenté en un an. La corruption perdure dans les pays d'Afrique Au niveau du continent, le Botswana et le Rwanda (57) font exception. En-dessous de la moyenne, le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Sénégal enregistrent 45 points chacun, suivis de l'Afrique du Sud (41). La Tunisie et la Zambie suivent avec 39 points, devançant la Gambie (38), l'Ethiopie (37) et le Lesotho (37). L'Algérie enregistre 34 points, au même titre que le Malawi et le Niger. Le Sierra Leone suit (33), devançant légèrement l'Angola, le Kenya et le Togo (32), Djibouti (31), l'Egypte et la Mauritanie (30), la Guinée (28), l'Eswatini, le Gabon, le Libéria et le Mali (27), puis le Cameroun (26). Au niveau continental et mondial, la Libye (13) fait partie des derniers pays du classement. Mais dans la région arabe, d'autres pays enregistrent de meilleurs scores, à commencer par les Emirats arabes unis (68), le Qatar et l'Arabie saoudite (59), Oman (55) et le Koweït (46). Transparency : 53% des citoyens au Maroc estiment que la corruption a augmenté Dans le classement mondial, les premières places restent dominées par le Danemark (90), la Finlande (88), Singapour (84), la Nouvelle-Zélande (83), le Luxembourg, la Norvège et la Suisse (81), la Suède (80) et les Pays-Bas (78), l'Australie, l'Islande et l'Irlande (77). La corruption et les dérèglements climatiques, deux défis «étroitement liés» Analysant les résultats de l'IPC 2024, Transparency souligne que la corruption et les crises résultant des dérèglements climatiques sont non seulement «deux des plus grands défis auxquels l'humanité», mais aussi «étroitement liés». «Alors que des milliards de personnes à travers le monde subissent quotidiennement les conséquences du changement climatique, les ressources destinées à l'adaptation et à l'atténuation restent dramatiquement insuffisantes. La corruption exacerbe ces défis, représentant une menace supplémentaire pour les communautés les plus vulnérables», indique l'ONG dans son rapport. En effet, Transparency rappelle que «la corruption affaiblit les structures de gouvernance, sape l'application des lois et détourne des financements climatiques cruciaux destinés à réduire les émissions et à renforcer la résilience». Par conséquent, la transparence dans la prise de décision sur les questions liées à l'environnement est mise à mal, avec de faibles garanties pour la protection des ressources naturelles. PLF 2024 : Des ONG prônent la lutte contre la corruption pour atteindre les ODD La lutte contre la corruption et le contrôle de cette pratique sont liés aussi au renforcement de la démocratie dans les pays. Selon la même source, les «démocraties solides» dépassent largement celles «imparfaites» et les régimes non-démocratiques. Face à ce constat, Transparency recommande notamment que «les gouvernements, les organisations internationales et les entreprises» accordent un «priorité» aux mesures de lutte contre la corruption intégrées dans «le financement, les politiques et les projets climatiques».