La non retransmission de la Coupe d'Afrique des Nations 2010 a, non seulement laissé les téléspectateurs marocains sur leur faim, mais a mis au chômage un bon nombre de consultants sportifs. Invités sur les plateaux de nos chaînes nationales pour analyser les matchs, ces derniers devront se contenter de suivre la CAN...sans faire de commentaires. Les plus avertis tiennent à être présents et ne veulent pas rater l'événement. C'est le cas de Mohamed Souhail, ex-international marocain. Consultant auprès de Radio Mars, Souhail est en train de vivre une expérience unique. «La différence par rapport à la télé, c'est qu'on se sent beaucoup plus décontracté», confie l'ex-joueur du Wydad de Casablanca, invité également de l'émission «Moustaoudaâ», diffusée en direct juste après la fin des rencontres, et de «Match» sur Médi1sat, tous les lundis. D'autres ont préféré déserter les plateaux nationaux pour le compte de la chaîne maghrébine Nessma TV, tels Lahcen Abrami, Hamid Hazzaz et Mohamed Timoumi. Consultant sportif, c'est tout un métier. «Il faut être à jour et connaître les équipes, les joueurs, le schéma tactique de chaque entraîneur», tient à préciser Mustapha El Haddaoui, ex-international marocain et un des premiers à avoir vécu cette expérience. C'était lors du Mondial 1998 qui s'est déroulée en France. Sollicité par Canal+, l'ancien-stéphanois a commenté et analysé tous les matchs des Lions de l'Atlas. «C'était, pour moi, une expérience très enrichissante. J'ai appris beaucoup de choses. Tu commentes le match en direct du stade aux côtés des journalistes, cela nécessite une certaine spontanéité. Au Maroc, c'est différent. Le commentaire se fait à partir du plateau», souligne El Haddaoui. Le choix d'un consultant sportif n'est pas fortuit. Ce dernier doit répondre à un certain nombre de critères, dont le plus important est l'image de marque. «Souvent, on recrute des consultants bien choisis et qui passent bien pour le public», fait remarquer ce dernier. Pourquoi les joueurs se reconvertissent-ils en consultants? Tout simplement parce qu'ils ont tout un palmarès derrière eux, sans oublier le capital notoriété. «Il y a deux ans, j'ai reçu une proposition de la part du bureau d'Al Jazeera Sport à Madrid pour un salaire de 6.000 dollars, mais c'était impossible parce que j'avais des engagements», confie El Hadaoui, qui s'est retiré des plateaux pour entamer une nouvelle expérience, celle d'entraîneur de l'équipe nationale des moins de 18 ans. Une chose est sûre, les consultants marocains sont de plus en plus sollicités, notamment par les chaînes arabes. Mais pas tous. Samir Boudjafad ambassadeurs aussi... Certes, le métier de consultant est nouveau au Maroc, mais il a permis à de nombreux sportifs marocains de briller sur les plateaux des grandes chaînes sportives. Si Al Jazeera Sport s'est fait un nom sur la scène sportive internationale, c'est grâce en grande partie à des noms comme Saïd Aouita, qui a mis tout son savoir et son expertise dans la promotion de l'athlétisme au service de la chaîne qatarie. Recruté par la même chaîne, son compatriote, Karim Alami, en a fait de même pour la petite balle jaune, avant d'être nommé directeur du tournoi «Masters de Doha». Autres ambassadeurs : Youssef Chippo et Saïd Chiba. Après avoir évolué dans des clubs qataris, les deux ex-internationaux marocains ont rejoint Al Jazeera Sport comme consultants sportifs. Ils figurent, actuellement, parmi les invités de marque de la prestigieuse Ligue européenne des Champions, aux côtés des grands noms comme Cesare Maldini, Jean-Pierre Papin, Gérard Gili, Alessandro Altobelli, pour ne citer qu'eux.